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La Poméranie, terre d’histoire et de culture

mai 16, 2015 3:46, Last Updated: septembre 19, 2015 20:55
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Ville mythique au même titre que Varsovie, Cracovie et Wroclaw, Gdansk est l’œuvre commune des Polonais et des Allemands. Sa situation exceptionnelle à l’embouchure de la Vistule sur la mer Baltique lui a permis de devenir dès le XIVe siècle une ville portuaire stratégique, d’abord pour les puissants marchands de la Hanse teutonique, ensuite pour les Prussiens qui lui donnèrent le nom de Dantzig. Au début du XXe siècle, Gdansk tombe aux mains des Allemands; les Polonais, qui ont perdu leur seul débouché maritime, entreprennent la construction du port de Gdynia sur l’emplacement d’un village de pêcheurs afin de rivaliser avec son aînée. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, Gdansk est rendue à la Pologne. Un réseau de transport est mis en place de Gdansk à Gdynia en passant par Sopot. Ensemble, les trois sites forment aujourd’hui une seule agglomération urbaine surnommée Ville triple à cause des trois quartiers complètement différents qui la composent.

Néanmoins, Gdansk reste le centre historique et économique de la Ville Triple. C’est ici que le premier coup de feu de la Seconde Guerre mondiale a été tiré, le 1er septembre 1939, du haut du phare qui domine le port. Complètement détruite et réduite à néant par les bombardements allemands et soviétiques, la ville a été entièrement restaurée en respectant une cohérence architecturale éblouissante qui lui a permis de conserver toute son âme.

Au cœur d’un tissu urbain caractérisé par de superbes alignements de demeures patriciennes surmontées de pignons sculptés et ornées de portails imposants, magnifiques bâtisses richement décorées, se dresse l’Hôtel de Ville, une splendide bâtisse d’inspiration gothique et Renaissance dont le beffroi, qui s’élance avec légèreté vers le ciel, est la plus haute tour de la ville. Il fut la résidence de nombreux rois, mais aujourd’hui il abrite le Musée historique qui expose les gloires, les richesses et les traditions d’autrefois. Le centre animé de la ville dégage une effervescence et un dynamisme magnétique qui inspirent notamment les artistes. On y découvre la Maison d’Artus, magnifique édifice du XVe, qui accueillait autrefois un tribunal apolitique qui faisait autorité dans toute l’Europe du Nord, en siège des différentes guildes de marchands et en bourse de commerce. Cependant, c’est surtout la jolie Fontaine de Neptune, symbole du lien unissant la ville de Gdansk à la mer Baltique, qui est le lieu de rendez-vous incontournable de la population. Une légende raconte que par une nuit faste, la Goldwasser, la vodka de Gdansk, aurait jailli du trident de Neptune.

De longues plages de sable doré léchées par les eaux tranquilles de la mer Baltique font partie des paysages qui dessinent la magnifique région de Poméranie dans le nord-ouest de la Pologne. (Charles Mahaux)

Le Deauville polonais

Deuxième ville de l’agglomération urbaine de Gdansk, Sopot se présente sous le visage souriant d’une dynamique station balnéaire de détente et de divertissement. Son style art nouveau très éclectique des années 1920 attire les vacanciers qui profitent des plages et du soleil ainsi que des distractions frivoles comme le casino. Le magnétisme de cette ville fait qu’elle est toujours en mouvement. La rue des Héros de Monte Cassino gardée par la statue de l’Homme au Parapluie est une magnifique promenade avec ses cafés, ses galeries d’art et une curieuse attraction, la Maison Courbe. En été, la rue rassemble des musiciens, des portraitistes et des théâtres ambulants qui font la joie des enfants.

Une jetée en bois traverse la plage de Sopot et pénètre dans la mer sur une longueur de plus de 510 mètres ce qui en fait la plus longue d’Europe. Lieu de promenades et de concerts, mais aussi embarcadère, elle offre une vue imprenable sur les côtes et sur la mer, elle permet également de suivre les nombreuses compétitions sportives organisées sur les eaux de la baie de Gdansk.

Située plus à l’ouest, Leba est une autre station balnéaire dont la particularité est d’offrir les plus belles plages de la région, bordées de dunes mouvantes appelées collines blanches. Sur un espace relativement étroit, on y trouve des forêts, des marécages, des prairies et les fameuses collines blanches. Ces vastes crêtes de sable naissent sur la plage, poussées par les vagues, puis séchées par le vent. Elles s’amassent en hautes dunes qui avancent régulièrement vers l’intérieur des terres, ensevelissant tout sur leur passage. Les principales victimes sont les arbres qui, enterrés sous le sable, réapparaissent quelques décennies plus tard sous la forme d’un champ de troncs décharnés.

La Cachoubie ou la Petite Suisse polonaise

Après avoir quitté le bord de mer, il est temps de découvrir des paysages paisibles où des centaines de lacs se sont installés tranquillement au creux de douces collines jalonnées de forêts verdoyantes. Avec ses villages coquets, disséminés au cœur de cette région pittoresque, la Cachoubie laisse percevoir les richesses de la culture traditionnelle. Les Cachoubes forment un groupe ethnique slave qui a su conserver son identité dans la sauvegarde de leur culture, de leur art et de leur langue, un dialecte chantonnant qui contraste avec la tonalité rugueuse du polonais.

L’artisanat y est particulièrement développé. Des ateliers de poterie, toujours en activité, dévoilent le travail minutieux de la peinture décorative réalisée à la main. La broderie mais aussi la fabrication d’assiettes et de plateaux tressés avec des racines de pin racontent la diversité des talents cachoubes. Ceux qui ont le goût de l’aventure se perdront volontiers dans cette région peu desservie encore par les transports publics. Un chapelet de lacs liés les uns aux autres par des canaux autorisent la pratique du canoë et les beautés naturelles de la région se font découvrir au rythme ralenti de la randonnée VTT. Les moins audacieux apprécieront la visite du musée de plein air Wdzydze Kiszewskie représentant un petit village typique de la Cachoubie du XVIIIe siècle. Choisir la formule du logement à la ferme permet de retrouver l’écho des histoires que racontaient nos grands-mères, celui d’une époque révolue où la vie était uniquement rythmée par le cycle des saisons.

Infos pratiques

Y aller : La Poméranie est aisément joignable par avion via Varsovie et, de là, une connexion vers Gdansk est aisée, par vol ou même en louant un véhicule. Environ 350 kilomètres de bonnes routes séparent la capitale de Gdansk.

Infos : Pour en savoir davantage sur les différentes facettes de la Poméranie qui allie nature, authenticité, simplicité et convivialité à prix doux, le plus simple est de visiter les sites proposés par chaque destination : www.gdansk.pl, www.kaszuby.com.pl, www.slowinskipn.pl, www.sopot.pl

Se loger dans les villes n’est pas aisé si l’on n’a pas réservé. Une bonne adresse à Gdansk, l’hôtel Wolne Miasto www.hotelwm.pl. Dans l’arrière-pays, le logement chez l’habitant est bien organisé. Les panneaux «Nogleci» ou «Pokoje» proposent des chambres d’hôte.

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