Ethiopie: 10 morts dans deux bombardements aériens sur la capitale de la région rebelle du Tigré

Par Epoch Times avec AFP
14 septembre 2022 14:20 Mis à jour: 14 septembre 2022 14:22

Dix personnes ont été tuées par deux bombardements aériennes sur la capitale de la région du Tigré, Mekele, selon un responsable d’hôpital, peu après que les autorités rebelles de la région ont ouvert la porte à un cessez-le-feu et des négociations de paix avec le gouvernement éthiopien.

Vers 07H00 heure locale (04h30 GMT), deux frappes de drones ont atteint une « zone résidentielle » et le bilan est de « 10 morts », a déclaré à l’AFP Kibrom Gebreselassie, un responsable de l’hôpital Ayder Referral.

Trois autres personnes ont « besoin d’une intervention chirurgicale d’urgence », a également affirmé M. Gebreselassie sur Twitter.

L’attaque a touché un quartier résidentiel de Mekele et « tué et blessé des civils innocents », avait tweeté un peu plus tôt Getachew Reda, un porte-parole des autorités rebelles issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui combat le gouvernement éthiopien depuis près de deux ans, sans fournir plus de détails.

Fasika Amdeslasie, un chirurgien de l’hôpital Ayder Referral, avait écrit sur Twitter qu’au moins deux femmes avaient été blessées lors du premier bombardement. « L’une se trouvait à son domicile et une autre s’apprêtait à en sortir » lorsqu’elles ont été atteintes, a-t-il précisé sur Twitter.

La reprise des combats le 24 août dans le Nord de l’Éthiopie

L’AFP n’a pu vérifier ces bilans auprès d’autres sources, les accès au Tigré, en guerre depuis novembre 2020, étant très restreints et les communications dans la région très difficiles.

Il s’agit selon les autorités rebelles tigréennes de la deuxième salve de frappes aériennes éthiopiennes sur Mekele en deux jours. Mardi, elles avaient accusé l’Éthiopie d’avoir bombardé avec un drone l’université de Mekele, faisant des blessés et endommageant des bâtiments.

Le gouvernement éthiopien du Premier ministre Abiy Ahmed n’a pas répondu à ces accusations.

Le Tigré, région située dans le nord de l’Ethiopie, a été visé par plusieurs frappes aériennes depuis la reprise des combats le 24 août dans le Nord de l’Éthiopie, qui a fait voler en éclat cinq mois de trêve entre l’Éthiopie et ses alliés d’un côté, le TPLF de l’autre.

Les deux camps se rejettent la responsabilité de la reprise des hostilités qui a assombri les minces espoirs d’une paix négociée.

Le Tigré disposé à une « cessation des hostilités immédiate et mutuellement acceptée »

Dimanche, les autorités tigréennes s’étaient dites prêtes « à un processus de paix robuste sous les auspices de l’Union africaine » (UA), levant un obstacle aux négociations avec le gouvernement éthiopien.

Elles avaient jusqu’à présent toujours rejeté la médiation de l’envoyé spécial de l’UA, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, dénonçant sa « proximité » avec Abiy Ahmed.

Elles ont également indiqué qu’elles étaient disposées à une « cessation des hostilités immédiate et mutuellement acceptée » et avaient une équipe de négociateurs « prête à être déployée sans délai ».

Le gouvernement éthiopien, qui a toujours prôné une médiation menée par l’UA, n’a pas réagi à cette annonce.

La communauté internationale a de son côté unanimement exhorté les belligérants à saisir cette « opportunité » de paix.

Déplacement de plus de deux millions de personnes

Le bilan de ce conflit meurtrier est inconnu. Il a été marqué par des exactions sur les civils commises par les deux camps, a provoqué le déplacement de plus de deux millions de personnes et plongé des centaines de milliers d’Ethiopiens dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.

En mars, l’ONU a affirmé qu’au moins 304 civils avaient été tués lors des trois mois précédents dans des frappes aériennes « apparemment menées par l’armée de l’air éthiopienne ».

Le gouvernement assure de son côté ne viser que des cibles militaires et accuse le TPLF de mettre en scène des morts de civils.

Ce conflit dans le nord de l’Éthiopie a éclaté en novembre 2020, quand Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix en 2019, a envoyé l’armée fédérale au Tigré déloger les autorités dissidentes de la région, les accusant d’avoir attaqué des bases militaires.

Initialement défaites, les forces rebelles ont repris le contrôle de la majeure partie de la région courant 2021, lors d’une contre-offensive qui a débordé en Amhara et en Afar. Ils se sont ensuite repliés vers le Tigré.

 

 

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