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Valeurs de la République: où en est-on?

Écrit par David Vives, Epoch Times
27.04.2015
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  • Suite à l’attentat déjoué la semaine dernière contre deux églises, la République française continue de faire évoluer ses critères vers plus de tolérance. Sur la photo le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et l’archevêque de Paris André vingt-trois. (Miguel Medina /AFP/Getty Images)

«Nous n'avons jamais eu à faire face à ce type de terrorisme dans notre histoire», a récemment déclaré Manuel Valls, expliquant que depuis le mois de janvier, cinq attentats avaient été déjoués par les services français. Quelques mois après l’attentat contre Charlie Hebdo, l’émotion est encore vive; une actualité qui résonne d’autant plus dans nos esprits avec la commémoration des victimes d’Auschwitz en janvier, puis celle du centenaire du génocide arménien.

Une nouvelle occasion, s’il en fallait, pour redonner des couleurs à la défense des «valeurs de la République». Le 11 janvier dernier, le gouvernement lançait une réflexion nationale sur le sujet; trois mois plus tard, le débat public se poursuit sur tout le territoire. Si les résultats semblent difficiles à mesurer, sur le terrain, les retours sont positifs.

Une notion culturelle différente du communautarisme

«Je n’aurais pas dû parler d’identité nationale, mais dire que je voulais défendre les valeurs de la République» regrettait Nicolas Sarkozy le 7 avril dernier. Rétrospectivement, l’ancien président se serait bien passé du débat sur l’identité nationale impulsé lors de son mandat. En 2009, une majorité des Français s’étaient exprimés contre cette discussion; un des arguments entendu était la crainte d’opposer les communautés les unes aux autres, atteignant ainsi un résultat contraire à celui souhaité: un rassemblement vers un socle de valeurs communes.

Mais l’identité nationale française, est-ce les valeurs républicaines? D’après Gil Mihaely, historien et directeur de Causer, la réponse est non: historiquement, de nombreuses républiques ont existé en Europe et dans le monde, chacune prenant pied dans une culture nationale. En France, certains analystes pointent le «rejet du communautarisme», une notion faisant écho aux valeurs d’égalité revendiquées depuis la Révolution de 1789. Contrairement aux pays voisins, dont notamment l’Angleterre, où le communautarisme ne possède pas de connotation négative, la démocratie française pose des règles différentes.

Pour Gil Mihaely, l’attitude française face au communautarisme n’est «essentiellement qu’une manière de régler les désaccords pacifiquement, c'est-à-dire des règles de jeu et non pas de contenu […] Mais il faut aussi être d’accord sur quelque chose qui relève du contenu, ne serait-ce qu’a minima, et pas seulement gérer les désaccords !»

Réinventer la République face à «l’évolution de la société»

Ainsi, les «valeurs républicaines» se réfèrent davantage à un ensemble de règle du vivre ensemble, plutôt qu’à la référence d’une culture commune. La «grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République», organisée le 22 janvier par le ministère de l’Éducation nationale, préconisait onze mesures pour renouer avec le débat public, combattre les inégalités sociales et développer la citoyenneté.

D’après Jean-Pierre Gillery, sous-préfet de Pamiers dans l’Ariège, «l’aspect dramatique des attentats a appelé une forte mobilisation du peuple français. La société est en grande mutation, on a perdu le lien social et pour reprendre les mots de Manuel Valls, la République est devenue une illusion». Comme à Pamiers, de nombreuses réunions et débats continuent sur le sol français. Avec un même but: comprendre le rôle des acteurs de l’éducation, enseignants, parents et développer le sens critique.

Lors d’une réunion, l’élu d’Ariège a souligné l’importance de l’implication des parents, et la nécessité de développer des dispositifs de proximité, notamment en créant du lien à travers des moments de culture partagée. «Nous le faisons depuis quelques années à l’école du Cazalet, certes ça n’arrange pas les résultats scolaires, mais le nombre d’incivilités a considérablement chuté… l’engagement, l’investissement personnel de chacun, voilà la solution!», a commenté un parent d’élève présent.

Un son de cloche similaire en Dordogne, où des professeurs témoignent de leur travail quotidien pour «récupérer des élèves». «Aujourd'hui, tout le monde demande tout à l'école, elle est le miroir de l'embarras que nous avons», analyse Jacqueline Orlay, directrice académique de Dordogne. Elle citait en exemple le travail réalisé au collège Montaigne de Périgueux dont il ressort «qu'être citoyen, c'est d'abord penser aux autres».

Plus de 204 717 860 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.