ARTS & CULTURE

Des sites chrétiens japonais inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco

juin 30, 2018 14:07, Last Updated: juin 30, 2018 14:11
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Douze sites chrétiens situés dans le sud du Japon, où des croyants ont été fortement persécutés dans le passé, ont été ajoutés à la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, a annoncé samedi l’organisation réunie à Bahreïn. Parmi ces sites figure la cathédrale catholique d’Oura, à Nagasaki, dédiée à 26 chrétiens exécutés il y a plus de quatre siècles en raison de leur foi.

Le christianisme au Japon date de 1549, lorsque le missionnaire jésuite européen Francis Xavier est arrivé dans le pays avec deux compagnons, et il a commencé à se propager dans l’ouest du pays. Sa propagation avec l’arrivée d’autres missionnaires et son influence croissante ont suscité l’inquiétude des dirigeants militaires du Japon et la persécution des chrétiens a commencé dès 1589.

Les chrétiens auxquels est dédiée la cathédrale d’Oura – 20 Japonais et six étrangers – ont été exécutés à Nagasaki en 1597, au moment où la persécution s’est intensifiée. Pour les Japonais convertis, cacher sa foi est alors devenu pour les 250 ans à venir une question de vie ou de mort, le christianisme étant interdit et le Japon fermé au monde extérieur.

Souhaitant pratiquer leur foi tout en se fondant dans la société, les chrétiens japonais ont créé une religion incorporant des éléments du bouddhisme. Ce n’est qu’en 1865 que ces « chrétiens cachés » ou Kakure Kirishtan ont été connus en dehors de leur communauté. Un groupe de paysans s’est approché d’un prêtre français et une femme lui a murmuré « nos coeurs sont les mêmes que les vôtres ». L’existence de dizaines de milliers de Japonais chrétiens a été révélée.

De style gothique, la cathédrale d’Oura, construite en 1864 par des prêtres français et connue par les habitants locaux sous le nom de « temple français », est le plus ancien édifice chrétien du Japon. Désignée trésor national par le gouvernement en 1933, elle a été endommagée par l’explosion de la bombe atomique larguée par les Etats-Unis sur Nagasaki le 9 août 1945.

Parmi les autres sites figurent le village Sakitsu à Amakusa, dans la région de Kumamoto (sud-ouest), où les chrétiens ont pratiqué leur foi en secret durant l’ère Edo, de 1603 à 1868. Le martyre des catholiques cachés et des missionnaires jésuites au Japon au cours du 17e siècle a été porté à l’écran en 2016 par Martin Scorsese dans « Silence ».

Le Comité du Patrimoine mondial, réuni à Bahreïn depuis le 24 juin et jusqu’au 4 juillet, doit examiner au total la candidature de trente sites pour intégrer la Liste du patrimoine mondial.

DC avec AFP

 

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