Une opération d’« abandon simplifié des armes » a été lancée sur l’ensemble du territoire corse par les autorités, qui invitent les habitants à remettre volontairement leurs armes et munitions. Cette initiative vise à freiner la montée de la criminalité sur l’île. Léo Battesti, membre fondateur d’un collectif anti-mafia, reste mitigé sur l’efficacité de celle-ci.
En Corse, où le nombre d’armes détenues est plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale, la préfecture a appelé les citoyens à remettre aux autorités leurs armes et leurs munitions non déclarées. Elle promet qu’il n’y aura « aucune conséquence administrative ou judiciaire liée au transport ou à la détention sans autorisation ».
Jusqu’au 4 mai
Les préfets de la Corse-du-Sud et de la Haute-Corse ont organisé cette opération régionale d’abandon simplifié d’armes, baptisée « Déposons les armes », « face à une situation préoccupante en matière de détention et d’usage d’armes à feu » sur l’île de beauté, est-il indiqué sur le site des services de l’État en Corse-du-Sud.
« Durant cette période, tout détenteur d’armes ou de munitions non déclarées pourra s’en dessaisir en toute sécurité et sans aucune conséquence administrative ou judiciaire liée au transport ou à la détention sans autorisation d’armes ou de munitions, en lien avec cette opération d’abandon simplifié », est-il encore mentionné sur le site gouvernemental, qui stipule : « Le dispositif, placé sous le contrôle du procureur général près la cour d’appel de Bastia et des procureurs des tribunaux judiciaires d’Ajaccio et Bastia, garantit une procédure simplifiée. » Les personnes concernées ont jusqu’au 4 mai pour se conformer à cette démarche.
« C’est un pas intéressant vers la sensibilisation »
Estimant « qu’il faut absolument mener une lutte contre la culture de l’arme en Corse », Léo Battesti – membre fondateur du collectif anti-mafia « Maffia no, a vita iè » qui signifie « non à la mafia, oui à la vie » – a déclaré ce 28 avril que cette initiative va « dans le bon sens » au niveau de la « symbolique », rapporte France Info. Cependant, concernant l’efficacité de l’opération, il pense toutefois sans vouloir la « blâmer » que « ce sera modéré ».
Le taux de détention d’armes en Corse était de 350 armes pour 1000 habitants en 2022, « soit plus du double de la moyenne nationale », qui est de 150 armes pour 1000 habitants, souligne encore le site de la préfecture. Donc sur les près de 350.000 habitants que compte l’île méditerranéenne, il y aurait environ 120.000 armes.
Léo Battesti espère toutefois que cette initiative permettra de lutter contre « une certaine fascination » que les jeunes éprouvent vis-à-vis des armes, mais aussi contre le « sentiment de puissance » qu’ils ont en étant armés. « Il faut bien faire quelque chose, c’est un pas intéressant vers la sensibilisation », a-t-il pointé.
« Je ne crois pas qu’ils vont les restituer »
« Les principaux concernés, c’est-à-dire des gens qui veulent utiliser les armes pour dominer, je ne crois pas qu’ils vont les restituer », a néanmoins avancé le membre fondateur du collectif anti-mafia, concluant : « Ça ne va pas être le flux continu de personnes pour déposer les armes ! »
Cette initiative, qui s’inscrit dans les plans d’action départementaux de restauration de la sécurité du quotidien (PADRSQ) de Corse-du-Sud et de Haute-Corse pour 2025, se déroulera jusqu’au 4 mai prochain.
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