Logo Epoch Times
Brigitte Macron

Controverse après des propos de Brigitte Macron en soutien à Ary Abittan

Une vidéo montrant Brigitte Macron qualifier de « sales connes » des militantes féministes ayant interrompu le spectacle d’Ary Abittan a suscité de vives réactions. L’entourage de la Première dame évoque une critique de la « méthode radicale » du collectif #NousToutes.

top-article-image

Photo: Ludovic MARIN / POOL / AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 5 Min.

La polémique est née d’une séquence tournée samedi soir et diffusée lundi par le site de l’hebdomadaire Public. Sur cette vidéo, Brigitte Macron échange avec l’humoriste Ary Abittan avant son spectacle aux Folies Bergère, à Paris. « J’ai peur », lui dit le comédien. « S’il y a des sales connes, on va les foutre dehors », répond la Première dame dans un rire, avant d’ajouter : « Surtout des bandits masqués. »

Ciblé par les mouvements féministes malgré un non-lieu

Cette scène intervient au lendemain d’une action militante. Samedi, quatre femmes du collectif #NousToutes avaient interrompu le spectacle, masquées avec le visage d’Ary Abittan barré de la mention « violeur ». Elles avaient crié « Abittan violeur » devant le public. Dans un communiqué, l’organisation expliquait vouloir dénoncer son retour sur scène, toujours contesté malgré son non-lieu judiciaire.

L’affaire remonte à 2021 : Ary Abittan avait été accusé de viol par une jeune femme qu’il fréquentait brièvement. Après trois ans d’enquête, la justice a classé l’affaire sans suite, confirmant le non-lieu en janvier dernier. L’humoriste a depuis repris sa carrière, mais ses spectacles restent régulièrement la cible de mouvements féministes.

Des militantes féministes dénoncent des propos « choquants »

Le collectif #NousToutes a relayé la vidéo sur ses réseaux sociaux, dont Instagram, accompagnée de messages de soutien à l’action menée samedi. Sur Bluesky, les militantes ont repris le mot-clé #salesconnes sur fond noir.

« Nous sommes profondément choquées et scandalisées. Les mots utilisés en disent long sur sa vision des choses, le message politique est extrêmement choquant », a réagi auprès de l’AFP une militante du collectif #NousToutes Paris Nord, qui se présente sous le pseudonyme de Gwen. Elle estime qu’il s’agit « d’un crachat de plus sur les victimes et les associations féministes ».

L’entourage de Brigitte Macron tempère : une “critique de la méthode radicale”

Contacté par l’AFP, l’entourage de Brigitte Macron a cherché à apaiser la polémique. Il a affirmé qu’il ne fallait « voir dans cet échange qu’une critique de la méthode radicale employée par ceux qui ont perturbé, masqués, le spectacle d’Ary Abittan samedi soir ». Selon la même source, « Brigitte Macron n’approuve pas cette méthode radicale ».

Dimanche, la Première dame s’était rendue à la représentation d’Ary Abittan aux Folies Bergère, accompagnée de sa fille Tiphaine Auzière, pour lui témoigner son soutien. L’acteur, poursuivi pour viol fin 2021, avait obtenu un non-lieu confirmé en appel en janvier. Depuis, chaque représentation s’accompagne de protestations devant les salles où il se produit.

« Moi aussi je suis une sale conne »

Sur Instagram, la comédienne Judith Godrèche a publié un message de soutien au collectif : « Moi aussi je suis une sale conne. Et je soutiens tous.tes les autres », a-t-elle écrit sur fond noir.

Sur BFMTV, la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier, a jugé que « ces propos sont gravissimes ». Elle a estimé qu’« une Première dame ne devrait pas dire ça ». Tout en rappelant qu’au vu du non-lieu, Ary Abittan « peut remonter sur scène », elle a défendu le droit des féministes à « donner leur avis ».

L’eurodéputée LFI Manon Aubry a déclaré : « On a commencé par les droits des femmes “grande cause du quinquennat”, ça termine en les insultant. Il est temps que le couple Macron s’en aille. »

« Interrompre des spectacles » constitue aussi « une insulte »

À droite, plusieurs responsables politiques ont réagi. Sur BFMTV, Agnès Evren a qualifié ces propos de « très sexistes » et s’est dite « assez étonnée » par le langage employé par la Première dame, estimant qu’elle n’y avait pas « habitués » les Français en tant que porte-parole des Républicains, selon Le Figaro.

Le président des LR, Bruno Retailleau, a pour sa part refusé de « condamner » ou de « justifier » les paroles de Brigitte Macron. Sur France 2, il a rappelé que « la justice a rendu son verdict » et souligné qu’il n’était « ni juge ni procureur ». Il a dit en avoir « marre de tous ces gens qui croient se placer au niveau de la justice pour interrompre des spectacles », ajoutant que perturber une représentation constituait aussi « une insulte » pour le public.

Du côté du Rassemblement national, le député Julien Odoul a indiqué qu’il n’aurait « pas eu les mêmes » mots que Brigitte Macron, tout en se disant « choqué » par le « traitement infligé à Ary Abittan depuis de nombreux mois ». Sur BFMTV, il a décrit l’humoriste comme « un immense artiste qui a été reconnu non-coupable et a été interdit de tout », rappelant qu’il a bénéficié d’un non-lieu confirmé en appel, ce qui signifie que la justice a abandonné les poursuites.

Avec AFP