Vatican : pas de nouveau pape élu à midi au deuxième jour du conclave
Copier le lien
Une fumée noire s'échappe de la cheminée de la Chapelle Sixtine alors que les cardinaux catholiques se réunissent pour une deuxième journée afin d'élire un nouveau pape, le 08 mai 2025 à la Cité du Vatican.
De la fumée noire s’est échappée de la cheminée de la chapelle Sixtine jeudi peu avant midi, signe que les deux tours de vote des cardinaux effectués dans la matinée n’ont pas permis d’élire un nouveau pape.
Vers 11h50 (09h50 GMT), une vague d’espoir a brièvement traversé les milliers de fidèles et curieux massées place Saint-Pierre lorsque la fumée a commencé à s’échapper de la fine cheminée fixée sur le toit de la chapelle Sixtine, avant que la couleur noire apparaisse comme certaine.
Dans la foule une femme réconfortait des fidèles déçus autour d’elle : « Ça va, ça va », lançait-elle.
Les 133 cardinaux électeurs, coupés du monde
Les 133 cardinaux électeurs, coupés du monde depuis mercredi dans la chapelle Sixtine, voteront de nouveau dans l’après midi.
Vue générale d’une statue de St Paul, devant la cheminée de la chapelle Sixtine, à la basilique St Pierre, alors qu’un grand écran montre les cardinaux avant le début du conclave pour élire le prochain pape, le 7 mai 2025, à la Cité du Vatican. Les cardinaux de l’Église catholique sont descendus au Vatican pour entamer le conclave papal, le processus de vote secret qui se tient dans la chapelle Sixtine et qui requiert une majorité des deux tiers pour élire le nouveau chef de l’Église catholique. L’élection fait suite au décès du pape François le 21 avril à l’âge de 88 ans. (Antonio Masiello/Getty Images).
Mercredi soir déjà, ils ne sont pas parvenus à s’entendre sur un nom, lors de l’unique tour de scrutin organisé après le début du conclave. Un scénario attendu, le premier tour servant surtout à jauger les forces en présence, mais qui a suscité la déception des milliers de fidèles ayant patienté plus de trois heures sur la place.
Si un nom recueille une majorité des deux tiers, soit 89 voix, le monde en sera immédiatement informé grâce à une fumée blanche qui s’échappera de la cheminée.
Dans le cas contraire, une fumée noire sera émise tous les deux tours de scrutin – c’est-à-dire vers 12h00 (10h00 GMT) et vers 19h00 (17h00 GMT).
« Les alliances se créent, se mélangent et se défont »
La durée du conclave est difficilement prévisible, mais à titre de comparaison il avait fallu deux jours pour élire Benoît XVI en 2005 et François en 2013.
Avec un nombre d’électeurs record venus de quelque 70 pays dont 15 sont représentés pour la première fois, comme Haïti ou le Cap-Vert, ce conclave s’annonce particulièrement ouvert.
« Les alliances se créent, se mélangent et se défont », assure jeudi le quotidien italien Corriere della Sera, tandis que Il Messaggero titre sur des cardinaux « à la recherche d’un souverain pontife d’union ».
Dans ce qu’il qualifie de « référendum » sur l’Italien Pietro Parolin, La Stampa estime pour sa part que « les premiers votes au Conclave deviennent un décompte sur le secrétaire d’État. Si les scrutins se prolongent au-delà de demain (vendredi), il faudra que des candidats de compromis concilient progressistes et conservateurs ».
Les gens se rassemblent sur la place Saint-Pierre pendant le deuxième jour du Conclave le 8 mai 2025 à la Cité du Vatican. (Marco Di Lauro/Getty Images).
« C’est exceptionnel, on ne vit ça qu’une fois dans sa vie »
Place Saint-Pierre, Colter Sikora, un Américain de 37 ans venu du Wisconsin, espère un pape « comme François, qui a un peu de charisme, quelqu’un qu’on admire et qu’on veut suivre comme leader ».
Barbara Mason, une Canadienne de 50 ans, ne veut pas de décision « précipitée » des cardinaux, qui doivent prendre « le temps nécessaire pour arriver à la bonne décision ».
« C’est exceptionnel, on ne vit ça qu’une fois dans sa vie, je ne pense pas que j’aurai la chance de connaître un événement pareil de nouveau », affirme à l’AFP Paul O’Flynn, 72 ans, un Irlandais venu de New York.
Paolo Cabrera, 40 ans, en lune de miel avec sa femme Cynthia, est prêt à passer toute la journée sur la place Saint-Pierre « pour voir la fumée blanche ». « En tant que Philippins, nous aimerions voir le cardinal (Luis Antonio) Tagle (élu) bien sûr, mais n’importe qui nommé par Dieu et nous serons heureux ! », affirme-t-il.
Un cérémonial extrêmement codifié
Le conclave, cérémonial extrêmement codifié, a débuté mercredi avec une prière des cardinaux qui ont ensuite juré en latin, la main posée sur l’évangile, de garder un secret absolu, sous peine d’excommunication (c’est à dire une exclusion de la communauté chrétienne).
Ils se sont ensuite enfermés face à la fresque majestueuse du Jugement dernier de Michel-Ange, dans une chapelle Sixtine à l’isolement drastique : aucun téléphone portable n’est autorisé, et les réseaux de télécommunication sont coupés entre les murs de la Cité du Vatican.
Couvert par plus de 6000 journalistes de 90 pays qui transforment les abords de la place Saint-Pierre en vaste salle de presse à ciel ouvert, ce conclave suscite un intérêt massif dans le monde, bien au-delà des sphères religieuses.
Les paris en ligne vont bon train sur l’identité du futur souverain pontife : des Italiens Pietro Parolin et Pierbattista Pizzaballa au Maltais Mario Grech en passant par l’archevêque de Marseille, le Français Jean-Marc Aveline, ou le Philippin Luis Antonio Tagle, plusieurs noms ont émergé parmi les « papabili », considérés comme favoris.