La danse classique, quand l’art respire la vie

Par Epoch Times
2 février 2017 17:34 Mis à jour: 3 avril 2021 20:24

« L’homme parfait respire comme s’il ne respirait pas », a dit le sage chinois Lao Zi, il y a de nombreux siècles. Cela revient un peu à dire que la respiration est le secret le plus intime de la vie. Elle fait partie de l’être et ne doit pas être contrôlée ou prendre une trop grande importance. Une fois que vous avez appris à respirer correctement, comme le font les chanteurs d’opéra ou les danseurs, la respiration devient un mécanisme automatique de l’artiste ou de l’être humain en général. Elle s’applique également à soi-même sans y penser constamment, amenant des bénéfices à votre corps et améliorant ainsi les résultats artistiques ou sportifs.

Combien de fois avez-vous reçu, par exemple dans une classe de yoga, l’indication d’écouter votre propre respiration et de respirer avec le diaphragme, mais qu’une fois rentré à la maison vous vous asseyez simplement sur le canapé et oubliez tout cela ? Cela est parce qu’une bonne respiration, avec le diaphragme, est directement reliée à une bonne posture et à une attitude mentale détendue dans la vie quotidienne.  Il a également été établi scientifiquement qu’une respiration correcte – ne  voulant pas dire une respiration excessive ou forcée –  est à son tour liée à l’activation de la microcirculation dans les tissus, et ainsi au bien-être général du corps et de l’esprit.

Pour respirer bien avec le diaphragme et sans s’en rendre compte, il faut par exemple durant votre sommeil avoir une position correcte. Mais durant la journée, les gens oublient souvent de maintenir une posture correcte, ou peuvent se laisser emporter par des émotions comme la colère, l’anxiété et la peur. La respiration s’en trouve affectée, souvent bloquée dans la partie supérieure du thorax.

Lao Zi vivait en Chine, et ce n’est pas une coïncidence s’il parlait de respirer : il est bien connu que dans l’ancienne Chine, pour toute les activités humaines il était accordé une grande importance à la posture et à la respiration. C’était une façon normale de vivre, et on ne peut qu’imaginer que cela se reflétait positivement sur les études et les résultats des élèves.

Au fil du temps, avec le développement industriel et les nouvelles technologies, la planète toute entière a été « occidentalisée ». En Chine, les rythmes et les modes de vie ont radicalement changé. Considérons seulement l’avènement de l’ordinateur, et la nécessité de passer la plupart de sa journée dans un bureau devant un écran, peut-être en étant courbé. Ces conditions ont fondamentalement été imposées par de nouveaux modes de vie, et ont graduellement amené les êtres humains à se négliger eux-mêmes ainsi que leur santé. Au milieu du rythme frénétique de la vie moderne, il est facile de se laisser emporter par des émotions négatives, pouvant facilement mener à une mauvaise respiration.

Dans ces conditions, selon les études du Dr Konstantin Buteyko, le corps humain produit un excès de respiration, en allant à l’hyperventilation. Cela est du point de vue scientifique le résultat d’une décharge excessive de dioxide de carbone dans l’organisme, qui est nécessaire pour transporter l’oxygène du sang vers les tissus.

Jusque dans les années 1960 en Occident, le professeur dans les écoles primaires et les collèges demandait à ses élèves de s’asseoir droit comme une baguette avec le dos droit. Mais au moins dans les arts majeurs, ces bonnes habitudes sont restées. Les arts martiaux pratiqués en Occident sont en fait pour la plupart originaires de l’ancienne terre d’Orient. Ces mêmes arts mettent l’importance sur une bonne posture, la relaxation mentale et l’utilisation du diaphragme : un exemple en est le cri classique du « Kiai » au karaté. Il se retrouve dans pratiquement tous les arts martiaux, concentrant l’énergie vitale dans le bas-ventre puis soufflant vers l’extérieur une forte expiration pour exprimer la puissance maximale du coup pendant le combat, ou dans un kata.

En ce qui concerne les arts occidentaux, le ballet insiste beaucoup sur l’équilibre et la posture, et même sur la respiration diaphragmatique. Pour le chant Belcanto, la respiration diaphragmatique est la base de la technique correcte, et les plus grands chanteurs d’un temps ne chantaient bien que lorsqu’ils « chantaient sur le souffle ».

En revenant sur l’Orient, même la danse traditionnelle chinoise a hérité directement des enseignements sur la respiration des maîtres chinois. Le site de Shen Yun Performing Arts, la première compagnie de danse classique chinoise au monde (indépendante et basée à New York) déclare que les principales composantes de cette danse sont : « La capacité technique, la forme et la posture ».

Et la démarche (en chinois « Yun ») est l’aspect crucial de la formation d’un danseur : « Yun est le sentiment intérieur derrière un mouvement. Il est profondément lié à la respiration du danseur, et reflète la personnalité d’un artiste. »

Tout en guidant la forme, un autre aspect fondamental est « l’esprit » du danseur. L’entraînement a son tour « met l’accent sur l’esprit intérieur, le souffle, l’intention, l’aura personnelle et l’expression émotionnelle profonde ». Cela revient à dire que l’esprit et le souffle doivent faire un avec l’artiste, la personne et le monde environnant.

Le directeur artistique de Broadway Josh Price, qui assiste au spectacle de cette compagnie chaque année à travers le monde (qui se produira cette année en avril dans 5 villes en France), a affirmé que c’était comme si tous les danseurs sur scène avaient la capacité de « respirer ensemble ».

Tout comme dans d’autres cultures orientales – tel que dans la culture coréenne, la respiration diaphragmatique est un élément essentiel de la danse. Tout cela suggère que partout dans le monde se trouve un homme, un groupe ethnique ou un peuple « sachant comme respirer », mais en raison de différents facteurs ne peut le faire comme il le voudrait dans tous les environnements ou en toutes circonstances.

Mais parfois, pour se souvenir et pouvoir ré-appliquer ce que la nature enseigne, il est suffisant de s’arrêter et d’écouter calmement. Peut-être en écoutant le bruit de la mer et la voix du vent, ou sentir l’odeur de l’herbe et des fleurs.

Version italienne :  Danza classica, quando l’arte del respiro è vita

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