Le lauréat du Prix UNESCO de photojournalisme sera bientôt libéré de prison en Égypte

11 septembre 2018 20:53 Mis à jour: 11 septembre 2018 20:56

Le photojournaliste Mahmoud Abu Zeid, lauréat du Prix UNESCO de la liberté de la presse de cette année, devrait être libéré prochainement d’une prison égyptienne. Il est détenu depuis son arrestation en août 2013.

Mahmoud Abu Zeid, également connu sous le nom de Shawkan, a été arrêté pour avoir couvert des manifestations de masse contre le coup d’État militaire qui a immédiatement suivi le renvoi du président Mohamed Morsi.

Les accusations initiales portées contre Mahmoud Abu Zeid – « meurtre et appartenance à une organisation terroriste » – sont passibles de la peine de mort. Le 8 septembre, un tribunal a rendu une décision imposant une peine de 5 ans, qu’il a déjà purgée. Il devrait être libéré prochainement, mais selon un tweet de son avocat Karim Abdelrady, Abu Zeid restera sous « observation policière » pendant cinq ans.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a condamné cette sentence et demandé la libération totale et sans restrictions de Mahmoud Abu Zeid.

« Son traitement, et celui de nombreux autres journalistes sous le système judiciaire égyptien totalement discrédité, est une tache sur l’Égypte », a déclaré Sherif Mansour, coordinateur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord de la CPJ.

L’organisation de défense de la liberté de la presse, PEN America, a qualifié la condamnation d’Abou Zeid d’« injustice absurde ».

75 autres condamnés à mort

Alors que Mahmoud Abou Zeid a été condamné à une peine d’emprisonnement plus courte, le tribunal a condamné à mort 75 personnes, dont d’éminents dirigeants islamistes. Plus de 600 personnes ont été emprisonnées lors des manifestations de 2013, qui se sont soldées par la mort de centaines de manifestants tués par les forces de sécurité.

Des affaires ont été abandonnées contre cinq personnes décédées en prison, selon des sources judiciaires, sans donner plus de détails.

Amnistie internationale a condamné la décision du tribunal, qualifiant le procès de « scandaleux ».

Human Rights Watch affirme que plus de 800 manifestants, et peut-être jusqu’à 1 000, sont morts dans les affrontements de 2013.

Le gouvernement a d’abord prétendu que plus de 40 policiers étaient morts, mais il a par la suite déclaré que huit membres des forces de sécurité avaient été tués de manière indécente.

Le Prix UNESCO/Guillermo Cano pour la liberté de la presse a été créé en 1997. Ce prix récompense une personne, une organisation ou une institution qui a apporté une contribution exceptionnelle à la défense et à la promotion de la liberté de la presse partout dans le monde, en particulier lorsque cela a été fait face à un danger.

Reuters a contribué à ce rapport.

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