Les États-Unis et le Japon rassemblent leurs alliés à l’ASEAN

12 septembre 2016 15:07 Mis à jour: 12 septembre 2016 15:07

À Vientiane, au Laos, le président américain et le Premier ministre japonais Shinzo Abe ont exprimé leur soutien aux nations du Sud-Est asiatique menacées par l’expansion maritime chinoise. Durant le sommet de l’association des nations du Sud-Est asiatique (ASEAN), qui s’est tenu du 6 au 8 septembre, Obama a promis plus de coopération économique et diplomatique dans la région. Le président a rappelé les résultats de l’arbitrage international sur la propriété controversée d’îles dans la mer de Chine du Sud, rejetant la « revendication historique » de propriété de Pékin sur celles-ci. Cet arbitrage, a rappelé le président américain, est « engageant » et « clarifie la question des droits maritimes dans la région ».

Au même moment, le quotidien japonais Nikkei citait l’intervention du Premier ministre japonais Shinzo Abe et son inquiétude de voir la Chine « continuer, unilatéralement, de tenter depuis plusieurs mois de briser le statu quo dans les mers de Chine du Sud et de l’Est. Toutes les économies de la région sont profondément interconnectées avec la Chine continentale, ce qui donne à Pékin de puissants leviers politiques pour museler les oppositions ». M. Abe, dans son discours, a donc prévenu les autres dirigeants de l’ASEAN du risque d’adopter une attitude trop conciliante vis-à-vis de Pékin, en rappelant que la Mer de Chine du Sud est, pour le Japon aussi, « une ligne maritime vitale ».

Les récentes tensions se sont concentrées sur des îles de Mer de Chine du Sud – au large du Vietnam et du Laos, dont six pays se disputent la propriété. En Mer de Chine de l’Est, le Japon a de plus son propre différend avec la Chine, sur la question de propriété des îlots Senkaku.

La CPA dans les dents

Le 12 juillet, la Cour Permanente d’Arbitrage (CPA) de La Haye, dépendante des Nations unies, a rendu public le résultat de son arbitrage sur les questions territoriales en Mer de Chine du Sud, après trois ans d’une procédure amorcée par l’état philippin : la décision, longue de près de 500 pages, considère que la Chine « a violé les droits souverains des Philippines » et que sa marine est coupable d’ « actes illégaux ». Pékin a cependant immédiatement rejeté les résultats de l’arbitrage, les médias d’État le qualifiant de « papier perdu ». Face aux déploiements militaires chinois dans la région, un bloc diplomatique et défensif se constitue entre nations de l’Est et du Sud-Est asiatique pour faire face aux tentatives chinoises. Le 7 septembre par exemple, le ministre de la Défense philippin a accusé Pékin de commencer à mettre en place des équipements de construction pour créer des îles artificielles autour du récif de Scarborough, dans la zone économique exclusive des Philippines et à proximité d’une base militaire américaine.

Réaction officielle chinoise outrée, l’« après-Obama » en ligne de mire

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Hua Chunying, a critiqué les remarques du président Obama et considéré qu’elles trahissaient la neutralité voulue des États-Unis sur le résultat de cet arbitrage. Si les nations de la région « s’inquiètent vraiment des questions de paix et de stabilité dans la Mer de Chine du Sud, elles doivent soutenir la Chine » dans ce conflit rapporte l’agence de presse gouvernementale Xinhua.

Hua Chunying a, par contraste, loué la position du président russe Vladimir Poutine, dont les troupes participeront à des exercices militaires conjoints avec la Chine, en mer de Chine du Sud, à une date encore confidentielle.

La visite du président Obama au sommet de l’ASEAN était la huitième et dernière, signe de l’importance accordée par les États-Unis à la géopolitique de cette région. « L’ASEAN est un élément-clé des nouveaux équilibres de la politique américaine en Asie et, ce qui est plus important, un élément-clé pour un futur pacifique et prospère ». Espérant une continuité après les élections présidentielles de novembre, M. Obama a cru pouvoir anticiper que les États-Unis seraient prêts à « continuer de travailler pour s’assurer que les désaccords se résolvent pacifiquement, y compris en mer de Chine du Sud ».

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.