La peste porcine africaine en Chine fait flamber les prix alimentaires mondiaux en novembre

Par Epoch Times avec AFP
6 décembre 2019 22:25 Mis à jour: 6 décembre 2019 22:38

Les prix mondiaux des produits alimentaires ont connu une « forte hausse » en novembre, atteignant leur niveau « le plus haut depuis plus de deux ans », du fait d’une « flambée des prix internationaux » de la viande due à la peste porcine africaine en Chine, et d’une « reprise » des cours de l’huile de palme.

L’indicateur global des prix alimentaires publié par l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) s’est élevé en moyenne à 177,2 points en novembre, soit 2,7% de plus qu’en octobre et 9,5% de plus qu’à la même période de l’année précédente, tiré par les viandes et les huiles végétales, alors que les céréales reculaient légèrement.

Cet indicateur relève chaque mois les variations des prix internationaux des denrées alimentaires de base sur les marchés mondiaux: céréales, huiles végétales, viande, produits laitiers, et sucre, ce qui permet notamment de surveiller les risques de crise alimentaire, surtout dans les pays en voie de développement.

La plus forte hausse du prix de la viande de ces dix dernier années

Concernant la viande, l’indicateur FAO a augmenté de 4,6% le mois dernier, sa hausse mensuelle « la plus forte de ces dix dernières années ». Car « la fièvre porcine africaine en Chine et en Asie affecte l’ensemble de l’industrie » a commenté pour l’AFP, Peter Thoenes, économiste de marché à la FAO.

Selon les estimations de la FAO, la Chine a dû abattre la moitié de son cheptel de porcs par rapport à l’an dernier en raison de l’épidémie qui se propage. « Comme la Chine avait le plus d’élevages de porcs au monde, lorsque la peste porcine a frappé, cela a touché le marché mondial », souligne M. Thoenes.

« Pour compenser, la Chine importe massivement toutes sortes de viandes », tirant à la hausse les cours du porc, mais aussi du bœuf et du mouton, car les producteurs n’étaient pas préparés à une telle situation, ajoute-t-il.

Les marchés des viandes devraient continuer d’être à des niveaux élevés en 2020, tant que la peste porcine, une maladie non transmissible à l’homme, n’est pas jugulée, et que la restructuration du cheptel chinois n’est pas terminée. Cela devrait prendre « plusieurs années », estime M. Thoenes.

Une demande accrue pour l’huile de palme 

Côté huiles, le mois dernier, les prix ont fait un bond de 10,4% en moyenne, en raison de la hausse de l’huile de palme (+18%) due à une « forte demande mondiale d’importation » et un « recours accru » à la production d’agrocarburants, ainsi que des « prévisions de déficit d’approvisionnement l’an prochain », a indiqué la FAO dans son communiqué. Les prix des huiles de colza (+3%) et soja (+1%) ont aussi augmenté.

« C’est une hausse importante qui vient essentiellement de la hausse de l’huile de palme, laquelle tire les autres » huiles à la hausse, selon M. Thoenes. « Mais l’huile de palme était restée très basse au cours des douze derniers mois, nous ne parlons pas d’une hausse alarmante, nous parlons plutôt d’une reprise. »

Après un pic à 280 en 2011, l’indicateur FAO des huiles végétales était tombé à 130 au cours de l’année écoulée. « Cela a été une sorte de dépression », commente l’expert.

La reprise est due d’abord aux décisions de la Malaisie et de l’Indonésie d’augmenter le taux d’huile de palme dans leurs agrocarburants, précise-t-il. En 2020, l’Indonésie passera à 30% d’huile de palme dans ses biocarburants contre 20% actuellement, alors que la Malaisie est passée à 10% cette année contre 7% auparavant.

Malgré l’envolée des cours alimentaires en novembre, l’analyste de la FAO estime qu’il ne « faut pas tirer la sonnette d’alarme à ce stade ».

Il s’agit d’une situation « nouvelle » qui est « bonne pour les producteurs » pour l’instant, mais pas d’une crise alimentaire ou financière du type de celle de 2007-2008 qui avait débouché sur des émeutes de la faim dans plusieurs pays en voie de développement, juge l’analyste.

Devant l’appétit de la Chine pour la viande de porc, « il est possible que certains pays ne parviennent pas à répondre à leurs besoins », admet l’expert. « Mais la viande de volaille, qui a des cycles de production plus courts, compensera, cela est déjà en cours. »

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