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Des cadres hauts-placés en ligne de mire après l’explosion de Tianjin

août 20, 2015 11:50, Last Updated: octobre 26, 2015 17:50
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Dans les jours qui ont suivi l’explosion massive ayant eu lieu dans le nord de la cité portuaire de Tianjin, constituant à ce jour l’un des accidents industriels les plus mortels de Chine, Yang Dongliang, l’homme en charge d’enquêter sur les causes du désastre a été vu en train de discuter avec des secouristes sur le site et de rendre visite aux familles des blessés. Il est aussi apparu sur des photos publiées par l’agence de presse d’État Xinhua, sur lesquelles le Premier ministre discute avec des pompiers.

Yang Dongliang (entouré en rouge), ancien dirigeant de l’administration d’État de la sécurité au travail, était encore présent lorsque le Premier ministre chinois Li Keqiang (au centre) est allé à la rencontre des pompiers à Tianjin le 16 août 2015 (Screenshot/Wechat)

Le 18 août, moins de 24 heures après que Yang Dongliang ait assisté à une réunion du conseil des affaires de l’État sur les opérations de sauvetage menées à Tianjin, le régime chinois a annoncé qu’il enquêtait sur la responsabilité du chef de l’administration d’État de la sécurité au travail. Le même jour, un média d’État rapportait que10 cadres supérieurs de l’entreprise de produits chimiques, responsable des explosions étaient actuellement détenus par les autorités.

La nouvelle est arrivée peu après que le régime ait annoncé qu’une enquête publique allait être menée sur les explosions chimiques de Tianjin. D’après les rapports officiels, pendant la journée du 12 août, 114 personnes ont péri dans les explosions, et plus de 700 ont été blessées ; les autorités parlent aussi d’au moins 57 personnes portées disparues. Les explosions qui ont suivi, survenues la nuit du 15 août, ont laissé derrière elles un cratère dans le sol, alimentant la crainte d’une contamination de l’air dans les zones résidentielles environnantes.

De la fumée s’élève du site de l’explosion à Tianjin le 14 août 2015 (STR/AFP/Getty Images)

Les apparitions publiques de Yang Dongliang, et sa participation à des réunions au sommet de l’État quelques heures avant son renvoi soulève des questions sur le timing et les véritables motivations de son licenciement.

L’organe de lutte contre la corruption du Parti communiste chinois a annoncé sur son site internet le 18 août que Yang Dongliang, dirigeant de l’administration d’État de la sécurité au travail, était sous le coup d’une enquête pour « violation sérieuse de la discipline et de la loi », jargon du Parti pour « corruption ».

Comme si par peur que Yang Dongliang, 61 ans, soit vu comme un bouc émissaire rendu responsable de ces explosions afin de pouvoir le purger, plusieurs organe de presses d’État ont publiés des articles dans le but de prouver le contraire.

Plusieurs personnes, y compris des cadres supérieurs du parti ont exposés les malversations commises par Yang Dongliang alors qu’il occupait le poste de vice-maire à Tianjin de 2009 à 2012, a rapporté Phoenix Television, une chaîne de télévision basée pro-Pékin à Hong Kong, citant une source au sein de la branche de l’administration de la lutte contre la corruption de Tianjin.

En fait, la purge de Yang Dongliang n’est pas en lien direct avec l’incident de Tianjin, d’après le magazine économique chinois Caixin citant une source « interne », information relayée par le géant de l’Internet chinois Tencent, se reposant quant-à-lui sur une « source proche du comité central pour l’inspection disciplinaire », le garde-fou de la lutte anti-corruption du parti.

Yang Dongliang était cependant déjà apparu en public ainsi qu’à des réunions officielles à plusieurs reprises quelques heures à peine avant son renvoi du Parti, ce qui soulève des questions quand à son licenciement ainsi qu’à l’impact voulu.

Quelques jours auparavant, le Global Times, un tabloïd nationaliste dirigé par l’État a écrit un article qui essayait de reporter la responsabilité de l’incident de Tianjin, et la mauvaise gestion de l’évènement, du gouvernement central aux cadres locaux qui ne seraient « pas assez bons pour faire face aux attentes du peuple. ». La contribution de Yang au sein du gouvernement régional est donc une raison suffisante pour qu’il soit ainsi visé.

Pendant ce temps, le magazine économique Caijing a publié un article disant que les dix cadres de Rui Hai International Logistics, l’entreprise propriétaire des entrepôts dans lesquels l’explosion a eu lieue, sont détenus par les autorités. Yu Xuewei, le président de Rui Hai, et le vice-président Dong Shexuan ont été emprisonnés le 13 août, environ six heures après l’explosion. Sont aussi retenus les vice-présidents Li Liang et Cao Haijun, le directeur financier Song Qi, ainsi que le directeur général Zhi Feng.

D’après Caijing, six des cadres hauts-placés sont retenus dans le premier centre de détention de Tianjin ; quatre autres sont à l’hôpital.

Article original: Top Official, Company Executives Targeted After Tianjin Blast

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