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Une reconquête est-elle possible?

Écrit par David Vives, Epoch Times
18.05.2015
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  • François Hollande suivi par le président haïtien Michel Martelly à Port-au-Prince, Haïti, le 12 mai. (Hector Retamal/AFP/Getty Images)

Après trois ans de présidence, François Hollande manque de résultat, mais visiblement pas en ressources de communication. Pourra-t-il encore convaincre les Français, qui pour 81% d’entre eux – d’après un sondage CSA, sont insatisfaits de son action à la tête du pays?

A ce jour, François Hollande détient deux records. Celui de l’impopularité auprès de ses concitoyens, et la durée de celle-ci – seulement un an après son élection, 73% des Français se disaient insatisfaits. Cela ne semble pas pour autant faire ciller le chef de l’État. À quelques jours du Congrès du PS, il multiplie les signaux envers un parti à la recherche de repères et de «légitimité». Sans oublier son électorat de 2012, qui fait l’objet d’une communication soignée.

Opération séduction aux Antilles

Annonces, bains de foule et selfies: ce n’est pas une campagne, mais cela y ressemble beaucoup. Lors de son voyage aux Antilles, la semaine dernière, le président Hollande avance effectivement en Terre conquise – les DOM-TOM ont voté majoritairement PS en 2012. Comme à Saint-Martin, où le président a multiplié les annonces: renforcement de la sécurité, création d’une «section d’hôtellerie d’excellence», une rallonge de 750.000 euros pour l’université des Antilles... Le tout sur un refrain «Vous le vouliez? Vous l’aurez!» La foule applaudit, se bouscule pour approcher le président. «Une main, un selfie, un bisou, ça fait trois voix», glisse un conseiller aux journalistes présents. Quelques traits d’humour, une pointe d’auto-satisfaction, le président maîtrise le terrain.

Puis vient la rencontre avec Fidel Castro, salué par François Hollande comme le «dernier grand personnage du XXe siècle», «qui a fait l’histoire». Oubliés, les récents discours sur la liberté d’expression, l’histoire des crimes de la dictature castriste, oubliée sa condamnation publique du régime de Castro en 2003. La real politique semble battre son plein sur l’île où l’embargo pourrait bien toucher à sa fin – Obama est également en train de revoir sa diplomatie. Une pierre deux coups pour le président français, qui en plus de préparer une éventuelle ouverture économique, envoie un signe à son électorat de gauche.

Maîtriser l’offre politique au centre-gauche

Le 19 avril, le président s’offrait une intervention télévisée sur Canal +. Visant un public jeune, le président tentait de rassurer. Faute de résultat, et même s’il lie sa destinée politique à la courbe du chômage, le président entend afficher une image détachée, conscient de la prestance de son rôle et des enjeux. «Ça fait dix ans que le chômage augmente. Un million sous le mandat de mon prédécesseur», déclare-t-il. Une façon de tenir la main haute sur le débat. Il tient «toujours deux fils : le très haut et le très proche, le solennel et le personnel, le régalien et le quotidien, l’étranger et le national», a lancé un proche du président, résumant la subtilité de cette communication.

À ce jour, d’après un sondage Odoxa pour Le Parisien/Aujourd’hui, 70% des Français préfèrent Manuel Valls au chef de l’État. D’après plusieurs observateurs aussi bien proches que journalistes du monde politique, occuper l’espace gauche-centre pourrait être une stratégie de choix pour le président. «Voilà son pari à la fois politique et culturel: incarner la modération, le calme et le respect des autres», juge l’éditorialiste Maurice Szafran, qui voit dans la montée de l’extrême droite et la victoire de Nicolas Sarkozy aux primaires de l’UMP une occasion pour le président d’incarner le contre-pied dans l’offre politique à droite. Encore faudra-t-il convaincre les Français sur les réformes actuelles. D’ici à 2017, la pente sera difficile à gravir.

Plus de 204 717 860 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.