En difficulté, Kingfisher va fermer 11 magasins de bricolage en France

20 mars 2019 13:21 Mis à jour: 20 mars 2019 13:21

Le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher va fermer 11 magasins en France dans ses enseignes Castorama et Brico Dépôt, dont les performances décevantes contribuent au départ prochain de sa directrice générale Véronique Laury.

Kingfisher a annoncé mercredi dans un communiqué la fermeture de plusieurs magasins en Europe, jugeant leur rentabilité insuffisante. Dans le détail, 9 Castorama et 2 Brico Dépôt, dont la localisation n’a pas été précisée, vont baisser le rideau dans le pays entre octobre 2019 et novembre 2020. Ces fermetures concernent 789 salariés, qui se verront proposer un poste équivalent au sein de ces enseignes en France.

Kingfisher indique avoir ciblé des magasins dont la fréquentation était irrémédiablement en baisse malgré des tentatives de relance et sur fond de changement dans les modes de consommation. Au total, le groupe britannique possède 224 magasins pour plus de 18.000 salariés en France, où le marché du bricolage est à la peine. Les 11 magasins français sont compris dans un plan de 15 fermetures en Europe, auxquelles s’ajoutent celles de 19 magasins en Allemagne sous l’enseigne Screwfix, ciblant les professionnels de l’équipement domestique.

Le redressement de ses activités en France, en particulier Castorama, est une priorité pour Kingfisher. Il compte pour cela sur une baisse des prix, des réductions de coûts par le biais de suppressions de postes et davantage d’efficacité sur le plan logistique.  Si Brico Dépôt a vu ses ventes légèrement progresser sur l’exercice annuel clos fin janvier, Castorama a en revanche souffert d’une activité en nette baisse, de prix plus élevés que ses concurrents ou encore du mouvement des « gilets jaunes » en fin d’année.

« Castorama France enregistre une performance décevante, et nous avons commencé à mettre en oeuvre un plan clair, avec une nouvelle équipe dirigeante, pour remédier durablement à cette situation », souligne Véronique Laury, directrice générale, dont le départ prochain a été annoncé en conséquence. Le groupe explique s’être mis à la recherche d’un nouveau directeur général et précise n’avoir pas encore fixé de date pour le départ effectif de la Française en poste depuis fin 2014.

La dirigeante, qui assuré « être complètement favorable à cette décision », va rester en fonctions jusqu’à nouvel ordre, est-il précisé dans le communiqué. Non seulement les résultats financiers de Kingfisher sont en berne, mais le plan de transformation du groupe qu’elle a porté depuis 2016 peine à produire ses fruits. Baptisé « One Kingfisher », il est censé unifier les produits que le groupe vend dans toutes ses enseignes, instaurer une plateforme informatique unique et permettre de réaliser des économies de coûts.

Ce plan devait aussi permettre d’augmenter de 500 millions de livres ses bénéfices annuels à partir de 2021, mais Kingfisher a décidé d’abandonner cet objectif, reconnaissant implicitement les faibles progrès enregistrés. L’annonce du départ de Véronique Laury montre « combien les actionnaires et le conseil d’administration ont perdu patience », souligne Neil Wilson, analyste de Markets.com. « La nouvelle direction devrait pouvoir entreprendre des changements et engager des cessions nécessaires pour assainir l’entreprise », selon lui.

Lors de l’exercice annuel écoulé, le bénéfice net du groupe a fondu de plus de moitié à 218 millions de livres (254 millions d’euros), pour des ventes totales quasi stagnantes à 11,7 milliards de livres, tirées vers le bas par ses activités en France. Pour l’exercice annuel qui vient de débuter, le groupe se contente de viser une marge brute stable, s’attendant à des conditions de marché incertaines notamment au Royaume-Uni. Toutes ces annonces n’ont pas rassuré le marché, le titre de Kingfisher perdait 2,85% à 238,30 pence mercredi vers 09H50 GMT à la Bourse de Londres.

D.C avec AFP

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