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Le burn-out, non merci!

Écrit par Catherine Keller, Epoch Times
09.04.2015
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  • Selon Patrick Mesters, le terme burn-out désigne «une surcharge de tension, voire un grillage des circuits». (J. Samuel Burner)

Le burn-out est le nouveau mal de notre société. On en parle beaucoup mais il reste difficile à diagnostiquer. En effet, on répertorie 150 symptômes qui sont communs à d’autres maladies. Mais vivre un burn-out est une épreuve qui change profondément la personne et parfois son entourage.

S’il est mal diagnostiqué, et donc mal soigné, le burn-out peut détruire la personne. Inversement, quand on sort d’un burn-out, c’est une renaissance et un nouveau départ dans la vie professionnelle. Le neuropsychiatre et coach professionnel Patrick Mesters(1) déclare: «Nous constatons que les gens sortent renforcés de l’épreuve. Reconnaître ses limites devient une force intérieure. Réussir un burn-out, c’est se réengager dans une dynamique professionnelle performante au sein d’une vie à réussir et non plus subie.»

Symptômes

Le burn-out est une immense fatigue physique, émotionnelle et mentale. Un week-end ou des vacances de repos n’en viennent pas à bout. On se sent diminué, on perd la confiance en soi ainsi qu’en ses repères et ses valeurs habituelles, une grande tristesse s’installe qui peut déboucher sur une dépression profonde si elle n’est pas soignée à temps. 

Sur le plan physique, cet épuisement va affaiblir le système immunitaire, ce qui ouvre la porte aux maladies pathogènes. Cette fatigue entraîne aussi des céphalées, des douleurs dorsales, musculaires et tendineuses. La moindre action entraîne une chute d’énergie. On ne supporte plus rien, le système nerveux est à fleur de peau au point que le bruit que fait le voisin ou un enfant devient insupportable. La moindre réflexion se transforme en montagne. Impossible d’aller de l’avant, même si on le veut.

Réaction de l’entourage

C’est tout d’abord l’entourage qui en prend conscience. On remarque que la personne s’isole, devient agressive, négative: elle est en souffrance, mais ne s’en aperçoit pas tout de suite. Lorsque l’on constate qu’un collègue de travail manifeste ce genre de symptômes, il est judicieux de fortement l’encourager à consulter un médecin du travail ou un psychologue spécialisé dans ce domaine. Son supérieur hiérarchique devrait le rencontrer pour faire le point certes, mais aussi pour le rassurer et réfléchir avec lui aux moyens d’arrêter le processus, afin qu’il puisse se remettre sur pied et reste efficace: ce d’autant plus que ces personnes sont généralement très compétentes.

Pourtant, il arrive que l’entourage ne le prenne pas au sérieux. Ce manque de reconnaissance, allant jusqu’à l’exclusion, est d’autant plus douloureux pour la personne qu’elle a, elle-même, beaucoup de peine à l’accepter. Elle se referme alors encore plus, coupe les liens sociaux jusqu’au moment où elle ne peut même plus aller travailler.

Conséquences sur la société

Le burn-out n’est bon ni pour la personne qui le vit, ni pour son employeur et ses proches. D’après l’ouvrage Burn-out, quand le travail rend malade du docteur François Baumann, «le coût du stress en France revient à 45 milliards d’euros, dans le cadre plus large des problèmes de santé mentale au travail».

Une autre étude suisse, datant des années 2.000, estime que le stress au travail coûte aux entreprises et à la société suisse 16 milliards d’euros par an.

D’autres études sont en cours, car c’est devenu un vrai problème de société. Sur le site analysedespratiques.com, on peut lire «Elisabeth Grebot, dans son livre Stress et burn-out au travail, dit que le stress lié au travail est "le deuxième problème de santé le plus courant dans l’Union européenne, après les maux de dos; il touche un travailleur sur trois"…». Le site explique que les entreprises les plus performantes sont celles qui s’occupent du bien-être de leurs collaborateurs.

Plusieurs facteurs alimentent le burn-out

La psychologie de la personne est un facteur important. Elle est très exigeante avec elle-même et place la barre très haute. Elle a à cœur de bien faire son travail et est toujours prête à rendre service. Elle s’implique émotionnellement et a souvent une très bonne éthique. Elle s’angoisse facilement, veut tout maîtriser et ne fait pas confiance à ses collègues.

De l’autre côté, notre société demande toujours plus et les gens ont peur de perdre leur emploi. Cela crée une mauvaise ambiance au travail et le supérieur entretient parfois ce malaise pour obtenir ce qu’il veut de ses employés. Mobbing, harcèlement, excès ou manque de travail, critiques systématiquement négatives et quelquefois injustifiées, non reconnaissance de ses compétences… Mais à dire vrai, le burn-out touche particulièrement les cadres et les personnes travaillant avec d’autres personnes, comme le milieu médical ou scolaire.

Un problème de santé chronique peut aussi créer une fatigue au point d’arriver à l’épuisement total. Il n’est pas absurde de consulter. Une apnée du sommeil, si elle n’est pas soignée, risque non seulement d’épuiser physiquement la personne mais aussi d’affaiblir son cœur. Dans un contexte de grande fatigue et si les causes citées ne semblent pas être présentes, il convient de demander à son médecin traitant de faire un test d’apnée. Une sciatique, une douleur cervicale ou des céphalées sur le long terme ainsi que la fibromyalgie ou la maladie de Lyme peuvent aussi contribuer à l’épuisement de la personne.

S’en sortir

Quand le burn-out s’est installé, la meilleure chose à faire est d’aller consulter, d’arrêter de travailler et de suivre une thérapie complexe qui comprend le repos forcé, la relaxation, le suivi psychologique – l’analyse du problème suivi d’une thérapie cognitivo-comportementale semble être la méthode la plus rapide et la plus efficace – des soins antalgiques médicamenteux et une approche physique qui peut être très efficace, car le ou la masseuse, l’ostéopathe ou le personnel d’une station de balnéothérapie offre un contact et une écoute réconfortante, en plus de soulager la douleur physique.

Si la personne s’en rend compte avant qu’il ne soit trop tard, elle peut mettre en œuvre des actions. Il s’agit principalement d’avoir une bonne hygiène de vie, de dormir suffisamment, de manger régulièrement et de bons aliments. Mais aussi bouger, l’activité physique régulière dope le cerveau. Il est aussi important de trouver un moment pour se faire plaisir tous les jours, même un quart d’heure. On sera alors pleinement conscient d’être en train de se faire du bien. Sur le plan psychologique, ce qui est certainement le plus difficile, mais capital, est d’apprendre à lâcher-prise. La perfection n’est pas de ce monde et le mieux est parfois l’ennemi du bien. Personne ne peut porter le monde sur ses épaules et il revient à chacun de porter sa part. Donc, laisser à qui de droit ce qui ne nous appartient pas et faire au mieux, en acceptant ses faiblesses et les limites de son corps. C’est un travail qui demande généralement une aide extérieure et, là encore, une thérapie cognitivo-comportementale est la bienvenue.

(1)Patrick Mesters est consultant en entreprise, coach professionnel, spécialiste du burn-out, psychiatre et co-auteur de Vaincre l’Épuisement Professionnel – Toutes les clés pour comprendre le burn-out, paru chez Laffont dans la collection Réponses (2007).

 

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