« Gilets jaunes »: Saint-Étienne panse ses plaies et se sent « ignorée » par l’État

9 décembre 2018 15:55 Mis à jour: 9 décembre 2018 17:42

Le maire LR de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, qui est allé dimanche à la rencontre de ses administrés traumatisés par les exactions de la veille, a fustigé le déficit de policiers mobilisés dans sa ville, au profit des « symboles de la République ». 

Mobilier urbain endommagé, devantures de magasins éventrées recouvertes pudiquement de palissades, les stigmates des violences de samedi restaient visibles même si les services municipaux s’étaient employés à débarrasser les divers objets incendiés qui jonchaient les rues.

« L’ambiance est lourde ce dimanche. On sent comme une chape de plomb sur la ville », reconnaissait Gaël Perdriau, aux côtés de plusieurs de ses adjoints qui l’accompagnaient dans sa visite des lieux les plus touchés par les exactions.

« Je vous félicite d’avoir empêché l’invasion du marché de Noël », a lancé le premier magistrat aux agents de sécurité encore présents et aux commerçants non-sédentaires qui avaient pu rouvrir dimanche leurs chalets en bois, place de l’Hôtel de Ville.

Un enseignant et élu municipal, Paul Corrieras, venu prêter main forte aux commerçants assiégés du marché de Noël, pourtant entouré samedi de barrières métalliques, s’est déclaré « surpris que bon nombre de casseurs n’aient que 14 ou 15 ans » selon lui.

Symbole des assauts des casseurs, une boutique Lacoste d’une rue commerçante a fait sceller d’épaisses plaques métalliques à l’emplacement de sa porte d’entrée, en remplacement de son rideau de fer forcé.

« J’ai passé toute la semaine dernière a expliquer aux service de l’État que ce qui s’était passé le samedi précédent risquait de se reproduire, avec plus d’ampleur, si nous n’avions pas de forces de l’ordre en nombre suffisant », a déploré Gaël Perdriau tandis que plusieurs de ses administrés lui témoignaient leur soutien.

Plus tôt dans la journée, la manifestation des Gilets Jaunes s’était déroulé sans violence

‘Visiblement, l’État a fait un choix, celui de préserver Paris et les symboles de la République, tels que l’Arc de Triomphe et les préfectures », a regretté le maire.

« Alors que beaucoup de collectivités ont annulé des manifestations festives, les autorités ont aussi fait le choix dans notre région de mobiliser pour la Fête des Lumières de Lyon des CRS stationnés près de Saint-Étienne », a encore dénoncé M. Perdriau.

« Des villes comme Saint-Étienne, mais peut-être encore plus d’autres telles Bordeaux ou Toulouse ont subi les conséquences de cette insuffisance de forces de l’ordre pour les protéger des casseurs », a-t-il poursuivi.

Le maire a décrit des scènes apocalyptiques dans sa ville

« Ça ne peut pas durer. On ne peut pas subir ça chaque week-end. La réponse ne peut pas être que sécuritaire ». 

« Il faut que le président de la République sorte de sa tour élyséenne, qu’il cesse de nous mépriser, de nous ignorer », a-t-il estimé.

Emmanuel Macron « doit saisir la main tendue par les maires, à travers l’AMF et d’autres associations d’élus », a estimé le président de la commission des affaires sociales de l’Association des maires de France.

LG avec AFP

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