La colère envers le Japon est la clé de la survie du communisme en Chine

Par Hans Yeung
26 décembre 2022 08:04 Mis à jour: 26 décembre 2022 08:04

La semaine dernière, la Chine a célébré sa neuvième journée nationale de commémoration des victimes du massacre de Nanjing de 1937, et Hong Kong faisant partie de la Chine, ses écoles se sont elles aussi pliées à la règle. Elles ont appliqué ces consignes pour la première fois en 2021, à la demande du Bureau de l’Éducation (EDB), mais tout n’a pas été sans accroc. Des élèves d’école primaire ont été choqués et réduits en pleurs à la suite du documentaire sur le massacre projeté par l’EDB.

L’EBD n’a pas changé le documentaire pour cette année, se contentant juste de rappeler aux enseignants que ce type de matériel pédagogique contient inévitablement des contenus perturbants et qu’il doit être utilisé avec prudence.

L’autorité éducative de Hong Kong n’a jamais recommandé que des contenus perturbants soient utilisés à l’école, alors pourquoi faire une exception pour le massacre de Nanjing ?

Compte tenu de la soi-disant importance historique que le pays lui accorde, pourquoi ne pas avoir instauré la journée nationale de commémoration du massacre immédiatement après la capitulation du Japon, et avoir attendu 68 ans pour le faire ? Et pourquoi l’inscription sur le Monument aux héros du peuple de la place Tiananmen, rédigée en 1949, ne mentionne-t-elle ni le massacre ni la « guerre de résistance contre l’agression japonaise »? Au contraire, depuis 1949, à plusieurs reprises Mao Zedong a remercié le Japon d’avoir envahi la Chine.

La raison en est simple : les communistes avaient un intérêt direct à l’invasion japonaise de la Chine. Dans la première moitié des années 1930, ils étaient au creux de la vague. Ils subissaient les sièges du gouvernement nationaliste, ont évacué leur base de Jiangxi, ont perdu beaucoup de forces après la Longue marche, et ce n’est qu’au début de la guerre sino-japonaise en 1937 qu’ils ont finalement été reconnus par les nationalistes, lors de la formation d’un front uni qui a intégré les communistes au sein de l’armée nationale.

Cependant, au lieu de lutter contre les Japonais comme ils l’ont prétendu, les communistes se sont en réalité concentrés sur leur expansion en Chine centrale. Ce qu’ils ont fait en 1937-45 était conforme à ce qu’ils préconisaient à l’époque, à savoir 70 % de développement (en étendant leurs bases révolutionnaires), 20 % de gestion (conflits avec le gouvernement nationaliste) et 10 % de lutte contre le Japon. En d’autres termes, la guerre a donné aux communistes l’occasion tant attendue de consolider leur force pour la suite.

Il n’est donc pas difficile de comprendre pourquoi les communistes n’ont jamais procédé à une commémoration très médiatisée de la guerre ou du massacre au moment de la création de la Chine communiste. Ils sont même allés jusqu’à renoncer à demander des réparations de guerre au Japon.

Mais la situation a changé après la Révolution culturelle. Pour renforcer leur légitimité, les communistes ont essayé de consolider le nationalisme auprès du peuple. La promotion du rôle central du Parti communiste chinois (PCC) dans la guerre de résistance contre les Japonais a été considérée comme un élément indispensable pour se légitimer aux yeux du peuple. Les Chinois ont ainsi été invités à adhérer sans réserve à l’idée que la clé de la victoire dans cette guerre avait été la ligne idéologique et politique juste du PCC, en d’autres termes, la contribution héroïque des communistes à la toute première victoire totale du pays dans une guerre moderne, anti-impérialiste et chinoise, un tournant historique pour le pays, qui passait du stade du désastre national à celui du grand rajeunissement.

L’endoctrinement du sentiment anti japonais est maintenant obligatoire à l’école, comme si la guerre était toujours en cours. La « guerre de résistance contre l’agression japonaise » est tellement importante pour le PCC qu’il a même révisé l’année où elle a commencé, la faisant passer de 1937 à 1931, afin de pouvoir monopoliser le récit d’une période historique plus longue et rendre le slogan classique « Pas de PCC, pas de Chine nouvelle » plus pertinent et davantage dans leur intérêt.

Par conséquent, pour les communistes, quiconque doute du rôle autoproclamé du PCC dans la guerre est coupable de nihilisme historique, et salit les héros, les dirigeants et le peuple, et est forcément motivé par des arrière-pensées politiques. Une publication de l’académie des sciences sociales du PCC reconnaît que l’accusation de nihilisme historique est importante pour le régime en termes de justification historique et de légitimité, ce qui illustre sans ambiguïté à quel point l’histoire est un outil politique pour les communistes. 

Un avantage supplémentaire à monopoliser le récit de la guerre est que cela leur permet de dissimuler les méfaits qu’ils ont commis pendant cette période, notamment la culture massive de l’opium, dont les revenus représentaient près de 80 % de l’intégralité des revenus du gouvernement frontalier de Shaanxi-Gansu-Ningxia.

Il est clair que le but des cérémonies de commémoration du massacre de Nanjing, et de tous les autres incidents liés à la guerre, n’est pas seulement d’apprendre l’histoire, mais de construire et de consolider un discours idéologique qui justifiera la légitimité d’un régime communiste chinois fragile. Il s’agit clairement d’une sorte d’éducation par lavage de cerveau, par le biais d’un sentiment de loyauté indiscutable envers le parti imprégné dans l’esprit des gens. C’est le dernier combat désespéré du PCC avant sa disparition définitive. Les parents et les élèves doivent se rappeler que l’enseignement qu’ils reçoivent à l’école a un but politique, et que tout ce qui est appris doit être vérifié.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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