Frappe sur une église à Gaza : solidarité des évêques de France
Vue des dégâts subis par l'église de la Sainte Famille dans la ville de Gaza suite à une frappe israélienne sur l'église, dans le quartier de Zeitoun de la ville de Gaza, le 17 juillet 2025. Cette frappe israélienne sur la seule église catholique de Gaza a tué deux personnes , a déclaré le Patriarcat latin de Jérusalem, alors qu'Israël a déclaré qu'il ne prenait « jamais pour cible » les sites religieux et qu'il regrettait les dommages causés aux civils.
Photo: OMAR AL-QATTAA/AFP via Getty Images
« Rien ne peut justifier » la frappe israélienne contre une église à Gaza qui a fait trois morts et 10 blessés jeudi, a fustigé la Conférence des évêques de France (CEF). Israël a exprimé sa profonde tristesse et continue d’enquêter sur l’origine de l’incident.
« Nous tenions à vous dire notre plus profonde solidarité avec l’Église et les peuples de Terre Sainte, ainsi que notre compassion à l’égard des victimes et de leurs familles », écrit le président de la Conférence des évêques de France (CEF), le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, dans un message adressé au patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pizzaballa, et rendu public par la conférence.
« Cette nouvelle tragédie s’ajoute à celles qui frappent sans distinction la population de Gaza depuis le début de l’offensive militaire », a regretté le cardinal Aveline, qui co-signe le message avec les deux vice-présidents de la CEF, qui regroupe les cardinaux et évêques qui exercent en France.
Le père Gabriel Romanelli, curé de l’église de la Sainte-Famille à Gaza, reçoit des soins après avoir été blessé lors d’une frappe présumée d’Israël sur l’église, à l’hôpital Arab Ahli, le 17 juillet 2025. (OMAR AL-QATTAA/AFP via Getty Images)
Israël « regrette profondément » cette tragédie
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi soir qu’Israël « regrette profondément qu’un tir égaré ait touché l’Église de la Sainte Famille à Gaza. Chaque vie innocente perdue est une tragédie. Nous partageons le chagrin des familles et des fidèles. »
Une enquête israélienne toujours en cours
L’armée israélienne a indiqué qu’« une enquête préliminaire suggère que des éclats d’un obus tiré lors d’une opération dans le secteur ont touché par erreur l’église » de la Sainte-Famille à Gaza-ville (nord). La cause de l’incident est toujours « en cours d’examen ».
Israël affirme ne viser que « des cibles militaires et déploie tous les efforts possibles pour limiter les dommages aux civils et aux lieux religieux » et regretter « tout dommage involontaire causé ».
Israël accuse le groupe terroriste palestinien Hamas de se dissimuler au sein de la population civile de Gaza, qu’il utiliserait comme bouclier humain.
« Quelques jours après l’attaque inacceptable du village de Taybeh », petit village chrétien de Cisjordanie, « par des colons radicaux, nous nous unissons à votre indignation et à celle de tous les responsables chrétiens », écrit par ailleurs le cardinal Aveline au cardinal Pizzaballa.
La « seule église catholique » de Gaza frappée
Le patriarcat latin de Jérusalem a affirmé qu’une frappe israélienne avait touché cette seule église catholique de la bande de Gaza dévastée par une guerre déclenchée par une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
« Ce que nous savons avec certitude, c’est qu’un char – une erreur nous dit Tsahal, mais nous n’en sommes pas sûrs – a frappé directement l’église, l’église de la Sainte-Famille, l’église latine », a affirmé le cardinal Pizzaballa à Vatican News, selon le Times of Israël.
« Nous ne disposons pas d’informations complètes sur ce qui s’est passé aujourd’hui à Gaza, car la communication y est compliquée », a précisé le cardinal.
« Il est trop tôt pour tirer des conclusions. Nous devons comprendre ce qui s’est passé, ce qu’il faut faire, en particulier pour protéger notre peuple, et bien sûr veiller à ce que de telles choses ne se reproduisent plus », a-t-il poursuivi. « Nous verrons ensuite comment avancer, mais une chose est certaine : nous ne laisserons jamais [la communauté catholique de Gaza] seule. »
Le pape Léon XVI a exprimé sa tristesse face aux pertes humaines et a réitéré son « profond espoir de dialogue, de réconciliation et de paix durable dans la région », sans toutefois condamner directement l’attaque, selon le Times of Israel.
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