Christophe Castaner compare l’incendie de la statue du rond-point de Châtellerault à la destruction des « Bouddhas géants de Bâmiyân » par les talibans

Deux jours après l’incendie de l’œuvre contemporaine dite « de la main jaune » sur un rond-point au nord de Châtellerault, le ministre de l’Intérieur n’a pas hésité à comparer cet incident à la destruction de sculptures ancestrales par les talibans dans la vallée de Bâmiyân en 2001, dans le centre de l’Afghanistan. Crédit : LUDOVIC MARIN/AFP/Getty Images.
Ce mardi, Christophe Castaner a usé d’une comparaison particulièrement étonnante à l’occasion d’une séance de questions à l’Assemblée nationale.
Interrogé par un député à propos de l’incendie de la sculpture dite « de la main jaune » – une œuvre contemporaine de 24 mètres de haut édifiée en 2010 par Francis Guyot sur un rond-point au nord de Châtellerault – le ministre de l’Intérieur s’est lancé dans une comparaison pour le moins curieuse.
Le feu s’est déclaré le 16 décembre, peu de temps après que le rond-point occupé par plusieurs « gilets jaunes » de la région a été évacué « à la demande du préfet » selon M. Castaner, qui a assuré que toute la lumière serait faite sur cette affaire.
« Cet acte de dégradation correspond à la mise en cause même de la création d’un artiste et à la création d’une œuvre d’art qui appartenait à tous les habitants de cette commune, à toutes celles et tous ceux qui passaient sur ce rond-point, qui, au fond, était dans l’histoire collective de ce territoire », a déclaré le ministre de l’Intérieur avec emphase.
« Quand on en vient à attaquer des œuvres d’art, souvent au titre de l’iconoclasme, au titre du vandalisme, au titre de la destruction, on oublie au fond la liberté de création, on oublie la liberté tout simplement », a-t-il ajouté.
Un exposé aux accents particulièrement lyriques que le locataire de la place Beauvau n’a pas hésité à ponctuer d’une comparaison que d’aucuns jugeront probablement excessive.
« On a vu comment les talibans par exemple on attaqué les bouddhas géants de Bâmiyân, c’était en mars 2001 », a expliqué sans broncher l’ancien porte-parole du gouvernement.
Les Bouddhas de Bâmiyân font référence à trois statues monumentales en haut-relief sculptées il y a plusieurs siècles dans la paroi d’une falaise de la vallée de Bâmiyân, au centre-est de l’Afghanistan, à 230 kilomètres de Kaboul.
Haute de 53 mètres, la statue dite du grand Bouddha côtoyait celle dite du petit Bouddha qui s’élevait à 38 mètres de haut. À quatre kilomètres au sud-est se dressait la statue du Bouddha de Kakrak qui culminait à près de 10 mètres.
Sculptées selon la technique du haut-relief, les statues se détachaient du fond d’une niche creusée dans une paroi en grès.
Classées au patrimoine mondial de l’Unesco, les sculptures des Bouddhas de Bâmiyân furent entièrement détruites par les talibans en 2001 après que ces derniers les eurent déclarées « idolâtres ».
Censée représenter un hommage à la tradition industrielle de la ville de Châtellerault, la sculpture dite « de la main jaune » avait pour sa part fait l’objet d’une sélection parmi les œuvres retenues dans le cadre du concours des ronds-points les plus laids de France cette année.
Elle n’avait finalement pas remporté le concours, se classant dixième.
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