L’ambassadeur russe à Athènes accuse la Grèce de « décevoir » Moscou

20 juillet 2018 11:35 Mis à jour: 20 juillet 2018 11:52

L’ambassadeur russe à Athènes s’en est pris vendredi au gouvernement grec, accusé de « décevoir » Moscou, sur fond de brouille bilatérale autour de l’intégration de l’ex-République yougoslave de Macédoine à l’Otan.   Andrey Maslov a frappé en quatre tweets, postés en grec sur le compte de l’ambassade, dans le sillage de la révélation le 11 juillet de l’expulsion par Athènes de quatre diplomates et personnalités russes.

La Grèce a accusé ces derniers d’avoir tenté par des interventions auprès de la droite nationaliste et des milieux orthodoxes de saboter l’accord conclu mi-juin entre Athènes et Skopje pour résoudre leur différend vieux de 27 ans sur l’usage du nom de Macédoine.  Cet accord a permis à l’Otan d’inviter le 12 juillet l’ex-république yougoslave à ouvrir des négociations pour intégrer l’Alliance.

« Les actions de la partie grecque cette année  sont devenues une déception pour nous », a écrit l’ambassadeur, après avoir relevé que « ces dernières années ont marqué une apogée inédite » dans les relations bilatérales.  Le ministère russe des Affaires étrangères s’était dans un premier temps limité à réagir à l’expulsion des diplomates en annonçant la « prise de mesures réciproques », tandis qu’Athènes soulignait que cette affaire ne remettait pas en cause la traditionnelle amitié gréco-russe.

Mais le ton a viré à l’aigre avec de nouvelles déclarations d’une porte-parole du ministère russe, qui a déploré mercredi, selon la presse grecque, qu’Athènes ait cédé à une « provocation » antirusse.  Dans la foulée, l’agence russe Tass annonçait jeudi l’ajournement sine die d’une visite à Athènes prévue à l’automne du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

Jouant l’apaisement, des sources gouvernementales grecques ont souligné jeudi soir que cette visite avait été programmée à la demande russe, et que M. Lavrov restait bienvenu dans le pays. La veille toutefois, le ministère grec des affaires étrangères avait laissé percer son agacement, accusant la partie russe « d’irrespect » et rejetant comme des « allégations infondées » la thèse selon laquelle Athènes aurait agi sous pression de pays tiers.

La Grèce a poursuivi sous le gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras sa politique traditionnelle envers la Russie, qui met notamment l’accent sur la nécessité pour l’UE de maintenir le lien avec Moscou.  Lors de la dernière crise en date entre l’UE et Moscou provoquée par l’empoisonnement en Grande-Bretagne de l’ex-agent double russe Serguei Skripal, Athènes ne s’était pas jointe aux expulsions de diplomates russes ordonnées par nombre de ses partenaires.

DC avec AFP

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