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Mouvements de troupes

Écrit par Patrice-Hans Perrier, Collaboration spéciale
23.05.2007

Une Opération populaire d’aménagement sur les terrains du CN

La Ville de Montréal ne sait plus trop à quel saint se vouer afin de stimuler sa vitalité économique. C’est ainsi que plusieurs scénarios de développement urbain ont été mis en orbite depuis l’an 2000, avec plus ou moins de succès auprès de la population. Les projets grandiloquents d’un Technodôme ou d’un casino, tous les deux à proximité du canal Lachine, sont morts au feuilleton dans le sillage d’un mouvement de protestations populaires qui n’est pas prêt de s’interrompre.

  • Vue aérienne des anciens terrains du CN. (攝影: / 大紀元)

 

À l’heure actuelle, c’est l’avenir des immenses terrains du CN, dans Pointe Saint-Charles, qui retient l’attention des médias, alors que toute la population locale retient son souffle. Il faut dire que les enjeux en lice sont considérables : redéploiement d’une gigantesque friche urbaine de plus de 1000 km/carrés, décontamination des sols, réappropriation des lieux par la population à des fins civiques, possibilité de développements immobiliers favorisant la mixité, etc.

Les pouvoirs publics se font plutôt discrets face au dossier, ne désirant pas mettre en branle un processus de zonage, assorti d’une consultation populaire, tant et aussi longtemps que les promoteurs n’auront pas déposé un projet de développement concret sur la table. Plusieurs intervenants, avec aux premières loges la table de concertation communautaire Action-Gardien, craignent le pire en terme de redéploiement de ce secteur névralgique.

Les terrains du CN sont lourdement contaminés par des hydrocarbures et des métaux lourds mais on n’en connaît pas la teneur, puisque les propriétaires des terrains refusent de divulguer les études qu’ils détiennent sur la question. D’autre part, l’emprise créée par les voies ferrées et les anciens hangars ferroviaires font en sorte qu’il serait possible de créer des avenues de développement qui feraient la part belle au transport en commun, à la création de généreux espaces civiques et à la mise en place d’infrastructures de commerces ou d’industries légères qui pourraient accommoder la population. En bref, ce ne sont pas les enjeux de développement qui manquent.

Les citoyens veulent avoir leur mot à dire

Voilà pourquoi une Opération populaire d’aménagement (OPA) se déroulera, les 25, 26 et 27 mai prochains, sur les terrains du CN. Cette fin de semaine réunira des intervenants locaux, plusieurs citoyens et citoyennes, des professionnels du développement et de l’architecture et, même, des étudiants afin de faire cheminer de façon concrète tout un processus de réflexion collective qui a cours depuis juin 2003.

En effet, une première OPA s’est déroulée les 4, 5 et 6 juin 2004 afin de permettre aux citoyens d’exprimer leurs attentes en terme de développement de ce qui constitue la plus grande réserve de terrains sur l’île de Montréal. Cet exercice de concertation s’inspire de la charrette d’architecture, une démarche qui stimule l’esprit de création alors que les professionnels de l’aménagement disposent d’un très court laps de temps afin de solutionner des problématiques de développement. Les instigateurs de cette OPA désirent «promouvoir une conception du développement du quartier en lien avec son histoire, sa culture et ses valeurs et souligner sa beauté, ses forces ainsi que les réalisations des citoyen-ne-s qui l’ont construit», pour reprendre un passage d’un document rendu public par la table de concertation communautaire Action-Gardien de Pointe Saint-Charles.

De nouvelles avenues de développement

C’est la crise du logement, l’augmentation de l’évaluation foncière et du taux de taxation qui font en sorte que la population locale et les petits commerçants poussent les hauts cris. La population âgée de Pointe Saint-Charles serait la plus susceptible de devoir s’exiler, alors qu’une véritable pénurie de logements abordables frappe le secteur. Les membres de la coalition, et plusieurs consultants issus des milieux professionnels, ne partagent pas la philosophie de développement de la Société du Havre, une société paramunicipale qui propose un redéploiement complet du secteur. Dans la foulée de son ambitieux projet «Vision 2025», la Société du Havre préconisait de désenclaver cet ancien quartier ouvrier. On y mettait de l’avant des scénarios de développement qui permettraient de connecter le Vieux-Port de Montréal avec le canal Lachine et qui stimuleraient une nouvelle offre de services en terme d’activités culturelles, commerciales et touristiques.

Néanmoins, comme le souligne Karine Triolet, la coordonnatrice d’Action-Gardien, «la population de Pointe Saint-Charles n’est pas fermée au changement et à l’arrivée de nouveaux résidents plus fortunés dans son patelin. Toujours est-il que les principaux intéressés se disent préoccupés par la conservation de la dynamique du quartier et veulent s’approprier les enjeux d’aménagement qui les concernent au premier chef. Depuis 2005, nous avons fait des pieds et des mains pour que les pouvoirs publics se portent acquéreurs des terrains du CN afin de mettre en œuvre un projet de développement qui puisse tenir compte des besoins réels de la population».

Le nouveau propriétaire des terrains, Vincent Chiara, vient tout juste d’annoncer qu’il serait disposé à développer environ le quart du site à des fins résidentielles et que pas moins de 800 nouveaux logements pourraient y voir le jour. Ce promoteur aurait aimé revendre une partie de ses terrains à la société Loto-Québec, lors du branle-bas de combat en faveur du déménagement du Casino de Montréal. Toutefois, la résistance populaire semble avoir eu gain de cause dans ce dossier controversé et la lutte de «David contre Goliath» pourrait bien se poursuivre de plus belle. De là l’importance de cette prochaine OPA qui devrait permettre à la population, et aux divers spécialistes invités, de se prononcer sur l’avenir de leur quartier dans le cadre d’un exercice de consultation qui risque d’attirer bien des curieux.

Comme tenait à le mentionner Mark Poddubiuk, un architecte invité à faire de cette OPA une véritable charrette, «il est question de faire coïncider des enjeux qui seront déterminants pour la renaissance de ce secteur névralgique. Le site des terrains du CN est situé à proximité d’une zone historique de la ville et sa reconversion pourrait donner naissance à un projet de développement qui aura un impact à l’échelle métropolitaine. Il n’y a pas à dire, les anciens ateliers ferroviaires possèdent un potentiel extraordinaire d’aménagement. Un de mes étudiants a même proposé d’y installer des serres de production horticoles et un marché d’alimentation complémentaire à l’offre de services du Marché Atwater». Ce ne sont pas les scénarios qui manquent, voilà pourquoi ce week-end de remue-méninges pourrait représenter un temps fort dans cette saga qui n’en finit plus de rebondir.