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L’Assemblée générale de l’ONU soutient un futur État palestinien, mais sans le Hamas

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Des manifestants agitent des drapeaux palestiniens et des pancartes appelant au boycott lors d’un rassemblement pro-Palestine à Bruxelles, le 7 septembre 2025.

Photo: WAHAJ BANI MOUFLEH/Middle East Images/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté vendredi, à une très large majorité, une résolution réaffirmant son soutien à la création d’un État palestinien, tout en excluant explicitement le Hamas. Préparée par la France et l’Arabie saoudite, la « déclaration de New York » a été approuvée par 142 pays, contre 10 oppositions – parmi lesquelles Israël et les États-Unis – et 12 abstentions.

Pour la première fois, un texte onusien dénonce sans ambiguïté les attaques du Hamas du 7 octobre 2023 et appelle le mouvement palestinien à rendre les armes à l’Autorité palestinienne. Une initiative saluée par Paris comme un tournant diplomatique, mais vivement rejetée par Israël et Washington.

Une condamnation inédite du Hamas

« Nous condamnons les attaques perpétrées le 7 octobre par le Hamas contre des civils », stipule le document, qui va plus loin en exigeant que le groupe islamiste cesse toute autorité sur Gaza. Selon la déclaration, il doit remettre ses armes à l’Autorité palestinienne, avec l’appui de la communauté internationale, en vue de la création d’un État souverain et indépendant.

L’ambassadeur palestinien Riyad Mansour a salué ce vote en appelant Israël à « écouter la voix de la raison » et à reconnaître « le message qui a résonné de façon irrésistible dans cette Assemblée ». Emmanuel Macron, sur X, s’est félicité d’« un chemin irréversible vers la paix ».

Mais Jérusalem s’inscrit en faux. L’ambassadeur israélien Danny Danon a dénoncé une résolution « partiale » et « creuse », accusant les Nations unies de ne pas désigner le Hamas comme « organisation terroriste ». « C’est à nous que revient le vrai travail d’éliminer le Hamas », a-t-il insisté. À ses côtés, la diplomate américaine Morgan Ortagus a jugé le texte « un cadeau pour le Hamas » et « un nouveau coup de pub » nuisible aux efforts de résolution du conflit.

Une manœuvre diplomatique de Paris et Ryad

Cette déclaration intervient à quelques jours d’un sommet sur la question palestinienne, prévu le 22 septembre à New York et co-présidé par la France et l’Arabie saoudite. Emmanuel Macron y a promis d’engager la reconnaissance officielle de l’État palestinien. Plusieurs pays ont déjà annoncé qu’ils suivraient ce mouvement, vu comme un moyen supplémentaire de pression sur Israël pour arrêter la guerre à Gaza.

Pour Richard Gowan, expert de l’International Crisis Group, le texte représente « un bouclier contre les critiques d’Israël » pour les États qui souhaitent reconnaître la Palestine. « Ils pourront enfin rejeter les accusations israéliennes selon lesquelles ils cautionnent implicitement le Hamas », a-t-il expliqué.

En parallèle, la résolution plaide pour la fin du conflit et pour un cessez-le-feu assorti du déploiement d’une mission internationale temporaire de stabilisation à Gaza. Cette force aurait pour mission de garantir la sécurité des deux parties, un dispositif accueilli avec scepticisme par Tel-Aviv.

L’équation impossible d’un État palestinien

À ce jour, près des trois-quarts des 193 membres de l’ONU reconnaissent l’État palestinien proclamé en 1988. Mais la réalité du terrain demeure un obstacle majeur : la guerre dévastatrice à Gaza, l’expansion continue des colonies israéliennes en Cisjordanie et les ambitions annexationnistes de certains dirigeants israéliens compromettent toute perspective de viabilité territoriale.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a d’ailleurs rappelé avec force jeudi que « il n’y aura pas d’État palestinien ». Washington, fidèle à son allié, a en outre indiqué que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ne serait pas autorisé à participer à l’Assemblée générale de septembre.