Richard Ferrand mis en examen pour « prise illégale d’intérêts » dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne, la Macronie apporte son soutient

Par Epoch Times avec AFP
12 septembre 2019 20:20 Mis à jour: 13 septembre 2019 11:07

Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, est mis en examen dans l’affaire des « Mutuelles de Bretagne », révélée en mai 2017 par Le Canard Enchainé.

M. Ferrand, qui conteste toute irrégularité, est soupçonné de « prise illégale d’intérêts » après que les Mutuelles de Bretagne, qu’il dirigeait à l’époque, ont décidé en 2011 de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne.

Cette dernière a été placée jeudi soir sous le statut de témoin assisté pour « complicité de prise illégale d’intérêts et recel » après avoir été entendue toute la journée par les trois juges lillois en charge de l’enquête, a annoncé à l’agence France Presse (AFP) le parquet de Lille.

La procédure portée par l’association Anticor, partie civile, reprend le fil d’une première enquête lancée en juin 2017, après des révélations du Canard enchaîné qui avaient poussé M. Ferrand à quitter le gouvernement après un mois à peine. Elle avait été classée sans suite par le procureur de Brest en octobre suivant. Le parquet avait invoqué la prescription pour la prise illégale d’intérêts, et jugé que les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie n’étaient pas constituées.

15 heures d’interrogatoire

Dans la nuit de mercredi à jeudi à l’issue d’un « interrogatoire de première comparution » de près de 15 heures au tribunal de grande instance de Lille, M. Ferrand a assuré prendre « acte de cette mesure procédurale qui va lui permettre de pouvoir se défendre dans ce dossier » et a ajouté « rester serein sur l’issue de la procédure, au regard du classement sans suite de l’ensemble des griefs de la première plainte » en octobre 2017, « d’autant plus qu’aucun élément nouveau n’a été versé à ce dossier dans lequel il n’y a ni préjudice ni victime ».

Le quatrième personnage de l’État a aussitôt annoncé, dans un communiqué transmis à l’AFP, être « déterminé à poursuivre (sa) mission » à la tête de l’Assemblée.

La Macronie fait bloc autour de M. Ferrand

Le chef de l’État lui maintient « toute sa confiance », avait déclaré la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.

C’est « un homme loyal, droit, qui a un parcours politique exemplaire », a-t-elle insisté en demandant de respecter « la présomption d’innocence ».

Sur TF1 jeudi soir, le Premier ministre a exprimé son « amitié réelle » et son « soutien total » à Richard Ferrand, estimant qu’il pouvait « continuer à assurer la présidence de l’Assemblée nationale dans de bonnes conditions ».

Le chef du gouvernement s’est également dit confiant « dans sa capacité à faire valoir son innocence lorsqu’il pourra le faire devant un tribunal ».

La mise en examen de M. Ferrand est un coup dur pour la majorité, dont trois autres poids lourds, François Bayrou, Marielle de Sarnez et la nouvelle commissaire européenne Sylvie Goulard, ont été entendus mardi et mercredi dans l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires MoDem.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.