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Argentine: les marchés réagissent bien à Milei, mais les prix inquiètent

novembre 21, 2023 21:45, Last Updated: novembre 21, 2023 23:26
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Les marchés ont réagi avec optimisme à la victoire de l’ultralibéral Javier Milei à l’élection présidentielle argentine, avec l’envol mardi de la Bourse de Buenos Aires sans dissiper les craintes d’une nouvelle poussée inflationniste.

Au lendemain d’un lundi férié, la Bourse de Buenos Aires a ouvert en hausse de 20% et clôturé à 17,7% mardi, premier jour ouvrable depuis la retentissante victoire à la présidentielle dimanche de l’ultralibéral Javier Milei face au ministre de l’Economie sortant Sergio Massa (55,6% contre 44,3%).

Ce bond a été tiré par l’envolée des actions du géant pétrolier public YPF (+34%), l’une des entreprises que le président élu a annoncé vouloir privatiser dans le cadre d’une vaste réforme de l’Etat.

Entreprise emblématique centenaire, YPF avait été nationalisé en 2012, dix ans après avoir été privatisé sous la présidence d’un autre président libéral, Carlos Menem (1989-1999), dans le cadre d’une vague de privatisations.

Lundi, les actions YPF négociées à Wall Street ont fini en hausse de 40%, la plus forte hausse du titre de l’entreprise depuis son entrée en Bourse en 1993.

D’autres entreprises argentines, Telecom Argentina (+23,22%) ou la holding financière Grupo Financiero Galicia (+17,20%) avaient enregistré de fortes hausse.

Un programme libéral de Javier Milei

Javier Milei, économiste de 53 ans, a surgi en politique il y a deux ans à peine, avec un discours « anti-caste » et un programme libéral de coupes dans la dépense publique, dérégulation et privatisations, pour sortir l’Argentine d’une inflation chronique désormais à 143% sur un an.

« Tout ce qui peut être dans les mains du secteur privé le sera », a réaffirmé mardi le président élu.

La monnaie nationale, le peso en dépréciation constante, a subi une certaine pression, à 1.075 pesos pour un dollar contre 950 à la veille de l’élection sur le marché parallèle, un négoce généralement thermomètre de la nervosité des Argentins.

Ce coup de pression, lié à l’incertitude sur les décisions économiques à venir, était anticipé par plusieurs analystes.

Le peso « officiel », qu’analystes et marchés considèrent largement surévalué, a pour sa part continué sa lente dépréciation contrôlée, dite « crawling peg », à 371,50 pour un dollar.

Des doutes sur l’avenir du plan « Precios Justos »

Une inquiétude portait sur les prix, avec en particulier des doutes sur l’avenir du plan « Precios Justos » (Justes prix), un accord entre gouvernement et entreprises sur l’encadrement d’une liste de produits de première nécessité en supermarchés.

L’accord avait été prolongé jusqu’à la fin du mois mais avec un changement d’exécutif au 10 décembre, plusieurs fournisseurs d’entreprises prépareraient de forts « rattrapages », profitant de la période de transition, rapportaient plusieurs médias mardi.

La hausse de prix avait légèrement décéléré en octobre, à +8,3%, comparé aux flambées de septembre (+12,7%) et août

En parallèle Javier Milei, qui prendra ses fonctions le 10 décembre, a engagé les premiers pas de la transition, se réunissant plus de deux heures avec le président (centre-gauche) Alberto Fernandez, une rencontre « aimable, conviviale et institutionnelle », selon la présidence.

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