La gauche au pouvoir en Roumanie accuse Bruxelles de discrimination

Liviu Dragnea, le chef du Parti social-démocrate (PSD), donne un communiqué après la clôture du vote et l'annonce des scrutins d au siège du parti à Bucarest le 11 décembre 2016. M. Dragnea reproche notamment à Bruxelles de maintenir un mécanisme de stricte surveillance de la justice, instauré lors de l'entrée de la Roumanie dans le bloc européen en 2007.
Photo: : DANIEL MIHAILESCU/AFP/Getty Images
Les ténors de la gauche au pouvoir en Roumanie s’en sont pris à Bruxelles dimanche, l’accusant de traiter de manière « discriminatoire » ce pays, qui prendra la présidence semestrielle de l’Union européenne à partir du 1er janvier.
« La Roumanie n’acceptera pas d’être traitée comme un pays de seconde classe« , a lancé l’homme fort de la gauche Liviu Dragnea lors d’un discours devant plusieurs centaines de sociaux-démocrates réunis à Bucarest. « Nous aimons (les dirigeants de l’UE, ndlr), nous les respectons, mais nous voulons avoir le droit à nos propres opinions« , a-t-il ajouté.
M. Dragnea a notamment reproché à Bruxelles de maintenir un mécanisme de stricte surveillance de la justice, instauré lors de l’entrée de la Roumanie dans le bloc européen en 2007, assurant que d’autres pays membres sont « beaucoup plus corrompus« , sans pour autant en être critiqués.
A l’origine d’une réforme controversée de la justice, qui a suscité une vague de protestation sans précédent à travers le pays, et les remontrances de Bruxelles, le chef du PSD a appelé à aller de l’avant avec un projet de loi de grâce et d’amnistie, « afin de réparer des injustices et des abus » commis selon lui par des magistrats.
La gauche avait déjà envisagé début 2017 d’adopter un projet à cet effet, qui permettrait à des hommes politiques d’échapper à des poursuites pénales ou d’être réhabilités, avant de faire machine arrière devant la forte mobilisation de l’opinion. Déjà condamné à de la prison avec sursis en 2016 et visé par deux autres dossiers de corruption, le chef du PSD pourrait lui aussi être blanchi si un tel texte était adopté, selon ses détracteurs.
Les sociaux-démocrates au pouvoir depuis fin 2016 ont multiplié ces derniers mois les discours souverainistes rappelant ceux du Premier ministre hongrois Viktor Orban.
HS avec AFP
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