La plus grande plante du monde est présente sur la planète depuis plus de 4000 ans

Par Steve Milne
4 juin 2022 13:30 Mis à jour: 4 juin 2022 13:30

Des chercheurs de deux universités australiennes ont découvert ce qu’ils pensent être la plus grande plante du monde, une herbe marine ancienne et résistante qui s’étend sur 180 km.

On estime que cette plante géante unique, l’herbe de mer Posidonia australis, a dans les 4500 ans. Elle a été découverte dans les eaux peu profondes de Shark Bay en Australie occidentale (WA) et a été détaillée dans une étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B.

Selon le Dr Elizabeth Sinclair, chercheuse principale de l’étude et biologiste de l’évolution à l’école des sciences biologiques et à l’institut des océans de l’université de WA (UWA), les chercheurs essayaient initialement de déterminer la diversité génétique des prairies sous‑marines de Shark Bay, en Australie occidentale, ainsi que les plantes à collecter pour la restauration des prairies sous‑marines.

« On nous demande souvent combien de plantes différentes poussent dans les prairies sous‑marines, et cette fois nous avons utilisé des outils génétiques pour y répondre », a‑t‑elle annoncé dans un communiqué le 1er juin.

Jane Edgeloe, étudiante‑chercheuse à l’UWA et auteure principale de l’étude, explique que son équipe a échantillonné des pousses d’herbes marines dans toute la baie pour recréer leur empreinte génétique à l’aide de 18.000 marqueurs.

« Les résultats nous ont bluffés : il n’y en avait qu’une seule », dévoile‑t‑elle. « C’est ça, une seule plante étendue sur 180 km dans la baie des requins, ce qui en fait la plus grande plante connue sur terre. »

« Les 200 km de prairies d’herbes en ruban s’étendent à partir d’une seule plantule colonisatrice », ajoute‑t‑elle.

L’herbe de mer Posidonia australis. (Photographie, Rachel Austin/Supplié à Epoch Times par UWA)

L’environnementaliste et co‑auteur de l’étude, le Dr Martin Breed de l’Université Flinders, en Australie‑Méridionale, estime que l’étude représente une énigme écologique.

« Cette plante est peut être stérile, donc si elle n’a pas de sexe, comment elle a réussi à survivre et à prospérer pendant si longtemps est incompréhensible », s’étonne‑t‑il, soulignant que les plantes qui ne se reproduisent pas ont tendance à avoir une diversité génétique réduite, or la diversité génétique leur permet de faire face aux changements environnementaux.

« Notre prairie marine a aussi connu sa part de changements environnementaux. Aujourd’hui encore, elle est soumise à des températures moyennes qui varient beaucoup, allant de 17 à 30°C, de salinités allant de l’eau de mer normale au double, et de l’obscurité à des conditions de luminosité extrême », explique le Dr Breed.

« Ces conditions sont généralement très stressantes pour les plantes. Pourtant, elle continuer à vivre. »

« Comment y parvient‑elle ? Eh bien, nous pensons que ses gènes sont très bien adaptés à leur environnement local, mais variable, et qu’ils présentent également des différences génétiques subtiles dans leur aire de répartition qui les aident à faire face aux conditions locales », ajoute‑t‑il.

Elizabeth Sinclair indique que cette plante se distingue des autres grands clones d’algues car elle contient deux fois plus de chromosomes que ses parents, ce qui en fait une polyploïde.

Une polyploïde est un organisme qui contient plus de deux lots complets de chromosomes. Selon Study.com, les plantes sont plus communément polyploïdes dans la mesure où elles n’ont pas de sexes séparés et sont capables de s’autopolliniser. Cependant, certains poissons et amphibiens, ainsi que des invertébrés comme les sangsues et les vers plats, sont également polyploïdes.

« La duplication de l’ensemble du génome par la polyploïdie (doublement du nombre de chromosomes) se produit lors de l’hybridation de plantes ‘parentales’ diploïdes. Le nouveau plant contient 100% du génome de chaque parent, au lieu de partager les 50% habituels », explique le Dr Sinclair.

« Les plantes polyploïdes résident souvent dans des endroits où les conditions environnementales sont extrêmes, elles sont souvent stériles, mais peuvent continuer à se développer si on ne les dérange pas, et c’est exactement ce qu’a fait cette herbe marine géante. »

L’équipe de chercheurs mène maintenant une série d’expériences pour comprendre comment la Posidonia australis de Shark Bay survit et prospère dans ces conditions difficiles.

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