SCIENCE

Des scientifiques plongent au fond du mystérieux « trou bleu » au large de Sarasota, en Floride

juillet 30, 2020 17:41, Last Updated: juillet 30, 2020 17:44
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Une équipe de plongeurs scientifiques a exploré un phénomène sous-marin peu étudié connu sous le nom de « trou bleu » (Blue Hole), une sorte d’oasis sous-marine engloutie entourée de fonds marins arides, à environ 50 km au large de la côte de Sarasota, en Floride, en mai et septembre 2019.

Les trous bleus ressemblent beaucoup aux trous d’effondrement sur terre, mais se trouvent au fond de l’océan. Ils peuvent parfois descendre à des centaines de mètres sous le fond de l’océan environnant et sont également des foyers de biodiversité complexes, uniques et fascinants, contrairement à la topographie au-dessus, avec une abondance de plantes et d’animaux.

Le site de cette plongée particulière a été baptisé « trou de la sériole » (Amberjack Hole), l’équipe d’explorateurs était composée de scientifiques du Mote Marine Laboratory, de la Florida Atlantic University/Harbor Branch, de l’Institut de technologie de Géorgie et de la Société géologique des États-Unis, avec le soutien de la NOAA.

(Avec l’aimable autorisation du Mote Marine Laboratory)

(Avec l’aimable autorisation du Mote Marine Laboratory)

Ils ont envoyé des plongeurs et utilisé une plate-forme de relevé appelée « atterrisseur benthique » équipée de divers instruments scientifiques et pesant environ 272 kg au fond du trou de la sériole – dont le rebord est à 34 m de profondeur, tandis que le trou descend encore de 72 m et plus. Ils ont documenté la vie, le carbone, les nutriments et la vie microscopique dans tout l’environnement et les sédiments au fond, et ont recueilli 17 échantillons d’eau.

Selon la NOAA, les trous bleus peuvent contenir des organismes de toutes tailles, y compris « des coraux, des éponges, des mollusques, des tortues de mer, des requins et bien d’autres encore ». Ils ont également trouvé deux poissons-scies à petites dents (en voie de disparition) morts au fond.

Il est intéressant de noter que la forte teneur en carbone inorganique de la sériole soutient la vie, notamment les microbes qui sont capables de recycler le carbone dans l’environnement sous une forme accessible à d’autres organismes.

(Avec l’aimable autorisation du Mote Marine Laboratory)

(Avec l’aimable autorisation du Mote Marine Laboratory)

Ces résultats suggèrent également que les nutriments remontent du trou bleu pour que l’écosystème du dessus puisse les utiliser, ce qui contribue à un cycle de rétroaction positive. Ils ont découvert que la chimie de l’eau de mer dans ces trous semble interagir avec les eaux souterraines, une découverte qui pourrait contribuer à l’étude du cycle du carbone entre les eaux souterraines et la surface.

Selon la NOAA, ces trous n’ont pas été étudiés par la science en raison de leur inaccessibilité, les rapports sur leur existence proviennent principalement de pêcheurs et de plongeurs. Non seulement les trous bleus ont souvent des centaines de mètres de profondeur, mais leurs ouvertures étroites empêchent également certains types de matériel submersible d’y pénétrer.

Vue d’un plongeur descendant dans le trou de la sériole. (Avec l’aimable autorisation du Mote Marine Laboratory)
Des plongeurs explorent le fond du trou de la sériole. (Avec l’aimable autorisation de Curt Bowen)

Selon la NOAA, la « mission » de l’équipe est de déterminer ce qui suit :

Si ces trous d’eau immergés sont reliés aux eaux souterraines de la Floride ou s’il y a intrusion des eaux souterraines dans le golfe du Mexique

Si un trou bleu particulier sécrète des nutriments et affecte ainsi la production primaire d’une zone

Si les microenvironnements abritent des espèces de microbes uniques ou nouvelles

Si le site de la sériole devait devenir une zone protégée

L’équipe prévoit une autre plongée en août 2020 ainsi qu’en mai 2021 sur un site différent, et encore plus profond, connu sous le nom de « Green Banana », dont le bord se trouve à une profondeur de 47 m et descend jusqu’à 130 m de profondeur. La configuration en « sablier » du trou présente également de nouveaux défis techniques pour le déploiement de l’atterrisseur ; mais les plongeurs utiliseront sinon la même approche que le trou de la sériole.

(Avec l’aimable autorisation de Curt Bowen)
(Avec l’aimable autorisation de Curt Bowen)
(Avec l’aimable autorisation de Curt Bowen)

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