Démission surprise du président de la Bundesbank

Par Epoch Times avec AFP
20 octobre 2021 13:09 Mis à jour: 20 octobre 2021 13:24

L’influent président de la Bundesbank allemande, Jens Weidmann, figure de l’orthodoxie monétaire, a annoncé mercredi qu’il quitterait ses fonctions en fin d’année, après dix ans à la tête de l’institution et en pleine incertitude sur l’avenir de la politique monétaire européenne très accommodante. 

« Je suis arrivé à la conclusion qu’après plus de 10 ans, c’est le bon moment pour ouvrir un nouveau chapitre – pour la Bundesbank, mais aussi pour moi personnellement », écrit le président de la « Buba » dans une lettre aux salariés de l’institution.

Lors de son mandat à la Bundesbank, qui ne devait s’achever qu’en 2027, M. Weidmann n’a pu empêcher une perte d’influence de l’Allemagne sur la politique monétaire menée à l’échelle de la zone euro par la Banque centrale européenne (BCE).

L’obsession du pays pour la lutte contre l’inflation

L’annonce de son départ intervient également au moment où l’Allemagne s’apprête à tourner la page Angela Merkel, à laquelle était liée la carrière de ce banquier central qui a incarné l’obsession du pays pour la lutte contre l’inflation.

Les réticences qu’a longtemps manifesté M. Weidmann face au cap expansionniste pris par la BCE sous l’ancien président Mario Draghi, se font encore sentir au moment dans sa lettre de départ :

Jens Weidmann, président de la Bundesbank, assiste à la réunion hebdomadaire du cabinet du gouvernement allemand le 6 juillet 2018 à Berlin, en Allemagne. Photo de Sean Gallup/Getty Images.

A l’avenir, il sera « crucial (…) de ne pas considérer seulement les risques de déflation, mais aussi de ne pas perdre de vue les risques d’inflation potentiels », qui suggèrent une politique monétaire plus restrictive, écrit-il dans son courrier.

Songer à resserrer la vis du crédit

M. Weidmann plaide déjà depuis plusieurs mois pour que la BCE songe à resserrer la vis du crédit après avoir déployé un arsenal de mesures exceptionnelles de soutien face à la crise du coronavirus.

Il s’inquiète aussi d’une poussée durable de la l’inflation en zone euro que l’institution de Christine Lagarde juge pour l’instant temporaire.

Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), et le gouverneur de la Bundesbank allemande, Jens Weidmann, le 28 mai 2015 à Dresde, Allemagne. Photo de Sean Gallup/Getty Images.

Il plaide dans son courrier pour que « la politique monétaire respecte son mandat étroit et ne se laisse pas entraîner par la politique budgétaire ou les marchés ».

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, « respecte » mais « regrette aussi énormément » le départ de M. Weidmann de partir, a-t-elle déclaré dans un communiqué de l’institution.

Son ou sa remplaçante désigné après accord au sein du gouvernement allemand

La Française loue notamment la « volonté de trouver un compromis » chez le banquier allemand, qui s’est dernièrement manifestée quand la BCE a débattu puis adopté une nouvelle stratégie.

Le président allemand, Walter Steinmeier, doit encore avaliser la demande de M. Weidmann d’être démis de ses fonctions. Son ou sa remplaçante sera désigné après accord au sein du gouvernement allemand.

Or, l’annonce surprise intervient en pleines discussions entre les trois partis gagnants des dernières élections législatives de septembre en Allemagne, le parti social-démocrate (SPD), les Verts et libéraux du FDP, en vue de former un nouveau gouvernement qui pourrait être plus flexible sur les questions de politique monétaire et budgétaire.


Rejoignez-nous sur Télégram pour des informations libres et non censurées :
t.me/Epochtimesfrance

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.