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Enregistrement clandestin de Laurent Wauquiez : Patrick Cohen défendait une démarche journalistique « intéressante »

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Le journaliste Patrick Cohen.

Photo: Crédit photo THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Alors que la controverse ne cesse d’enfler, Patrick Cohen et Laurent Wauquiez se retrouvent au cœur d’un débat sur la déontologie journalistique. En 2018, le journaliste défendait l’utilisation de la séquence enregistrée à l’insu de l’homme politique, tandis que, dans le cas récent impliquant Thomas Legrand et lui, il dénonce une atteinte à la vie privée.
Dans une vidéo diffusée vendredi par L’Incorrect et enregistrée en juillet dernier dans un restaurant parisien, on voit les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand échanger sur la stratégie électorale avec Pierre Jouvet et Luc Broussy, respectivement secrétaire général et président du conseil national du PS. Filmé à leur insu, Thomas Legrand y déclare vouloir « faire ce qu’il faut pour Dati », avec l’appui de son confrère. Ces propos ont suscité une vive polémique sur la neutralité du service public. Patrick Cohen a dénoncé un « vol de conversation privée ». Pourtant, sept ans plus tôt, Laurent Wauquiez avait lui-même été victime d’un enregistrement clandestin, que le journaliste jugeait alors salutaire.
« C’est grâce à la saine curiosité d’un journaliste que l’on a ce document »
L’affaire de l’enregistrement pirate de Laurent Wauquiez, qui refait surface, remonte à février 2018. L’ex-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui avait exigé la plus stricte confidentialité, avait lui aussi été enregistré à son insu par un étudiant, à la demande d’un journaliste de Quotidien, lors d’un cours à l’EM Lyon, rappelle Le Figaro.
Dans cet enregistrement, le président du groupe LR au conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes comparait Gérald Darmanin, alors ministre des Comptes publics, à Jérôme Cahuzac. Il accusait Emmanuel Macron d’avoir orchestré la « démolition » de François Fillon en 2017 et reprochait à Nicolas Sarkozy d’avoir espionné ses ministres lorsqu’il était président.

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Ces déclarations avaient suscité une vive controverse. Au lendemain de la diffusion de la séquence, Patrick Cohen l’avait qualifiée de « saine curiosité » sur le plateau de C à Vous. Le journaliste défendait alors bec et ongles son utilisation, plaidant : « C’est grâce à la saine curiosité d’un journaliste que l’on a ce document […] Bien sûr, la loi dit qu’on n’a pas le droit d’enregistrer les gens à leur insu mais il y a une démarche journalistique, moi qui me semble tout à fait intéressante. »
Patrick Cohen avait également encensé le journaliste Paul Larrouturou, qui avait eu « la bonne idée de solliciter des étudiants pour voir ce que pouvait dire un personnage politique aussi important dans une enceinte universitaire ». De son côté, Laurent Wauquiez avait condamné des propos « enregistrés de façon illégale, avec des méthodes peu déontologiques qui ouvrent la voie à des suites judiciaires ».
« Tous les coups sont permis, c’est hallucinant ! »
Concernant les propos litigieux tenus par Thomas Legrand en juillet dernier, Patrick Cohen crie cette fois au scandale. Dans La Tribune Dimanche, il s’est plaint ce 7 septembre d’un « vol de conversation privée ». « Il y a une plainte qui va être déposée. Nous sommes d’ailleurs en train de regarder si on peut l’étendre à tous ceux qui ont repris et diffusé cette vidéo », a-t-il prévenu, avant d’ajouter : « Par ailleurs, L’Incorrect s’est bien gardé de préciser que ce rendez-vous a eu lieu à l’initiative de la direction du PS, qui se plaignait du traitement négatif du parti et d’Olivier Faure sur l’antenne de France Inter. Et dans mes éditos en particulier. Nous n’étions pas entre amis dans un esprit de connivence. »

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Dans un message publié sur X, la ministre Rachida Dati a écrit : « Des journalistes du service public et Libération affirment ‘faire ce qu’il faut’ pour m’éliminer de l’élection à Paris. Des propos graves et contraires à la déontologie qui peuvent exposer à des sanctions. Chacun doit désormais prendre ses responsabilités. »
Laurent Wauquiez a lui aussi réagi en réclamant la suppression de l’Arcom. « Vous me permettrez d’interroger le système médiatique qui aboutit à protéger Monsieur Cohen et à condamner Cyril Hanouna », a-t-il dénoncé lors d’un meeting, soulignant une différence de traitement entre Patrick Cohen et Cyril Hanouna.