CHINE

Les catastrophes se déchaînent en Chine et touchent des dizaines de millions de personnes

juillet 10, 2020 3:39, Last Updated: juillet 10, 2020 9:17
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Une vague de catastrophes naturelles successives déferlent sur la Chine, toujours aux prises avec la pandémie du virus du PCC (Parti communiste chinois), ou nouveau coronavirus.

Des semaines de pluies torrentielles ont provoqué certaines des pires inondations et glissements de terrain depuis des décennies, faisant des ravages dans 26 provinces du centre et du sud de la Chine et perturbant la vie de plus de 19 millions de personnes, selon les autorités.

Outre les intempéries telles que des tempêtes de grêle ces dernières semaines, des tremblements de terre ont également frappé certaines parties du pays, et d’autre part, des essaims de criquets pèlerins se sont abattus sur le pays ainsi que des maladies d’origine animale ajoutant aux malheurs du pays.

Malheureusement, près de 50 millions de Chinois ont été touchés par une forme ou une autre de catastrophes naturelles au cours du premier semestre de l’année, selon les autorités chinoises chargées de la gestion des situations d’urgence.

Les chiffres officiels indiquent que les catastrophes accusent 271 morts ou disparus et 914 000 déplacés en sus, mais les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés, étant donné la tendance des responsables à dissimuler les informations.

WUHAN, CHINE – JUILLET 06: La crue a inondé le pavillon situé au bord du fleuve Yang-Tzé le 6 juillet 2020 à Wuhan, dans la province du Hubei, en Chine. (Getty Images)

Depuis le mois de juin, à la suite des précipitations au quotidien près sur de vastes étendues de la Chine, environ 300 rivières ont dépassé les niveaux d’alerte, incitant des dizaines de villes à envoyer des alertes d’urgence. Les citoyens ont raconté que des maisons et des voitures ont été emportées par les eaux de pluie.

Particulièrement touchée par les pluies torrentielles au centre de la Chine, la province du Hubei prend cher, alors que la capitale, Wuhan, était le point zéro de l’épidémie de coronavirus. Des quantités de pluie sans précédent ont paralysé des centaines de routes, submergé cinq grands lacs de la région et fait déborder près de 1 100 réservoirs, selon les autorités locales.

« Venez voir l’océan à Wuhan », a déclaré un habitant de la région dans une vidéo montrant de l’eau à hauteur des genoux sur la route.

En parallèle, à Shanghai, un trio de pluies torrentielles, de vents violents et de tonnerre grondant a réveillé les habitants le 6 juillet dernier. L’eau de pluie accumulée sur le toit d’un centre commercial a commencé à se déverser, alors que l’eau jaillissait d’un couvercle de drains, selon les témoignages des habitants et les vidéos diffusées en ligne. Dans la mégapole de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, de l’eau boueuse s’est déversée d’une fenêtre du troisième étage d’un immeuble résidentiel, formant une chute d’eau artificielle.

Si la tendance se poursuit, les habitants et les experts craignent que le barrage des Trois-Gorges, l’un des plus grands du monde, n’éclate en raison de la pression croissante de l’eau, mettant en danger des centaines de millions de personnes qui vivent le long du Yang-Tsé.

De graves inondations dans un canton de la province orientale de l’Anhui ont entraîné un nouveau retard dans l’examen national d’entrée à l’université – déjà reporté d’un mois en raison du virus – alors que seul un quart des 2 000 étudiants inscrits ont réussi à se présenter, certains même par bateau.

Les rues et les bâtiments submergés par de fortes pluies ont provoqué des inondations à Yangshuo, dans la région du Guangxi, au sud de la Chine, le 7 juin 2020. (STR/AFP via Getty Images)

« Notre maison pourrait être en danger à tout moment », a déclaré Mme Deng, une résidente de la ville de Huangshan, une attraction touristique montagneuse de l’Anhui. Craignant que les eaux de crue ne se déversent dans sa maison, elle n’a pas pu dormir la nuit. Les eaux de crue locales ont provoqué l’effondrement d’une route menant au site touristique et ont écrasé un tunnel en dessous, créant un trou béant de plus de sept mètres.

Elle a avoué qu’elle surveille de près tout signe d’eau.

« La pluie est trop forte. Si vous n’y prêtez pas attention ne serait-ce que 10 minutes, la maison sera immergée », dit-elle, précisant ensuite que d’autres pluies sont prévues pour les jours à venir.

Autres crises

Depuis le mois de juin, des essaims de criquets pèlerins ont dévasté les cultures de plusieurs provinces agricoles, dont certaines avaient déjà été inondées.

À Quanzhou, un canton agricole du sud, dans la ville de Guilin, frappée par les inondations, dix jours d’invasion de criquets ont détruit des champs de maïs et de céréales, ainsi que des orangers et des saules qui avaient été plantés le long des berges des rivières pour prévenir les inondations, selon les villageois.

« Même les feuilles n’ont pas été épargnées », a précisé M. Zhao, un agriculteur local, au journal. Début juin, une invasion de criquets dans la province du Hunan a poussé les habitants à se cacher chez eux et à fermer hermétiquement leurs fenêtres, alors que les insectes pullulaient.

Alors que les observateurs et la population locale ont exprimé des inquiétudes quant à la possibilité d’une crise alimentaire due aux récentes catastrophes, le principal expert agricole chinois, Yuan Longping, rejette cette affirmation. Toutefois, des responsables de la ville de Chengdu, dans le Sichuan, ont publié un avis encourageant les villageois à convertir les vergers en rizières, ce qui laisse entrevoir une telle pénurie alimentaire.

Entre-temps, la peste porcine africaine, qui s’est déclarée pour la première fois dans la population porcine chinoise en août 2018, a de nouveau fait son apparition dans neuf provinces chinoises, dont le Hubei, le Yunnan et le Jiangsu. Selon une étude publiée le 29 juin dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, des chercheurs chinois ont également identifié un virus de la grippe porcine appelé G4, qui peut se transmettre entre humains.

Évoluant à partir de la souche H1N1, le virus a provoqué une pandémie mondiale de grippe en 2009, et depuis a été détecté chez plus de 30 000 porcs dans 10 provinces.

Les autorités de Mongolie-intérieure ont émis un avertissement après qu’une personne a été hospitalisée et soupçonnée d’avoir contracté la peste bubonique, cause de la pandémie de peste noire il y a plus de 670 ans.

Une ville du sud-ouest de la province du Guizhou, ayant également enregistré de fortes précipitations, a connu deux petits tremblements de terre le 2 juillet, tandis que les villes du nord, dont Pékin et Baoding dans la province voisine du Hebei, ont vu des grêlons recouvrir le sol les 1er et 5 juillet. Et fin juin, une tempête de grêle à Pékin a continué pendant sept heures, envoyant des grêlons de la taille d’œufs qui ressemblaient à la forme d’un virus.

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