Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times

Le conseil général des Hauts-de-Seine a décidé de réaliser un équipement culturel à rayonnement international. La Cité musicale départementale de l’Île Seguin de Boulogne-Billancourt disposera d’un auditorium de 1.100 places et d’une salle de spectacle de 4.000 à 6.000 places. Elle sera principalement destinée à l’organisation de concerts et d’événements, à des actions pédagogiques et à l’accueil des formations musicales en résidence: Insula orchestra et la Maîtrise des Hauts-de-Seine. L’ensemble sera également pourvu d’espaces de répétitions et d’enregistrements, d’un espace entreprise de 2.660 m² et de commerces à vocation sociétale et culturelle.

La Cité musicale joue sur les réflexions de l’eau

Conçue par Shigeru Ban associé de Jean Gastines architectes, la Cité musicale a été pensée dans le respect du site de l’île Seguin. Ses courbes épouseront la forme de la pointe avale de l’île. La Cité musicale joue sur les réflexions de l’eau: l’auditorium est posé sur la Seine et sa coque en bois semble flotter sur le fleuve. Elle est construite sur un seul tenant de 2,35 hectares dont le Conseil général est propriétaire. L’ensemble se développera sur 280 mètres le long de la Seine. Cette disposition participera à la silhouette générale de l’île et sa position située à la pointe lui confère un statut emblématique. L’estimation des besoins de la Cité musicale a permis de définir une superficie de 36.500 m².

Jean Nouvel, coordonnateur du projet

La qualité environnementale et urbaine, la diversité architecturale et la dimension artistique et culturelle sont les maîtres mots du projet d’aménagement de l’île Seguin. C’est dans cette dynamique de créativité que Jean Nouvel a été nommé coordonnateur du projet.

Architecte de renommée internationale, il a été honoré en 2008 par le prix Pritzker. Sa volonté a été de créer un quartier contemporain et vivant, «où l’architecture des bâtiments et la qualité des espaces publics participent à la dimension culturelle de l’île».

De nombreux labels

En symbiose avec son milieu naturel, la Cité musicale sera respectueuse de son environnement. Plusieurs labels ont été délivrés par des organismes certificateurs indépendants: HQE Excellence, label Biodiversité Urbaine1 et label HQU niveau***2. De plus, une grande voile de plus de 1.000 m² ornée par des panneaux solaires photovoltaïques protègera la coque de l’auditorium de l’ensoleillement direct, en suivant la course du soleil, elle permettra une production énergétique optimum.

L’organisation des espaces

Le programme s’organise le long du Grand Foyer, la colonne vertébrale du projet. C’est le lieu d’accueil du public, cet espace est généreux et fonctionnel, il dessert les programmes publics: la Grande Salle, l’Auditorium, l’Espace Entreprises et le Pôle de répétitions/d’enregistrement. Il est pensé comme une extension de l’espace public à l’intérieur de la Cité musicale.

Une grande salle de 4.000 places assises

La Grande Salle de la Cité musicale est faite pour répondre aux programmations les plus ambitieuses. Elle se propose d’accueillir les plus grandes stars françaises et internationales de la chanson, mais aussi des comédies musicales, humoristes, ballets, spectacles pour enfants ou événements d’entreprise. Au total, près de 250 levers de rideaux sont prévus chaque année. Elle s’inscrit dans la tradition des grandes salles populaires parisiennes tout en étant un véritable outil scénographique permettant la plus grande variété de spectacles.

La salle est simple, fonctionnelle, confortable, ultra-modulable. Sa jauge est de 4.000 places assises ou 6.000 places en assis/debout. Par des dispositifs scéniques qui permettent une extrême modularité, la salle peut être adaptée à toute sorte d’évènements et de jauges.

