Burkina: 13 tués dans une attaque suivie de représailles intercommunautaires

2 janvier 2019 16:03 Mis à jour: 2 janvier 2019 16:19

Au moins treize personnes ont été tuées mardi dans une attaque d’hommes armés, suivie de représailles inter-communautaires à Yirgou, un village de la commune de Barsalogo dans le centre-nord du Burkina, a-t-on appris mercredi de sources locales et sécuritaires.

« Des individus armés non identifiés ont attaqué mardi matin le village de Yirgou et tués six personnes dont le chef du village », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire, sous le couvert de l’anonymat. « Selon des témoins, ils sont arrivés à bord de motocyclettes en tirant des coups de feu en l’air. Certains se sont rendus au domicile du chef de village qu’ils ont abattu avec un de ses fils avant de repartir », a-t-elle ajouté.

Un habitant de Barsalogo, joint depuis Ouagadougou, a raconté à l’AFP qu’après le départ des assaillants, « des groupes de Mossis proches du chef de village ont attaqué un campement de Peuls, accusés d’être complices des terroristes ». « Sept éleveurs peuls ont été lynchés à mort » par ces groupes qui ont également incendié leurs cases, a confirmé à l’AFP une source sécuritaire, précisant qu’un dispositif de sécurité a été déployé sur les lieux.

Les Mossis sont l’ethnie majoritaire au Burkina. Les Peuls sont des éleveurs nomades présents dans toute l’Afrique de l’Ouest, qui dénoncent leur assimilation aux groupes djihadistes de la région, rejoints par certains membres de leur communauté. « Le bilan total est de 13 morts et certains corps ont déjà été inhumés hier (mardi) », a déclaré à l’AFP, le maire de la commune de Barsalogo, Abdoulaye Pafadnam, soulignant que « selon certaines informations recueillies sur place, le bilan risque d’être plus élevé ».

« Un calme précaire était revenu dans le village, surtout avec la présence des forces de défense et de sécurité mais des informations faisant état de rassemblement de groupes armés venant de la frontière malienne ont fait que les koglweogo (groupe d’autodéfense actif dans la lutte contre le banditisme) se sont aussi mobilisés », a-t-il mis en garde.

« Une cellule de crise a été mise en place pour ramener tout le monde à la table de discussions et éviter le pire », a rassuré M. Pafadnam. Lundi, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré a décrété l’état d’urgence dans plusieurs régions du pays, pour contrer la menace terroriste des islamistes armés.

Le Burkina Faso est confronté depuis trois ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières. D’abord concentrées dans le nord du pays, elles se sont ensuite étendues à d’autres régions dont celle de l’Est, frontalière du Togo et du Bénin. Les attaques attribuées notamment aux groupes jihadistes Ansaroul Islam et Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM)ont fait plus de 270 morts depuis 2015.Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.

D.C avec AFP

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