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Carnaval, une période d’extravagance et de folies

Écrit par Suziloo, La Grande Époque - Guadeloupe
02.04.2008
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  • Défilé du Carnaval en Guadeloupe(攝影: / 大紀元)

 

Quand on parle de Carnaval, on ne peut s’empêcher d’avoir de belles  images dans la tête. Des images  de groupes qui défilent, vêtus de leurs plus beaux costumes à paillettes, aux multiples couleurs, dansant sur des musiques déchaînées, marquées par les rythmes des tambours et des trompettes. Moments intenses où s’unissent les éclats de rire de toutes les  générations. On en oublie le temps, on est venu pour s’amuser et laisser derrière soi ses soucis quotidiens. C’est une période de réjouissance, où les règles sont modifiées, renversées. C’est le monde à l’envers, un monde d’extravagance et de folies.

 

 

 

 

Histoire du Carnaval 

Cela fait bien plus de 2000 ans que le Carnaval existe. Il évolue au fil du temps.  Dans l’Antiquité, on trouve de nombreuses fêtes pendant lesquelles les rangs sociaux étaient inversés, les maîtres servant à leur tour leurs esclaves et les esclaves, ayant une liberté relative comme les  maîtres, pour  la durée de  cette parenthèse rituelle.  La hiérarchie sociale et les conventions sont bouleversées,dans les Saturnalia romaines, où l'on fait revivre l'Âge d'or avec l'égalité entre les hommes et de l'abondance, en s'appuyant d'ailleurs sur des traditions grecques au IIIe siècle av. J.C . Ces fêtes se déroulaient  en décembre pour  aider le retour du printemps.

Dans le monde chrétien, au Moyen-Âge, le Carnaval suit Noël et précède les rigueurs du Carême. L'Eglise l'encadre, par peur des débordements. Le vieillard peut se costumer en bébé, et les hommes en femmes, un étudiant remplace le maître, un religieux à l'époque, et on peut faire la fête des Ânes! On mange, on boit, trop! C'est plutôt un monde meilleur qu'on attend, que le retour d'un passé rêvé. Le Carnaval s'étiole à la Renaissance car l'Eglise dénonce le manque de dignité de ces jeux et n'en veut plus dans les lieux consacrés. Le Protestantisme n'est pas plus indulgent.

La Révolution Française  lui reproche ses origines religieuses et veut le remplacer  par une fête révolutionnaire. . Enfin, à la Belle Epoque, la population descend dans les rues pour venir admirer les chars décorés et  contempler les  personnes masquées costumées qui,  anonymes  sous leurs masques, en profitaient pour braver les interdits. 

 

  • personnes masquées(攝影: / 大紀元)

 

L’origine du masque

Le masque remonte  au  paléolithique  (qui s'achève vers 12.000  avant JC), une certitude grâce à la découverte de «l’homme au masque» dans la grotte des Trois Frères  dans l'Ariège en France. Le  sorcier ou le chaman prendrait ainsi la force de l 'animal. Quant aux masques en Guadeloupe, ne viendraient-ils pas de traditions religieuses africaines, conservées par les esclaves malgré les maîtres?

La signification du mot Carnaval  et les Carnavals actuels

Le mot "carnaval" vient du mot italien  "carneleva" signifiant "enlève chair" et a conservé son étymologie latine "carnis levare", c’est-à-dire "enlever, ôter la viande, supprimer la chair". Le Carnaval précèdait, en effet, une période de jeûne où le chrétien ne devait consommer ni graisse, ni viande.

La veille du Mercredi des Cendres, le mardi, on tuait le "Bœuf gras" qu'avait promené la corporation des bouchers, dernière viande de prix permise avant le jeûne prolongé du Carême . En France et au Québec, on appelle ce jour Mardi Gras, dans les pays anglophones "Fat Tuesday", "Shrove Tuesday" ou encore "Mardi Gras Day". Comme il  était aussi de coutume d'arrêter de manger des œufs durant le Carême, on a pris l'habitude de faire des crêpes et des beignets  en cette veille de période de jeûne. C'est pourquoi le Mardi Gras est aussi appelé "Pancake Tuesday".

 

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  • Tambours de Carnaval(攝影: / 大紀元)

 

Carnaval en Guadeloupe

Introduit au XVII e siècle par les colons, le Carnaval  fut rapidement  toléré pour les esclaves avec leurs tambours,  leurs masques,  leurs chants, interdits le reste de l'année. Les esclaves voyaient  dans cette fête une occasion de se défouler mais aussi de tourner en dérision, par leurs accoutrements, les maîtres dominateurs.

