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Sommet à Bruxelles

Au sommet européen, Merz irrite avec ses déclarations sur l’accord avec le Mercosur

Depuis un quart de siècle, un accord commercial entre l'UE et les pays du Mercosur est en cours de négociation. À Bruxelles, le chancelier allemand a annoncé une avancée décisive. Mais il s'est réjoui trop tôt.

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Le chancelier allemand Friedrich Merz arrive à la réunion du Conseil européen réunissant les 27 dirigeants de l'UE, le 23 Octobre 2025.

Photo: MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Lors du sommet européen, le chancelier fédéral Friedrich Merz (CDU) a suscité la controverse en faisant une déclaration au sujet d’un prétendu accord sur le traité de libre-échange avec les quatre pays latino-américains du Mercosur.
À l’issue de douze heures de discussions, il a déclaré que les 27 États membres de l’UE, y compris la France, jusqu’alors particulièrement sceptique, s’étaient prononcés en faveur de la signature lors d’un vote organisé par le président du Conseil, António Costa.
« Il n’y a plus aucune réserve de la part des États membres. C’est réglé. C’est fait. » La voie est désormais libre pour l’accord.

« Nous n’avons pris aucune décision », déclare le président du Conseil

M. Costa a précisé par la suite qu’il avait simplement demandé aux chefs d’État et de gouvernement de s’entretenir avec leurs ambassadeurs afin de résoudre les problèmes techniques liés aux traductions, afin que l’accord puisse être signé dans les délais. « Mais c’est tout. Nous n’en avons pas discuté. Nous n’avons pris aucune décision. »
Le porte-parole adjoint du gouvernement allemand, Sebastian Hille, a confirmé aujourd’hui l’essentiel des déclarations de M. Costa. Il a déclaré lors de la conférence de presse du gouvernement à Berlin qu’il avait été convenu « que les ambassadeurs sont chargés de prendre toutes les dispositions techniques nécessaires pour que l’accord puisse être signé cette année, comme l’a déclaré le président du Conseil, M. Costa ».
Interrogé à ce sujet, il a ensuite confirmé qu’il n’y avait pas eu de vote formel sur cette mesure, mais que les chefs d’État et de gouvernement s’étaient simplement mis d’accord entre eux.

« Le travail continue », selon Emmanuel Macron

Les déclarations de Friedrich Merz lors de sa conférence de presse à Bruxelles jeudi soir ont également surpris d’autres chefs d’État et de gouvernement, notamment le président français Emmanuel Macron.
Lors d’une conférence de presse ultérieure, il a répondu à la question d’une journaliste qu’une réponse définitive ne pourrait être donnée que dans les prochaines semaines. « Le travail continue. »
Mais tout évolue dans la bonne direction et l’objectif reste de parvenir à un accord.

Le chancelier autrichien continue de dire « non »

Le chancelier autrichien Christian Stocker a clairement indiqué qu’il ne pouvait actuellement pas approuver l’accord.
« Si le vote a lieu dans la situation actuelle, je n’aurai d’autre choix que de voter contre, car je suis lié par une décision parlementaire », a-t-il déclaré.

Les négociations sont en cours depuis le siècle dernier

L’accord entre l’UE et les quatre pays du Mercosur, à savoir le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay, est en cours de négociation depuis 1999.
Selon la Commission européenne, cette nouvelle zone de libre-échange, qui compte plus de 700 millions d’habitants, serait la plus grande du genre au monde et devrait également envoyer un signal fort contre la politique douanière protectionniste du président américain Donald Trump. Il est prévu de supprimer dans une large mesure les droits de douane et les barrières commerciales entre l’UE et les pays du Mercosur.
La Commission européenne a conclu les négociations sur l’accord en décembre dernier, malgré les critiques persistantes de pays comme la France. Cependant, l’accord doit encore être approuvé par les différents États membres de l’UE.
Il n’est donc pas encore définitif.
Les détracteurs du projet craignent que les agriculteurs européens ne soient contraints de se livrer à une guerre des prix sans merci et que cela n’accélère la destruction de la forêt tropicale en Amérique du Sud.

M. Merz évoque une signature le 19 décembre

Début novembre, le sommet UE-Amérique latine se tiendra en Colombie, auquel participeront les pays du Mercosur.
Le chancelier allemand espère que l’accord pourra ensuite être signé avant la fin de l’année. Il a déjà fixé une date à Bruxelles : le 19 décembre.
Avec dpa/red