En France, 20% des abonnés ne répondent pas au téléphone ou filtrent les appels

Par Sarita Modmesaïb
29 janvier 2022 14:41 Mis à jour: 29 janvier 2022 14:41

Une étude de l’Insee révèle qu’un cinquième de la population ne répond plus systématiquement au téléphone, préférant filtrer les appels ou ne pas y répondre du tout.

Le téléphone sonne, c’est un numéro inconnu, un numéro masqué… vous êtes en voiture, en réunion, vous sortez de la douche ou êtes occupé à cuisiner… bref, nombreuses sont les raisons qui peuvent vous amener à ne pas décrocher.

Une étude de l’Insee, parue ce lundi 24 janvier, révèle qu’une part important de la population n’est pas ou difficilement joignable par téléphone.

Pourtant, l’étude confirme que 99% de la population de plus de 15 ans est en possession d’un téléphone, fixe ou portable et 95% possède un téléphone mobile, 77% un smartphone.

Parmi les détenteurs de téléphone fixe, 17% déclarent ne jamais décrocher et 26 % ne répondre que lorsqu’ils connaissent le numéro. Côté utilisateurs de téléphone portable, 2 % ne décrochent jamais et 30 % filtrent systématiquement les appels.

L’étude révèle aussi que le fait de filtrer les appels augmente avec l’âge: si ce taux varie entre 17% et 21% pour la tranche d’âge de 15 et 74 ans, il passe à 32% au-delà de 75 ans. En moyenne, sur l’ensemble des classes d’âge, ils sont ainsi 20,2%, soit un Français sur cinq, à filtrer ou refuser systématiquement un appel.

Outre l’âge, le sexe, la situation géographique ou encore la nationalité semblent aussi influer: en effet, les hommes auront tendance davantage à filtrer les appels ou ne pas décrocher (+28 points par rapport aux femmes), de même que les habitants de la région parisienne (+16 points par rapport à la province) ou encore les personnes de nationalité étrangère (31 points de plus)…

Plus de téléphones mais moins de conversations orales

Bref, l’usage du téléphone et les conditions d’appel ont évolué. « Il y a un changement d’habitude. Les longues conversations des ados des années 1980 ou 1990 sont révolues. Désormais, on préfère se donner rendez-vous pour s’appeler. On veut le faire dans de bonnes conditions, dans un contexte où l’on ne risque pas d’être dérangés », explique ainsi Nicolas Nova, anthropologue des cultures numériques sur Le Parisien.

Le paradoxe est ainsi installé: l’étude de l’Insee le montre, si plus de personnes possèdent maintenant un téléphone, ils sont de moins en moins nombreux à répondre aux appels.

« Il y a un effet de saturation, car nous sommes de plus en plus connectés », décrypte Pascal Lardellier, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bourgogne sur Le Parisien. Il y a souvent de l’embarras, des malentendus liés au mode synchrone de la communication par téléphone. Nombreux sont ceux qui préfèrent la communication asynchrone, par écrit sur Messenger, Snpachat ou WhatsApp ».

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