Pesticides : cinq grandes villes dont Paris interdisent ces produits sur leur territoire

Par Epoch Times avec AFP
12 septembre 2019 12:20 Mis à jour: 12 septembre 2019 16:30

Les villes Paris, Lille, Nantes, Grenoble et Clermont-Ferrand justifient leur décision par une volonté de « faire changer la loi ». La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, évoque un « coup de com ».

Jeudi, Paris, Lille, Nantes, Grenoble et Clermont-Ferrand ont signé des arrêtés interdisant complètement et immédiatement l’utilisation de ces produits sur leur commune, rejoignant ainsi la bataille anti-pesticides lancée par des maires ruraux dans l’espoir de faire pression sur le gouvernement qui a moqué un « coup de com ».

« Il s’agit pour nous d’engager une démarche concertée pour faire changer la loi et concourir à la sauvegarde du patrimoine inestimable de la biodiversité sur nos territoires et de la santé de nos concitoyens », ont-elles écrit dans un communiqué commun, apportant leur soutien aux maires ayant pris des arrêtés antipesticides contre lesquels les préfets ont déposé des recours.

S’agissant de grandes villes et non de communes rurales abritant des cultures, cette action est en partie symbolique. La loi interdit en effet déjà depuis 2017 l’utilisation de produits phytosanitaires chimiques par les collectivités pour entretenir les espaces verts et la voirie. Même interdiction depuis janvier pour les particuliers et jardiniers amateurs qui ne peuvent utiliser que des produits d’origine naturelle.

« Un coup de com »

La ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, a réagi sur Twitter dénonçant comme un coup de communication l’annonce des cinq  communes d’interdire l’utilisation des pesticides sur leurs territoires. Ces villes viennent de confirmer « qu’elles respecteront la loi : depuis le 1er janvier 2017 l’utilisation des pesticides est déjà interdite dans les espaces publics, et depuis le 1er janvier 2019 chez les particuliers… », a écrit Mme Borne.

Faire plier le gouvernement

Il ne restait donc plus que les espaces verts privés non ouverts au public, comme les copropriétés et les terrains gérés par les entreprises, notamment la SNCF, grande utilisatrice de glyphosate pour désherber ses voies et leurs abords immédiats.

« À Lille, il n’y a pas de champs, mais (…) il y a par exemple toutes les voies appartenant à la SNCF et qui bien souvent se trouvent à proximité des habitations ! », a déclaré Stéphane Baly, président du groupe des élus EELV à Lille. Il rajoute « Cette démarche conjointe avec un certain nombre de maires de grandes villes (…) a notamment pour but de faire plier le gouvernement ».

Selon les cultures, le gouvernement veut proposer de fixer à 5 ou 10 mètres la distance minimale entre les habitations et les zones d’épandage de pesticides, un arbitrage dénoncé comme minimaliste par les écologistes et les associations.

Un projet de décret est en consultation publique depuis lundi et jusqu’au 1er octobre.

 

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