Sanctions douanières
Emmanuel Macron menace la Chine de sanctions douanières
Emmanuel Macron adopte une posture ferme envers la Chine. De retour d'une visite diplomatique à Pékin, le président français annonce des mesures de rétorsion imminentes si le géant asiatique ne corrige pas le déséquilibre commercial croissant avec l'Union européenne.

Emmanuel Macron s'exprime aux côtés du président chinois Xi Jinping (non visible) lors d'une conférence de presse conjointe au Grand Hall du Peuple, le 3 décembre 2025 à Pékin, en Chine.
Photo: Adek Berry-Pool/Getty Images
Dans les colonnes du quotidien Les Échos ce dimanche, le chef de l’État dévoile sa stratégie : « Je leur ai dit que, s’ils ne réagissaient pas, nous, Européens, serions contraints, dans les tout prochains mois, de prendre des mesures fortes (…) à l’instar des États-Unis, comme par exemple des droits de douane sur les produits chinois ».
Cette déclaration intervient alors que Washington a déjà instauré des tarifs douaniers substantiels sur les importations chinoises, récemment ajustés de 57% à 47% suite à un accord bilatéral conclu fin octobre.
L’industrie européenne sous pression chinoise
Le président français diagnostique une menace existentielle pour le tissu économique du continent. « La Chine vient percuter le cœur du modèle industriel et d’innovation européen, historiquement basé sur la machine-outil et l’automobile », affirme-t-il avec gravité.
La situation se complique davantage avec le protectionnisme américain. Selon Emmanuel Macron, l’administration Trump « accroît nos problèmes en redirigeant les flux chinois massivement sur nos marchés ». L’Europe se retrouve ainsi coincée dans un étau commercial : « Aujourd’hui, nous sommes pris entre les deux et c’est une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne », déplore le président.
Un front européen difficile à unifier
Emmanuel Macron reconnaît néanmoins les obstacles à une réponse commune. L’Allemagne, dont les liens économiques avec la Chine sont particulièrement développés, hésite encore à adopter cette ligne dure. Berlin n’est « pas encore totalement sur notre ligne », concède-t-il.
Investissements chinois : opportunité sous conditions
Paradoxalement, le président français estime que l’Europe doit s’ouvrir aux capitaux chinois pour rééquilibrer les échanges. « Nous ne pouvons pas constamment importer. Les entreprises chinoises doivent venir sur le sol européen », plaide-t-il.
Une dizaine de domaines stratégiques sont visés : batteries, raffinage de lithium, énergie éolienne, photovoltaïque, véhicules électriques, pompes à chaleur, électronique grand public, recyclage, robotique industrielle et composants avancés.
Toutefois, Emmanuel Macron pose des garde-fous stricts. Ces investissements « ne doivent pas être prédateurs, c’est-à-dire être faits à des fins d’hégémonie et de création de dépendances », avertit-il fermement.
La recette française pour la compétitivité européenne
Face à l’offensive commerciale chinoise, particulièrement visible dans le secteur automobile avec l’invasion des véhicules électriques à bas coût, l’UE doit déployer une double stratégie.
D’une part, protéger les secteurs les plus exposés. D’autre part, « réengager une politique de compétitivité » ambitieuse.
Cette renaissance économique nécessite selon Macron « la simplification, l’approfondissement du marché unique, des investissements dans l’innovation, une juste protection de nos frontières, un aboutissement de notre union douanière (…) et une politique monétaire ajustée ».
Le président français dessine ainsi les contours d’une Europe plus souveraine face aux turbulences du commerce mondial, oscillant entre fermeté protectionniste et pragmatisme économique.
Avec AFP

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