Le patron de l’ONU en tournée pour le climat, un combat « pas en bonne voie »

12 mai 2019 14:40 Mis à jour: 12 mai 2019 15:04

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a entamé une tournée dans le Pacifique Sud dimanche en prévenant que la planète n’était pas dans les clous pour atteindre ses objectifs de limitation de la hausse des températures.

Dans un message fort destiné à réclamer des actes pour le climat, un défi en passe de devenir un combat central au sein de l’ONU, M. Guterres a jugé que la détermination des différents pays du monde s’émoussait, ajoutant que les petites nations insulaires qui sont « vraiment en première ligne » allaient souffrir le plus.

La tournée qu’effectue le patron de l’ONU avant le sommet sur le climat prévu en septembre à New York le conduira après la Nouvelle-Zélande où il est arrivé dimanche aux Fidji, à Tuvalu et au Vanuatu, tous menacés par la montée des eaux consécutive au changement climatique.

« Nous voyons partout la démonstration évidente que nous ne sommes pas en bonne voie pour atteindre les objectifs définis par l’accord de Paris », a déclaré M. Guterres. Le pacte, conclu entre 195 pays membres de l’ONU, prévoit de contenir le réchauffement de la planète « bien en-dessous de deux degrés Celsius et de limiter la hausse à 1,5°C ».

« Et le paradoxe, c’est qu’à mesure que les choses empirent sur le terrain, les mesures politiques semblent reculer », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse conjointe à Auckland avec la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern. Il a rendu hommage à l’action en la matière du gouvernement néo-zélandais, qui vient de présenter un projet de loi affichant un objectif de neutralité carbone pour 2050. Le texte exempte cependant partiellement le secteur agricole, vital pour le pays.

Mme Ardern a déclaré que le changement climatique représentait « le plus gros défi » qui se pose à la communauté internationale. Cette dernière ferait preuve de « grave négligence » si elle restait les bras croisés. Durant son séjour de trois jours en Nouvelle-Zélande, M. Guterres rencontrera aussi les chefs de la communauté musulmane de Christchurch pour témoigner de sa solidarité après le carnage des mosquées qui a fait 51 morts parmi les fidèles le 15 mars.

Mais sa tournée reste avant tout centrée sur la lutte contre le réchauffement climatique. « Nous continuons de perdre la bataille », répète-t-il régulièrement. « Le changement climatique va plus vite que nous et si nous ne renversons pas la tendance, ce sera une tragédie pour le monde entier ».

Dans sa récente lettre d’invitation pour le sommet qu’il organise le 23 septembre à l’ONU, M. Guterres a annoncé une réunion de préparation du 30 juin au 1er juillet aux Emirats arabes unis pour retenir les meilleures propositions en vue de lutter contre le réchauffement de la planète.

Il est notamment demandé aux pays de ne pas venir « avec des discours » mais avec « des plans concrets et réalistes » pour réduire de 45% les gaz à effet de serre sur les dix ans à venir et pour les supprimer totalement d’ici 2050. Aux Fidji ou au Vanuatu, M. Guterres doit rencontrer des familles dont la vie est désormais dépendante des ouragans, des inondations ou d’autres événements climatiques extrêmes.

Les Fidji se sont attelées à bâtir une coalition de plus de 90 pays des Caraïbes, d’Afrique et d’Asie pour mieux lutter contre les crises déclenchées par le réchauffement climatique. La volonté d’Antonio Guterres de s’investir personnellement dans le combat contre le changement climatique intervient dans une période de profonde remise en cause aux Etats-Unis, premier contributeur financier à l’ONU, de la réalité du changement et de ses causes.

Depuis le départ de Nikki Haley en décembre, Washington n’a pas d’ambassadeur onusien. Celle qui est pressentie pour le remplacer, Kelly Knight Craft, actuellement ambassadrice, est mariée à un industriel du charbon, ce qui ne laisse guère présager de positions communes avec le patron de l’ONU.

« Le dédain de l’administration Trump pour la diplomatie liée au climat a laissé la Chine être le principal garant de l’accord de Paris », relève Richard Gowan, directeur ONU au centre de réflexion de l’International Crisis Group. L’Accord de Paris, conclu en décembre 2015 entre 195 pays membres de l’ONU et signé en 2016, prévoit de contenir le réchauffement de la planète en-dessous de deux degrés Celsius. M. Trump a retiré les Etats-Unis en 2017, avec effet en 2020.

D.C avec AFP

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