Logo Epoch Times
Amy Winehouse

Bataille judiciaire autour de l’héritage d’Amy Winehouse : des robes mythiques vendues par des amies, son père réclame l’argent en justice

Une affaire explosive secoue la famille Winehouse. Deux proches de la défunte chanteuse, Naomi Parry et Catriona Gourlay, ont empoché plus de 730 000 livres sterling (environ 800 500 euros) en mettant aux enchères des vêtements et objets personnels d'Amy. Une manne financière qui déclenche aujourd'hui un procès retentissant devant la Haute Cour de Londres.

top-article-image

Amy Winehouse se produit sur la Pyramid Stage au festival de Glastonbury à Worthy Farm, Pilton, le 28 juin 2008 à Glastonbury, dans le Somerset, en Angleterre.

Photo: Matt Cardy/Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

Mitchell Winehouse, père de l’icône disparue en 2011, a déposé plainte contre ces deux femmes qu’il accuse d’avoir détourné l’héritage familial. Selon lui, ces biens lui revenaient de droit et les recettes auraient dû bénéficier à la Amy Winehouse Foundation, créée en mémoire de sa fille.

Des robes mythiques vendues à prix d’or

Entre novembre 2021 et mai 2023, pas moins de 150 articles ayant appartenu à l’interprète de « Back to Black » ont été dispersés aux enchères. Parmi les pièces les plus emblématiques figurent les tenues portées par Amy lors de sa dernière tournée en juin 2011, quelques semaines seulement avant sa mort tragique le 23 juillet, à l’âge de 27 ans, victime d’une intoxication alcoolique.
La maison d’enchères californienne Julien’s, basée à Los Angeles, a orchestré ces ventes spectaculaires. Les acheteurs avaient été informés que 30 % des recettes seraient versés à la fondation caritative portant le nom de la chanteuse. Mitchell Winehouse se croyait l’unique propriétaire légitime de ces effets personnels et conteste fermement cette répartition des gains.

Une amitié invoquée comme justification

La défense oppose une tout autre version des faits. Selon Henry Legge, représentant Mitchell Winehouse, les accusées se sont approprié indûment les possessions de la star. Mais Ted Loveday, avocat de Catriona Gourlay, rétorque que la majorité des objets avaient été offerts ou prêtés par Amy elle-même à ses amies, même en l’absence de preuves écrites.
« Si une jeune femme de 19 ans donne une écharpe ou des boucles d’oreilles à son amie, personne ne signe de contrat », a-t-il plaidé, insistant sur la « générosité » naturelle de la chanteuse. Cette argumentation soulève la question délicate des dons informels entre proches.

Des relations nouées avant la gloire

Catriona Gourlay et Naomi Parry avaient tissé des liens avec Amy Winehouse au début des années 2000, bien avant son ascension fulgurante vers la célébrité internationale. Naomi Parry est devenue la styliste attitrée de la star, créant certaines de ses tenues de scène les plus reconnaissables.
La fameuse « Bamboo dress », portée lors de l’ultime tournée d’Amy, a notamment été adjugée en 2021 pour la somme vertigineuse de 243 200 dollars (209 016 euros), témoignant de la valeur marchande considérable de ces souvenirs.

Un gouffre financier entre les parties

Mardi, lors du deuxième jour d’audience, Beth Grossman, avocate de Naomi Parry, a souligné devant les jurés le contraste saisissant entre la situation économique de Mitchell Winehouse, qui a admis être multimillionnaire grâce à l’héritage de sa fille, et celle des deux femmes qui « se serrent la ceinture ».
Cette stratégie vise clairement à humaniser les accusées et à questionner les motivations réelles du plaignant. Le dossier révèle que Mitchell Winehouse avait d’abord proposé un arrangement à l’amiable, réclamant 30 % des profits générés. Face au refus catégorique des deux femmes, il exige désormais l’intégralité des 730 000 livres en justice.

Un dénouement attendu

Les débats judiciaires doivent s’achever vendredi, mais le jugement ne sera rendu qu’à une date ultérieure non précisée. Cette affaire soulève des questions fondamentales sur la propriété des biens d’une célébrité disparue, la valeur des relations amicales et l’exploitation commerciale de la mémoire d’une artiste iconique.
L’issue de ce procès déterminera non seulement le sort financier des protagonistes, mais établira également un précédent concernant la gestion posthume des effets personnels des stars.
Avec AFP