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Attentat au Cachemire indien : la colère monte contre les destructions de maisons et la vague d’arrestations

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Photo: TAUSEEF MUSTAFA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

La démolition de maisons liées aux suspects présumées de l’attentat meurtrier commis au Cachemire indien et la vague d’arrestations menée par la police font monter la colère des populations, qui dénoncent une « punition collective ».
L’armée indienne a détruit à l’explosif neuf maisons depuis l’attaque qui a causé la mort de 26 personnes il y a six jours dans la ville touristique de Pahalgam, selon une source policière.
Depuis cette attaque, dont New Delhi a attribué la responsabilité à son rival et voisin le Pakistan, ses forces de sécurité ont engagé une traque sans merci pour retrouver ses auteurs et complices. La police indienne a diffusé le portrait-robot de trois d’entre eux, dont deux ressortissants pakistanais. Elle les accuse de faire partie d’un groupe proche du LeT, le mouvement jihadiste Lashkar-e-Taiba basé au Pakistan, déjà soupçonné des attaques qui avaient fait 166 morts dans la mégapole de Bombay en 2008.
Près de 2000 personnes auraient déjà été arrêtées ou interrogées dans le cadre de l’enquête, confiée dimanche à l’Agence nationale d’investigation (NIA) indienne, a indiqué lundi à l’AFP une source policière s’exprimant sous couvert d’anonymat.
« Les commissariats de police ne désemplissent pas », a commenté cette source. « Certains ont été remis en liberté, d’autres seront convoqués », a précisé ce policier. « Ce ne sont pas des arrestations en bonne et due forme, simplement des interrogatoires pour obtenir des informations qui permettraient d’arrêter les terroristes ».
Les habitants du Cachemire, « victimes d’une punition collective »
Dans la région à majorité musulmane administrée par l’Inde, cette vaste opération commence à nourrir la colère de certains élus. « Le Cachemire et ses habitants sont victimes d’une punition collective », a dénoncé Aga Ruhullah, un élu local. « Punissez les coupables sans pitié mais ne faites pas des innocents des dommages collatéraux », a renchéri le chef de l’exécutif local, Omar Abdullah.
La soeur d’un des suspects s’est indignée auprès de l’AFP de la destruction de sa maison. « Il a quitté notre domicile il y a trois ans sans rien dire à personne », a déclaré Yasmeena, qui a souhaité être identifiée par ce seul prénom. « Si mon frère est impliqué, comment cela pourrait-il être aussi imputé au reste de sa famille ? »
Le Cachemire a été partagé entre l’Inde et le Pakistan à leur indépendance en 1947. Mais les deux rivaux continuent depuis à en réclamer l’entière souveraineté. Depuis 1989, sa partie indienne est le théâtre d’une rébellion séparatiste qui a causé des dizaines de milliers de morts.