Logo Epoch Times

Avion de combat européen Scaf : Airbus veut continuer malgré les critiques de Dassault

top-article-image

Une maquette du chasseur à réaction New Generation Fighter (NGF)-SCAF de Dassault Aviation, exposée lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, dans la banlieue parisienne, le 15 juin 2025.

Photo: THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

Ce n’est qu’en « jouant en équipe » qu’on peut « gagner le match » : le patron d’Airbus a défendu mercredi la gouvernance du projet de l’avion de combat européen du futur Scaf développé par la France, l’Allemagne et l’Espagne, dénoncée par Dassault.
« Nous faisons fonctionner une coopération européenne avec une gouvernance de ce genre ou parfois un peu différente (…) Nous, chez Airbus, voulons la faire fonctionner. Nous poursuivons le programme Scaf et ils (Dassault Aviation, NDLR) doivent décider par eux-mêmes et pour eux-mêmes », a déclaré Guillaume Faury au cours d’une conférence téléphonique à l’occasion de la présentation des résultats semestriels de son groupe.

Le PDG d’Airbus, Guillaume Faury, au centre événementiel de Blagnac, dans le sud-ouest de la France, le 20 février 2025. (VALENTINE CHAPUIS/AFP via Getty Images)

Le plus grand projet de défense en Europe
Lancé en 2017 par Berlin et Paris, rejoints plus tard par Madrid, le Scaf est le plus grand projet de défense en Europe censé renforcer l’autonomie stratégique du continent.
Il est dominé par les tensions entre Dassault, maître d’œuvre français, et Airbus qui représente dans ce projet l’Allemagne et l’Espagne, via sa branche Defense and Space.
Pour Dassault : « Trois co-co-co » n’est pas efficace
Interrogé pour savoir si Dassault était prêt à quitter ce programme, dont il dénonce les problèmes de gouvernance, son PDG Eric Trappier avait répondu la semaine dernière: « Ce n’est pas un problème de quitter, c’est un problème de savoir s’il (le projet) continue ou pas. »

Eric Trappier, président-directeur général de Dassault Aviation, à la 55e édition du Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE) à l’aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, le 20 juin 2025. (BENOIT TESSIER/POOL/AFP via Getty Images)

Pour lui, un projet « où il n’y a pas un vrai leader, mais trois co-co-co » n’est pas efficace. Dassault avait déjà menacé en avril de quitter le programme Scaf si le cadre n’était pas renégocié d’ici la fin 2025.
Pour Airbus : « Une gouvernance que nous avons acceptée »
« En ce qui concerne Airbus, c’est une gouvernance que nous avons acceptée. Nous attendons des autres partenaires qu’ils travaillent également avec la gouvernance qu’ils ont acceptée », a répliqué Guillaume Faury.
« C’est avec ce modèle de coopération européenne, entre partenaires jouant sur le terrain en équipe que nous pensons pouvoir gagner le match », a-t-il conclu.
La pression d’un projet rival
Les partenaires du programme sont sous pression pour accélérer son développement face à la concurrence d’un projet rival, le Global Combat Air Programme (GCAP), des groupes britannique BAE Systems, italien Leonardo et japonais Mitsubishi Heavy Industries.

Le chasseur de 6e génération du Global Combat Air Programme (GCAP), au salon aéronautique international de Farnborough 2024, au sud-ouest de Londres, le 22 juillet 2024. (JUSTIN TALLIS/AFP via Getty Images)

Les trois entreprises se sont engagées à construire un avion de chasse avancé d’ici 2035, tandis que le Scaf a pour objectif de remplacer le Rafale en France et l’Eurofighter en Allemagne et en Espagne à l’horizon 2040.