L’ancien chef du PCC Jiang Zemin, responsable de la persécution du Falun Gong, meurt à 96 ans

Par Frank Fang
30 novembre 2022 11:16 Mis à jour: 2 décembre 2022 21:37

L’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin, ayant personnellement initié une des persécutions les plus brutales des temps modernes contre un groupe spirituel, est décédé à l’âge de 96 ans, viennent d’annoncer les médias d’État chinois.

Jiang Zemin, secrétaire général du Parti communiste chinois de 1993 à 2003, est décédé des suites d’une leucémie et d’une défaillance multiviscérale. Il est mort à 12h13, heure locale, le 30 novembre à Shanghai, une ville dont il avait autrefois été le maire.

Si les médias d’État chinois se sont empressés de faire l’éloge de ses réalisations, il reste un des plus terribles violateurs des droits de l’homme de l’histoire. En 1999, il a initié l’effroyable persécution du Falun Gong faisant d’innombrables morts.

Pratiquant de Falun Gong en passe d’être arrêté sur la place Tiananmen à Pékin, tenant une bannière sur laquelle sont écrit les trois mots « vérité, compassion, tolérance » qui représentent les principes fondamentaux du Falun Gong. (Avec l’aimable autorisation de Minghui)

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une pratique spirituelle alliant des enseignements moraux fondés sur les principes universels de vérité, de compassion et de tolérance à des exercices de méditation quotidiens. Depuis son introduction en Chine en 1992, le Falun Gong a gagné en popularité et on estime qu’il y avait entre 70 et 100 millions de pratiquants dans le pays à la fin des années 1990.

Le 7 juin 1999, en prévision de la persécution du Falun Gong, Jiang Zemin a donné des ordres directs pour créer une organisation extrajudiciaire dont le rôle serait de coordonner et de diriger la répression dans tout le pays. Connu sous le nom de Bureau 610, du fait de sa date de création le 10 juin, sa structure et ses fonctions étaient comparables à celles de la tristement célèbre Gestapo de l’Allemagne nazie.

Jiang Zeming a déclaré qu’il éliminerait le Falun Gong en trois mois en calomniant la discipline et les pratiquants, en saisissant leurs biens, en les harcelant et les torturant. Les pratiquants assassinés à la suite de ces persécutions devaient être déclarés victimes d’un suicide et incinérés immédiatement, sans identification. Dans son effort pour anéantir le Falun Gong, le régime chinois a mobilisé toutes les ressources à disposition, tribunaux, hôpitaux, médias, institutions culturelles et politiques, écoles, etc.

Mère et fille, Ju Reihjong et Li Xiaohua lors d’une veillée aux chandelles pour commémorer les victimes de la persécution du Falun Gong en Chine, qui dure depuis 23 ans, au Washington Monument, le 21 juillet 2022. Ju Reihjong tient une photo de son mari, Li Delong, mort persécuté. (Samira Bouaou/ Epoch Times)

Les médias d’État, télévision, radio, journaux, Internet, à tous les niveaux ont calomnié les enseignements du Falun Gong, diffamé son fondateur et humilié les pratiquants. La campagne de haine a donné lieu à de nombreux mensonges.

En 2004, par exemple, Jiang Zemin a lancé le chiffre des 1400 pratiquants morts du fait d’un comportement irrationnel, le refus de tout traitement médical, par exemple.

En 2001, cinq pratiquants de Falun Gong auraient essayé de s’auto‑immoler sur la place Tiananmen. Il est apparu ensuite que ces fameux pratiquants n’en étaient absolument pas, il s’agissait de détenus chinois. Le tout était une mise en scène macabre orchestrée par le PCC visant à faire passer les pratiquants pour des personnes au comportement extrême.

Le régime déclare aussi que le Falun Gong n’est absolument pas chinois, qu’il s’agirait en réalité d’une menace orchestrée par des « forces anti‑chinoises » étrangères.

Il étend sa propagande de diabolisation à l’étranger afin de politiser la question. De nombreux médias internationaux reprennent les termes péjoratifs et les narratifs infamants lancés par Pékin. De ce fait , sur la scène mondiale, les populations comprennent mal les enjeux et ressentent de l’hostilité envers cette discipline spirituelle ancrée dans les traditions bouddhistes et taoïstes du pays.

Jiang Zemin a eu recours à la violence la plus infecte, la propagande et des séances de lavage de cerveau pour forcer les pratiquants de Falun Gong à renoncer à leur foi et leur âme. Au cours de cette persécution, des millions de personnes ont été emprisonnées, détenues dans des camps de travaux forcés, des asiles psychiatriques, de prétendus centres de désintoxication ou des « prisons noires » (non officielles et non localisables).

Les groupes de défense des droits de l’homme ont recensé plus d’une centaine de méthodes de tortures utilisées par les autorités pour persécuter le Falun Gong ainsi que l’utilisation de substances toxiques et neurotoxiques. De nombreux pratiquants sont morts, ont été mutilés ou ont perdu la raison à la suite de ces abus.