La garantie d’une acoustique exceptionnelle

Un auditorium de 1.150 places, dédié à la musique classique et contemporaine, conçu spécifiquement pour accueillir un orchestre symphonique ou de musique contemporaine, est le lieu de l’excellence acoustique, pensé avec la précision d’un instrument. Son design vise à créer un sentiment d’intimité visuelle et acoustique, partagée entre le public et les musiciens.

C’est une salle de concert dite

«en vignoble», classification retenue autant pour des critères acoustiques que scénographiques. Les auditeurs sont répartis sur plusieurs terrasses tout autour de la scène créant ainsi une grande proximité géographique et sensorielle, entre les musiciens et les auditeurs.

La programmation de l’Auditorium se distinguera par des artistes de renom et par ses propres productions dès son ouverture. Il s’inscrira dans une dimension internationale de partenariats avec des salles européennes similaires pour ainsi favoriser les échanges artistiques. La programmation prévoit plus de 100 levers de rideaux, constitués de concerts de musique de chambre ou récitals, concerts symphoniques ou oratorios, concerts de jazz ou musiques du monde, spectacles de danse et opéras de chambre, événements d’entreprises.

Bien entendu, la cité comprend un pôle d’enregistrement et des salles de répétition pour les artistes et les orchestres, un espace d’entreprise de 2.660 m² pour accueillir les colloques, les séminaires et les salons, des espaces de restauration et des commerces à vocation culturelle.

La pédagogie de la musique

La pédagogie de la musique est également au cœur du projet. La programmation classique et contemporaine exigeante, avec parfois des artistes émergents ou des œuvres rares, nécessite une action de sensibilisation envers les nouveaux publics et les scolaires.

Les artistes engagés à l’Auditorium devront contractuellement donner une heure de leur temps à une action de sensibilisation (concert commenté, rencontre didactique ou master class) et certaines répétitions devront être ouvertes aux élèves dans le cadre de parcours pédagogiques.

La cité de la musique accueillera en résidence Insula orchestra

Le projet artistique d’Insula orchestra est construit autour d’un répertoire, allant principalement du classicisme au romantisme. Mozart, Beethoven, Schubert ou Weber sont naturellement au centre de ce répertoire, avec des programmes aussi bien symphoniques qu’avec chœurs et solistes. L’orchestre est dirigé par Laurence Equilbey, joue sur instruments d’époque, avec un travail sonore adapté aux grandes salles d’aujourd’hui. Le projet repose avant tout sur une recherche stylistique et émotionnelle. Les musiciens, rassemblés autour d’un noyau de chefs d’orchestre confirmés et réputés, sont recrutés essentiellement dans la jeune génération, qui sort actuellement des institutions pédagogiques européennes spécialisées.

Un projet complet et innovant d’actions culturelles et pédagogiques est également développé sur l’ensemble du département. De nombreux projets ont ainsi vu le jour sur le Département, dont celui du Chœur des Collèges en 2013/2014, avec 300 collégiens ayant travaillé avec l’orchestre tout au long de l’année, autour d’Orphée et Eurydice de Glück. L’orchestre, fondé par Laurence Equilbey et le Conseil général des Hauts-de-Seine en 2012, rayonne dans le département, en France et à l’international, sur de grandes scènes et festivals prestigieux.

La Maîtrise des Hauts-de-Seine, un chœur d’enfants en résidence

La Maîtrise des Hauts-de-Seine naît en 1985 à l’initiative du Conseil général des Hauts-de-Seine. Basée sur une pédagogie originale, initiée par son directeur Gaël Darchen, la Maîtrise des Hauts-de-Seine offre aux enfants, adolescents et jeunes adultes qui la composent une formation vocale et scénique de haut niveau entièrement gratuite. Très vite, le chœur se spécialise dans l’art lyrique et devient en 1995 le «chœur d’enfants officiel de l’Opéra National de Paris». 470 choristes répartis en 10 chœurs. L’exigence est toujours au centre du projet musical. L’objectif est d’élever l’enfant vers le beau et le dépassement de soi.