Invité de l’émission Les Incorrectibles le 30 décembre, Étienne Chouard a dénoncé la mainmise des « ultra-riches » sur les grands médias.
Dimanche dernier, Étienne Chouard était convié sur le plateau de l’émission Les Incorrectibles diffusée par Sud Radio.
L’enseignant s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité comme le Référendum d’initiative citoyenne (RIC) – dont il est un des plus fervents défenseurs depuis plusieurs années – et le fonctionnement des médias.
Interrogé sur le rôle des organes de presse pendant la crise des « gilets jaunes », Étienne Chouard a souligné son importance, le qualifiant de « décisif ».
« Je me fais une très haute idée du métier de journaliste. Le journaliste est une sentinelle du peuple, c’est quelqu’un qui doit éclairer l’opinion et la défendre contre tous les éventuels complots », a expliqué l’auteur de Nous ne sommes pas en démocratie !.
« Aujourd’hui, les journalistes qui devraient dénoncer les complots et aider les lanceurs d’alerte condamnent, traquent, martyrisent les lanceurs d’alerte en les traitant de complotistes ! C’est extravagant ! C’est le monde à l’envers ! », poursuit le blogueur.
#Presse
«Il n’y a presque plus de #journalistes. Il y a quelques journalistes qui font encore le boulot, mais la plupart sont achetés par 9 milliardaires. Neuf milliardaires ont acheté pratiquement tous les journaux du pays. C’est extrêmement dangereux… » @Etienne_Chouard pic.twitter.com/nkVZ8wOgx5— Marc Herstalle (@herstalle) 31 décembre 2018
Pour M. Chouard, le problème viendrait principalement du fait que les grands médias ont perdu leur indépendance et « intoxiquent l’opinion au lieu de l’éclairer ».
« Il n’y a presque plus de journalistes, il y a quelques journalistes qui font encore le boulot, mais la plupart sont achetés par neuf milliardaires », confie-t-il.
« Neuf milliardaires ont acheté presque tous les journaux du pays, c’est extrêmement dangereux. […] Quand un journaliste est subordonné à un milliardaire, soit il sert ses intérêts, soit il est viré. »
Et l’enseignant de citer Le Point, L’Express, Libération, Le Monde, etc. « tous achetés par des banquiers », au même titre que « la presse quotidienne régionale ».
« Il reste quelques journalistes indépendants [parmi les grands médias, ndlr], mais ils ne font pas la loi du genre. La plupart sont complètement alignés sur l’agenda néo-libéral des ultra-riches », ajoute celui que les médias dont il dénonce la couverture biaisée de l’actualité désignent régulièrement comme un « conspirationniste ».
« Je sais bien que les journalistes se sentent libres. Je sais bien que les journalistes de Libération, du Monde, etc. disent : ‘Personne ne me donne des ordres.’ Le seul problème, c’est que c’est leur idéologie néo-libérale qui a fait qu’ils restent encore en poste, tous ceux qui n’ont pas la même idéologie ont été virés ; et c’est très librement que leurs positions néo-libérales s’expriment dans leurs colonnes. C’est vrai qu’il n’y a personne pour leur donner des ordres, mais il faut comprendre que c’est au moment de l’embauche ou du licenciement que l’idéologie d’un média est transformée par le fait qu’il a été acheté », détaille Étienne Chouard.
S’il fustige les dérives des organes de presse traditionnels, l’intellectuel se montre à peine plus élogieux vis-à-vis d’Internet, qualifié de «pis-aller » très imparfait.
Mais il admet néanmoins que la Toile reste précieuse « dans le contexte du noyautage des médias » – quand bien même elle ne « suffit pas », car « tout le monde parle en même temps » et « personne n’écoute ».
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