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Petit train ira loin

Écrit par Patrice-Hans Perrier, Collaboration spéciale
26.05.2007
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Montréal se dote d’un véritable plan de transport

Le trafic automobile est en hausse, cela malgré l’exode des Montréalais vers les banlieues. C’est ce qui ressort des études qui ont servi à concocter le nouveau plan de transport de Montréal. L’administration Tremblay a décidé de prendre le taureau par les cornes en se dotant d’un instrument de réflexion percutant qui augure des changements majeurs en termes de gestion des modes de transport au cœur de la région métropolitaine. 

  • Piste cyclable à Montréal(攝影: / 大紀元)

 

Dans un document de consultation sur le plan de transport, on peut lire qu’«entre 1987 et 2003 les déplacements automobiles à destination de Montréal ont augmenté plus rapidement que les déplacements des autres modes, augmentant annuellement de 1,5 % alors que les déplacements en transport en commun ont chuté en moyenne de 0,3 %». Et cette tendance ne serait pas sur le point de se résorber puisque, dans les années à venir, «la part modale du transport en commun pourrait diminuer par le seul effet que la majorité des nouveaux ménages s’implanteront dans les secteurs plus périphériques de l’île de Montréal», nous prévient-on du même souffle.

Le 17 mai dernier, tout le personnel de l’hôtel de ville de Montréal était à pied d’œuvre alors que le maire dévoilait les grandes lignes de ce plan de transport susceptible de changer la donne de façon… durable. 

Des choix qui s’imposent

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, n’y est pas allé par quatre chemins en affirmant que «nous n’avons plus le choix, nous devons poser des gestes concrets qui donneront la priorité aux transports collectifs… l’automobile ne peut plus occuper toute la place, nous devons réduire notre dépendance à ce mode de transport dès aujourd’hui!». Poursuivant sur sa lancée, le premier citoyen de Montréal a dévoilé les grandes lignes d’un plan de transport qui devrait s’échelonner sur une période de vingt ans. Si les intentions de l’administration Tremblay sont louables, plusieurs observateurs s’interrogent sur la faisabilité de cet ambitieux exercice de planification. En effet, le plan devrait nécessiter des investissements publics de l’ordre de 5,1 milliards de dollars, étalés sur ses dix premières années de mise en application, afin de favoriser une véritable mise à niveau du réseau de transport en commun de la métropole.

Le maire Tremblay entend associer les objectifs de son plan de transport avec une vision du développement durable qui mise, avant tout, sur l’amélioration de la qualité de vie des Montréalais et des Montréalaises.

Prenant acte des efforts des différents paliers de gouvernement afin d’aider les municipalités à mettre à niveau leurs infrastructures de transport, M. Tremblay martèle que «nous sommes le seul pays du G8 qui ne dispose pas d’un plan national de transport en commun. C’est dans ce sens que mon administration souhaite que la réduction de la TPS de 6 % à 5 % puisse servir à financer nos infrastructures collectives qui en ont grand besoin». C’est ainsi qu’une partie de cette taxe de vente fédérale pourrait être reversée aux municipalités du pays, ce qui rapporterait la somme rondelette de 275 millions, bon an, mal an, à Montréal. Dans le même ordre d’idées, nos édiles souhaitent que le gouvernement d’Ottawa consolide son programme de redistribution de 25 % de la taxe d’accise sur l’essence vers les besoins des municipalités en termes de transport en commun.

Les 21 travaux d’Hercule

Cet ambitieux plan devra être soumis à une consultation publique en juin et en août prochains et commandera la mise en œuvre de 21 chantiers qui devraient permettre de concrétiser la vision de l’administration Tremblay. Si certains chantiers soulèvent déjà des inquiétudes en raison de leurs coûts de financement, d’autres mesures semblent faire l’unanimité parmi la communauté des intervenants qui prônent une recrudescence des transports en commun.

Se réjouissant de cette batterie de nouvelles mesures, le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE) entend participer aux consultations publiques annoncées et mettre tout son poids dans la balance pour que l’administration municipale joigne l’action à la parole en adoptant rapidement certaines mesures concrètes. Certains chantiers qui prônent des mesures d’apaisement de la circulation ou de limitation du trafic de transit pourraient ainsi se mettre en branle à très court terme. Le CRE se félicite particulièrement du fait que «Montréal prenne ses distances à l’égard de l’omniprésence de l’automobile en ville…».

Il n’y a pas à dire, plusieurs automobilistes pourraient être obligés de changer leur fusil d’épaule et… de se mettre à l’heure des transports en commun en ce qui a trait à leurs déplacements en semaine. En effet, les automobilistes seront les premiers à être mis à contribution via une batterie de mesures qui entend, entre autres, remettre en état les postes de péages aux points d’accès de l’île de Montréal.

Alors que les derniers postes de péages ont été abolis en 1984, il est prévisible qu’un concert de protestations risque de faire suite à cette annonce. Toujours est-il que le rétablissement de cette mesure de taxation permettrait aux édiles de récolter autour de 300 millions de dollars, ce qui permettrait de renverser la vapeur au chapitre de la gestion des modes de transport en direction de la ville centre. Certains observateurs, à l’instar de Robert Perreault, du CRE, proposent que les revenus provenant des postes de péage soient répartis entre Montréal et les villes des couronnes nord et sud.

En attendant que soit résolue cette épineuse question, plusieurs souhaitent que le trafic automobile soit diminué par le biais de mesures d’apaisement de la circulation, l’instauration de voies réservées aux autobus, l’amélioration du réseau de pistes cyclables de la ville et la réduction de la vitesse des véhicules dans les quartiers résidentiels. Rien qu’à lui seul, le réseau cyclable pourrait passer de 400 à 800 km, une mesure qui coûterait 50 millions de dollars et qui pourrait être financée à parité avec le gouvernement du Québec.

Les piétons ne seront pas en reste avec l’instauration de «quartiers verts», une mesure d’inspiration européenne, où il fera bon déambuler en toute quiétude. On entend donc restreindre l’accès à l’auto, réduire la vitesse des véhicules, verdir les espaces civiques, installer du mobilier urbain et des feux de circulation adéquats et faire en sorte que piétons et cyclistes soient les gagnants de cette nouvelle approche en matière de développement urbain et de gestion des transports. Mis à part quelques inconditionnels du volant, qui s’en plaindra? Un dossier à suivre…

 

 

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Les 21 chantiers du plan de transport de Montréal

1. Mettre sur pied un réseau de tramways

2. Navette ferroviaire centre-ville-aéroport Trudeau

3. Moderniser le métro et mettre à niveau le matériel roulant

4. Prolonger le métro vers l'est

5. Améliorer l’offre de services de la STM

6. Favoriser le covoiturage

7. Mettre plus d'autobus sur le corridor du pont Champlain

8. Établir des voies réservées aux autobus

9. Mesures de priorité pour les autobus

10. Plans de gestion des déplacements

11. Moderniser la rue Notre-Dame

12. Réaliser le train de l'Est

13. Doubler le réseau cyclable en sept ans

14. Appliquer la Charte du piéton

15. Donner la priorité aux piétons au centre-ville

16. Implanter des quartiers verts

17. Augmenter la sécurité des déplacements

18. Entretenir et aménager le réseau routier

19. Faciliter le transport des marchandises

20. Concentrer la gouvernance en matière de transports

21. Financement des chantiers      

      COÛT TOTAL : 5,1 milliards de dollars

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.