Étrangers fichés pour radicalisation : une expulsion tous les trois jours depuis janvier, selon le ministère de l’Intérieur

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
Photo: Crédit photo THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images
Selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur, 64 individus de nationalité étrangère, identifiés comme radicalisés, ont déjà été expulsés du territoire français depuis le début de l’année 2025. C’est une priorité politique majeure, clairement affirmée par Bruno Retailleau et mise en œuvre par les préfets sur le terrain.
Parmi les individus figurant dans le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), qui recense les personnes à risque sur le territoire, 64 ont été expulsés de France depuis janvier dernier, ce qui représente en moyenne une expulsion tous les trois jours. Il s’agissait d’étrangers radicalisés jugés particulièrement dangereux, comme le rapporte Le Figaro.
Les préfets « personnellement responsabilisés »
Dans un contexte de menace terroriste, Bruno Retailleau martèle qu’il n’est plus acceptable de laisser ce type d’individus circuler librement sur le territoire français. Il a réaffirmé cet été l’exigence d’une « extrême vigilance ». Il suit d’ailleurs scrupuleusement l’ensemble de ces renvois, pour lesquels un décompte lui est transmis chaque semaine.
Les préfets sont « personnellement responsabilisés » dans ce combat, indiquent nos confrères. Parmi eux, le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, est particulièrement impliqué. Estimant que la menace terroriste est la priorité des priorités, cet ancien directeur de cabinet de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur a expulsé, en juillet, quatre profils hautement sensibles.
En juillet, quatre expulsions effectuées par le préfet des Hauts-de-Seine
Le Tunisien Mohamed Fahem, ancien combattant de Daech en zone syro-irakienne, et Badre-Eddine Akroud, un Marocain condamné pour association de malfaiteurs terroriste, font partie des personnes éloignées du territoire par Alexandre Brugère. Les deux autres personnes qu’il a expulsées sont M. Assou, Marocain fiché au FSPRT et condamné pour trafic de stupéfiants, ainsi que M. al-Mansour, Syrien fiché par l’antiterrorisme, déchu de son statut de réfugié après un signalement pour comportement radicalisé.
En outre, le préfet des Hauts-de-Seine estime qu’un tiers des 34 lieux de culte musulmans de son département (29 mosquées et 4 salles de prière) doit être surveillé par l’État.
Empêcher leur retour, une étape tout aussi cruciale
Sur l’ensemble de l’année 2024, 142 expulsions similaires ont été réalisées. « L’an dernier, on a déjoué 9 attentats, dont 3 qui visaient les Jeux olympiques. Il n’y a jamais eu autant de tentatives d’attentats que l’an dernier », a déclaré à ce propos Bruno Retailleau.
Si l’éloignement des étrangers notoirement dangereux et condamnés par la justice relève du principe de précaution, il est tout aussi essentiel de se donner les moyens d’empêcher leur retour. « C’est tout l’objet du travail qu’effectuent discrètement les services des différents pays qui se parlent », a mentionné un ancien magistrat spécialisé sur cette question. D’autres procédures d’expulsion similaires sont actuellement en cours.

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