Les festivités carnavalesques débutent véritablement au mois de janvier après l'Epiphanie. On assiste à de très nombreux défilés de groupes, (la fédération Guadeloupéenne du Carnaval compte une trentaine de groupe), où se greffent aussi  les scolaires. Les défilés de masques constituent pour certains jeunes, un moyen de se faire de l'argent, ils dansent et chantent en faisant du porte à porte ou bien en  arrêtant les automobilistes sur la route. Les masques sont omniprésents pendant la période du Carnaval. Le terme "masque" désigne ici à la fois l'élément matériel mais aussi la personne qui porte le masque. Ici encore, l'aspect "moquerie" au cœur du carnaval guadeloupéen reste réel. C'est ainsi qu'on peut voir des masques de certaines personnalités publiques comme Messieurs Mitterrand, Chirac, Giscard D'Estaing.

Différents groupes accompagnent la Reine

A Pointe à Pitre sont organisés de nombreux concours, notamment celui du Roi et de la Reine du carnaval. Concours du meilleur groupe, de la meilleure musique ainsi que du meilleur costume. La Reine trônera en tête des défilés tout au long des jours gras. Des groupes à pieds, costumés, venus de l’ensemble des communes, vont défiler et sont toujours accompagnés par des groupes à peaux traditionnels. Ce sont des  petits tambours couverts de peaux de cabris dits «aisselles» qui se jouent avec des baguettes, puis  le  Siyak Tanbouras (tambour plat et rond), le fouet et d’autres instruments courants.  Le tambour est l’instrument dominant du Carnaval, il  tente de chasser l’âme des morts. Les groupes à cuivre font partie de l’orchestre qui utilisent des instruments confectionnés de façon artisanale comme les «chachas» (calebasse remplie de graines), les conques de lambis(Coquillage), le Tiyobanbou (tuyau de bambou), le triangle, les sifflets et des grands bidons de récupération en plastiques qui servent de tambours.  On peut aussi  entendre des groupes plus  modernes qui utilisent des instruments  comme des synthétiseurs, des basses, des micros. Des pick-up sont  équipés d’enceintes énormes qui  émettent des sons qui réveillent à  eux seuls tout un quartier.

Le Carnaval se déroule  dans plusieurs communes de l’île, Basse-Terre, Pointe à Pitre, Le Moule, St François, Morne à l’Eau, Ste Rose.

Plus de 6 mois pour mettre au point les costumes

Les groupes de Carnaval se préparent  des  mois à l’avance. Les costumes sont à l'étude,  on recherche des coloris, des tissus, des paillettes, des strass. Il faut ensuite  les fabriquer. On fait la même chose  pour les masques et tous les accessoires.

Beaucoup de temps est consacré également à la recherche de ressources pour payer les costumes, les décors ainsi que les instruments de musique. Quand arrive enfin un ou plusieurs partenaires ou bien un sponsor c’est  le soleil qui brille  pour le groupe!

 

Clin d’œil à l’histoire de la Guadeloupe

Lors des défilés, des groupes font références  à l’histoire, comme les «Mas à Congo». Les participants s’enduisent d’huile noire  pour faire référence à l’Afrique. Les «Mas de terre» se couvrent de terre, référence aux premiers habitants de l’île. Les «Mas à sac» sont affublés de sacs de toile de jute, sac de morue ou farine qui constituait le seul habit des esclaves. Les «Mas à roucou» ont la peau  enduite d'une huile aux teintes rouges issues de la graine du Roucou, ce qui fait référence aux Amérindiens. Enfin les «Mas a con’n» sont vêtus de feuilles de bananes séchées.

 

  • Joueur de conquet(攝影: / 大紀元)

 

  • Mas à Sac(攝影: / 大紀元)

 

  • Mas à Con'n(攝影: / 大紀元)

 

 

Les jours gras sont intenses, le carnaval grimpe en intensité le lundi, le Mardi Gras et le mercredi des Cendres

Le lundi gras est consacré aux mariages burlesques. On démarre la matinée très tôt à 5h du matin par le «levé en pyjama». Puis arrivent des couples, suivis d'un long cortège, qui se présentent devant le prêtre et l'officier d'état civil. L'homme est déguisé en femme et la femme est costumée en homme. Ces mariages assez drôles déclenchent la joie du public et traduisent  l'inversion sociale. Le mardi gras représente le point culminant du Carnaval tant au niveau musical, que pour les déguisements. Les réjouissances sont toutes ouvertes par la Reine du Carnaval. Pour le Mercredi des Cendres, la foule se travestit en noir et blanc, c’est le deuil, «Vaval va kité nou».

A Pointe à Pitre, à la darse, le roi va être brûlé et c’est dans la danse et dans les chants qu’il va être accompagné. Adieu Vaval à l’année prochaine !

 

 

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.