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L’agroforesterie: une solution durable

Écrit par Candice Angélique
07.07.2008
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  • Vue aérienne récente réalisée à Prades-le-Lez d’une parcelle agroforestière de noyers hybride-blé avec dispositif d’ombrières pour l’étude des compétitions entre arbres et cultures. (攝影: / 大紀元)

Utiliser à la fois la foresterie, l’agriculture et l’élevage sans que les terres ne s’épuisent est possible. Il faut cependant trouver le juste équilibre, c’est ce à quoi s’applique l’agroforesterie. Elle a pu se développer grâce à Pro-Natura, une organisation non gouvernementale, composée d’un réseau d’experts, réunis avec l’objectif de fournir à travers l’agroforesterie des alternatives économiques viables aux populations qui ont du mal à vivre dans un environnement qui se dégrade. L’action de Pro-Natura a commencé en 1985 au Brésil avant de s’étendre aux régions tropicales des continents américain et africain.

DÉVELOPPER L’AGROFORESTERIE: ENTRE TRADITIONS ET MODERNITÉ

L’action de Pro-Natura a pour but de proposer des alternatives à la chasse et à des pratiques traditionnelles comme l’agriculture sur brûlis. Ce qu’elle propose est cependant fondé sur le partage d’expériences locales, la promotion des pratiques traditionnelles et l’apport de connaissances venant d’autres régions du monde. Au Ghana, Pro-Natura collabore avec l’université pour promouvoir une agroforesterie innovante dans les systèmes de culture intensifs comme ceux du cacao ou de l’hévéa. L’un des futurs projets de Pro-Natura avec l’appui du ministère des Affaires étrangères, de la fondation Leventis et de l’université du Ghana s’intitule «Appui aux petits planteurs de cacao, augmentation de leurs revenus et diversification des systèmes agricoles. Régions de Kade et Jasikan au Ghana». L’accent sera mis sur la production massive d’arbres utiles pour enrichir les cacaoyères, ainsi que sur la mise en place d’un véritable réseau de parcelles de démonstration intégrant les cultures maraîchères et vivrières.

L’ACTION DE PRO-NATURA INTERNATIONAL DANS LE DOMAINE DE L’AGROFORESTERIE ET DE L’AGRICULTURE DURABLE

La pratique de l’agroforesterie a mis longtemps avant d’être explorée pour ses bénéfices économiques et socio-environnementaux. En effet, cette pratique permet à la fois de préserver l’environnement tout en apportant du travail à la population. Pro-Natura agit en formant des formateurs à l’agroforesterie, en formant des agriculteurs, en reboisant, en développant la culture maraîchère, le bouturage d’arbres fruitiers, en entretenant les pépinières, etc. La population locale participe à ce développement: une chaîne est ainsi constituée où chacun devient acteur dans la société et s’investit en faveur de l’environnement. Plus que sur les avantages socio-environnementaux de l’agroforesterie, Pro-Natura se base aujourd’hui sur la productivité des systèmes agroforestiers pour encourager les partenaires à mettre en oeuvre ce type de projets. La méthodologie que préconise Pro-Natura est de mettre en place un projet pilote à petite ou moyenne échelle, avant de passer à une échelle plus vaste. Elle permet de préciser les itinéraires techniques en obtenant des données chiffrées sur la productivité des systèmes agroforestiers, généralement beaucoup plus compétitifs que les systèmes monoculturaux. L’objectif prioritaire de Pro-Natura est aujourd’hui d’intensifier ce type d’actions en zone aride où les problèmes d’alimentation et de dégradation de l’environnement sont alarmants.

COMMENT EST ACCUEILLIE CETTE NOUVELLE PRATIQUE DE L’AGROFORESTERIE?

Le concept agroforestier, basé sur la diversifi cation et la durabilité des systèmes agricoles, a parfois été une notion difficile à faire accepter. Il a fallu faire évoluer certaines mentalités ayant comme modèle le système de production agricole intensif. Pro-Natura indique dans sa lettre d’information: «Nous pensons avoir réussi à transmettre à nos partenaires des techniques et des pratiques qui aideront à accroître la sécurité alimentaire tout en préservant un minimum de biodiversité en milieu rural. Nous avons également beaucoup appris des agriculteurs et des formateurs avec qui nous avons travaillé, dans un esprit de partage des connaissances et de capitalisation de l’expérience technique et humaine.» Le programme de formation en agroforesterie fait maintenant partie intégrante du programme de formation théorique et pratique de la fondation Leventis au Nigeria et au Ghana.

 

QUEL AVENIR POUR L’AGROFORESTERIE?

Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) décrit ainsi l’opportunité: «Plus d’un milliard d’hectares sont disponibles pour une conversion à des systèmes agroforestiers à haute productivité qui ont la capacité de réduire la pauvreté et la déforestation de manière significative et de séquestrer du carbone à grande échelle».

 

 

L’agroforesterie

L’agroforesterie désigne un système d’utilisation rationnelle des terres qui accroît le rendement total en combinant les cultures agricoles (vivrières, annuelles) avec les arbres (cultures pérennes) et/ou l’élevage, sur une même parcelle en synergie. La combinaison peut s’étaler dans le temps, dans le respect des conditions écologiques et socio-économiques des populations locales. C’est un moyen pour recréer et maintenir la fertilité des sols. Elle permet aux agriculteurs des régions tropicales densément peuplées de satisfaire à leurs principaux besoins en augmentant leurs revenus, sans pour autant épuiser leurs sols fragiles.

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