Rassemblement de Falun Gong organisé sur le National Mall, à Washington, le 21 juillet 2022, pour commémorer le 23e anniversaire de la persécution. (Samira Bouaou/Epoch Times)

Le nombre de décès causés par la persécution est difficile à estimer, en raison de la difficulté à transmettre des informations hors de Chine continentale. Minghui, une organisation basée aux États‑Unis, fondée par des pratiquants de Falun Gong pour documenter la persécution, a réussi à confirmer et vérifier la mort de 4828 pratiquants aux mains des autorités.

Toutefois, de nombreux décès n’ont pas été signalés du fait que les victimes ont été assassinées dans le plus grand secret pour leurs organes, prélevés et revendus dans le cadre d’un vaste trafic orchestré par l’État.

Outre la torture physique et psychologique

Outre la torture physique et psychologique, Jiang Zemin a également déployé des mesures visant à empoisonner le quotidien des pratiquants, les adultes ont souvent été licenciés, les jeunes, expulsés de l’école ou de l’université, les personnes âgées, privées de leurs pensions de retraite. Les proches des pratiquants sont également victimes de harcèlement et la répression écrase d’innombrables foyers.

Prélèvements forcés d’organes

En mars 2006, une femme du nord‑est de la Chine vivant aux États‑Unis est devenue le premier témoin à s’exprimer sur les prélèvements d’organes. Elle a avoué que son ex‑mari avait prélevé la cornée de milliers de pratiquants de Falun Gong depuis le début des années 2000.

Dans les années qui ont suivi, l’Organisation mondiale pour enquêter sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG) et d’autres organisations indépendantes ont mené des enquêtes approfondies et vérifié les accusations de prélèvement d’organes. Un enquêteur a déclaré qu’un tel crime « n’avait jamais eu lieu sur cette planète ».

L’ancien secrétaire d’État canadien pour l’Asie-Pacifique, David Kilgour, présente un rapport révisé sur les prélèvements d’organes des pratiquants de Falun Gong en Chine, accompagné du co-auteur du rapport et avocat des droits de l’homme, David Matas (à g.), le 31 janvier 2007. (Epoch Times)

Le 12 décembre 2013, le Parlement européen a adopté une résolution urgente demandant aux autorités chinoises de mettre immédiatement fin aux prélèvements forcés d’organes sur des pratiquants encore en vie, et de libérer tous les prisonniers de conscience (les pratiquants de Falun Gong, mais aussi les Tibétains, les Ouïghours, les Chrétiens, etc.).

Le 19 mai 2016, WOIPFG a publié un rapport complet qui fournissait des enregistrements téléphoniques d’enquête ainsi que d’autres formes de preuves pour montrer que les prélèvements d’organes avaient lieu avec le soutien de l’État et avaient été ordonnés personnellement par Jiang Zemin.

Le 13 juin 2016, la Chambre des représentants des États‑Unis a adopté la résolution 343 de la Chambre pour condamner la pratique des prélèvements d’organes forcés en Chine.

Le Capitole des États-Unis, le 6 août 2022. (Anna Rose Layden/Getty Images)

Le 22 juin 2016, les enquêteurs David Kilgour, David Matas et Ethan Gutmann ont publié conjointement un rapport de 700 pages sur les prélèvements forcés d’organes en Chine. Selon leurs estimations, les hôpitaux chinois effectuaient 60.000 à 100.000 opérations de transplantation par an et la principale source de donneurs était les pratiquants de Falun Gong.

Le 17 juin 2020, un tribunal populaire indépendant, le China Tribunal, tenu à Londres et composé d’un jury d’avocats et d’experts a statué : « Les prélèvements forcés d’organes ont été commis pendant des années dans toute la Chine à une échelle importante et les pratiquants de Falun Gong sont une, et probablement la principale, source d’approvisionnement en organes. »

Un désastre économique

La persécution des pratiquants de Falun Gong implique d’énormes ressources financières, humaines et sociales.

Selon les enquêtes menées par WOIPFG, la Chine a dépensé en moyenne près d’un quart de ses revenus annuels pour réprimer le Falun Gong au plus fort de la persécution. Une autre source indique que le PCC a mobilisé des ressources équivalentes aux trois quarts du PIB de la Chine pour maintenir la persécution du Falun Gong. Un fonctionnaire du ministère chinois des Finances a admis que « la politique de répression du Falun Gong était soutenue par un financement généreux. Sans cet argent, il serait impossible de maintenir la répression ».

Habitants masqués alors qu’ils se déplacent par temps de smog, le 18 novembre 2021 à Pékin (Lintao Zhang/Getty Images)

Depuis plus de vingt ans, la faction de Jiang Zemin mobilise des millions de personnes pour mener à bien cette persécution. Les salaires, primes, heures supplémentaires et autres avantages alloués dépassent les 100 milliards de yuans de dépenses annuelles.

Parmi les autres coûts associés à la persécution du Falun Gong, l’utilisation de récompenses financières encourageant les citoyens ordinaires à dénoncer les pratiquants aux autorités, l’embauche d’agents et de mafieux à l’étranger pour traquer et harceler les pratiquants hors des frontières, l’achat de médias en langue chinoise à l’étranger pour diffamer le Falun Gong, et l’aide étrangère offerte aux pays en développement en échange de leur soutien au bilan de la Chine en matière de droits de l’homme aux Nations Unies.

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