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La nouvelle Miss Canada Monde rapporte que son père est menacé en Chine

La campagne menée par Anastasia Lin dans le cadre de la compétition Miss Canada Monde est basée sur la question des droits de l’homme. Elle et sa famille font maintenant face à des menaces directes.

Écrit par Matthew Little, Epoch Times
22.05.2015
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  • Anastasia Lin de Toronto a été nommée Miss Canada Monde lors d’une cérémonie à Vancouver le 16 mai 2015. Trois jours plus tard, elle a appris que sa famille en Chine était menacée par les forces de sécurité chinoises parce qu’elle faisait la promotion des droits de l’homme au Canada. (Andrew Chin)

Les forces de la sécurité chinoises ne se sont pas fait prier pour menacer la nouvelle Miss Canada Monde, Anastasia Lin. Son père ainsi que le reste de sa famille habitant en Chine risquent de payer le prix de ses efforts pour promouvoir les droits de l’homme.

Dans la soirée du mercredi 20 mai, Lin, qui a remporté le concours national de beauté le 16 mai et qui représente le Canada au concours Miss Monde, a reçu un appel de son père qui habite Changsha dans la province du Hunan. Son père, bouleversé, lui a rapporté avoir reçu la visite des forces de sécurité chinoises.

«Au début, mon père était vraiment heureux parce que tous ces médias chinois rapportaient ma victoire et lui-même répandait la nouvelle – tous en étaient très fiers dans ma ville natale», nous dit Lin qui a grandi à Changsha.

«Il m’a dit qu’il recevait chaque jour entre 100 et 200 messages pour le féliciter.»

«Mais, soudainement, mon père m’a dit d’arrêter de faire ce que je faisais», nous a-t-elle dit. Quelque chose avait changé.

La famille et les amis de Lin lui ont communiqué que les apparitions médiatiques sur sa victoire ne paraissaient plus sur l’internet. De toute évidence, les nouvelles qui mentionnaient ses efforts pour promouvoir les droits de l’homme étaient bloquées par la censure chinoise d’internet.

Peu après, le père de Lin lui a avoué, par message texte, que les forces de sécurité l’avaient menacé de lui faire subir une répression de type «révolution culturelle».

«Ils ont dit qu’ils allaient s’en prendre à ma famille comme durant la Révolution culturelle, où le père ne reconnaît plus le fils et le fils trahit le père», nous a dit Lin.

«Mon père a eu très peur. Il a dit : “Tu dois arrêter ce que tu es en train de faire, sinon nos chemins doivent se séparer ici.”»

Même si l’appel lui a fait peur, Lin nous a dit ne pas être surprise. Comme plusieurs activistes des droits de l’homme qui ont de la famille en Chine, elle était consciente qu’elle s’exposait à ce genre de menace.

«Je ne veux pas mettre ma famille en danger, mais c’est précisément pour eux, à cause de cette situation, que je dois continuer ce que je suis en train de faire. Sinon, tout ce que j’ai fait jusqu’à présent ne sert à rien.»

Un cœur pour les droits de l’homme

Née en Chine et actuellement âgée de 25 ans, Lin a basé sa campagne pour le titre de Miss Canada Monde sur la plateforme des droits de l’homme. Elle s’est engagée à continuer son travail au sein du Canada pour la liberté religieuse et à être une «voix pour ceux qui n’en ont pas».

Diplômée de l’Université de Toronto avec une majeure en théâtre et une mineure en histoire et en sciences politiques, l’actrice et mannequin a construit sa carrière en jouant dans des films qui exposent la problématique des droits de l’homme en Chine, son pays natal.

Son premier film présente la controverse entourant les écoles mal construites qui se sont effondrées lors du tremblement de terre de 2008 dans la province du Sichuan, tuant des centaines d’enfants. Elle jouait le rôle d’une étudiante qui a été tuée lors de l’effondrement de l’une des écoles.

Elle joue aussi un rôle dans la série télévisée Big Shorts produite au Canada, une série satirique ayant pour thème la télévision d’État chinoise CCTV. Elle a aussi joué dans Red Lotus, qui est actuellement en postproduction. Le film raconte l’histoire d’une pratiquante de Falun Gong emprisonnée pour ses croyances en Chine.

  • La finaliste au titre de Miss Canada Monde Anastasia Lin est diplômée de l’Université de Toronto avec une majeure en théâtre et une mineure en histoire et en sciences politiques. (Gracieuseté d’Anastasia Lin)

Lin pratique le Falun Gong, une discipline spirituelle de méditation de l’école de Bouddha qui est bannie et sévèrement persécutée en Chine depuis 1999, alors que la pratique attirait une centaine de millions d’adhérents. La persécution se poursuit encore de nos jours.

Lin a dit que son rôle dans Red Lotus l’a particulièrement émue et qu’elle avait douté de sa capacité à le jouer à plusieurs reprises. «J’ai eu à interviewer beaucoup de gens qui ont été victimes d’abus des droits de l’homme», nous a-t-elle dit.

Elle n’était pas certaine de pouvoir réellement jouer le rôle de quelqu’un qui a été emprisonné, torturé et dont la foi était demeurée inébranlable. Jouer ce rôle a eu un grand impact sur sa vie.

«Il semblait que plus ils vivaient des épreuves difficiles, plus ils étaient déterminés dans leur croyance», nous dit-elle.

Exporter la tyrannie

Jusqu’à mercredi en soirée, son rôle dans Red Lotus ainsi que les interviews qui l’ont préparée à le jouer étaient ce qu’elle avait vécu le plus près d’une menace directe du régime communiste chinois. Lorsqu’elle nous parle de l’appel reçu par son père, on sent que sa voix oscille entre la peur, le calme et l’indignation. 

«C’est vraiment comme s’ils cherchent à exporter leur tyrannie à l’extérieur de la Chine. Je suis une citoyenne canadienne. Comment osent-ils menacer ma famille afin d’empêcher ce que je fais au Canada?», nous dit-elle.

Lin est arrivée au Canada lorsqu’elle avait 13 ans et a été profondément affectée par ce qu’elle décrit comme «l’esprit de liberté» qui existe ici.

Lin a dit qu’elle va utiliser le titre de Miss Canada Monde pour faire plus de pression en ce qui concerne la question des droits de l’homme et qu’elle planifie obtenir l’engagement des gouvernements, des élus et des fonctionnaires qui ont le pouvoir d’aborder les problèmes des droits de l’homme dans son pays natal.

Elle n’avait pas pleinement réalisé qu’elle avait remporté le concours lorsque son père a téléphoné.

Lin dit qu’elle va chercher et demander l’aide du gouvernement ainsi que de ses amis. Elle est inquiète pour sa famille en Chine, mais elle est d’avis qu’un silence de sa part ne ferait qu’encourager le régime dans son attitude.

Elle dit qu’il est important pour elle de parler des menaces que sa famille a reçues. Elle dit que si elle demeure silencieuse, cela va encourager les gens qui les menacent, elle et son père, et qu’ils vont savoir qu’ils peuvent la contrôler ainsi. 

«Si je parle, je crois que cela va protéger ma famille, parce que la dernière chose que ces gens de la sécurité chinoise veulent, c’est un reportage international sur le fait qu’ils menacent des innocents en Chine parce que leur fille, au Canada, parle des droits de l’homme.»

Version originale : Newly Crowned Miss World Canada Says Father Threatened in China

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