Le premier « vol commercial » Israël/Emirats en route pour Abou Dhabi

Par Epoch Times avec AFP
31 août 2020 13:54 Mis à jour: 31 août 2020 14:12

Une délégation israélo-américaine emmenée par le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, s’est envolée lundi de Tel-Aviv en direction d’Abou Dhabi sur les ailes du « premier vol commercial direct » entre l’Etat hébreu et les Emirats arabes unis, nouveaux partenaires affichés du Moyen-Orient.

« C’est un vol historique et nous espérons qu’il soit aussi le début d’un périple encore plus historique pour le Moyen-Orient et au-delà », a déclaré M. Kushner sur le tarmac de l’aéroport Ben Gourion, décoré de drapeaux américains et israéliens et rythmé d’une musique orientalisante.

Le Boeing 737 a quitté le sol israélien vers 11H22 (8H22 GMT), a constaté une équipe de l’AFP, et doit arriver en après-midi à Abou Dhabi.

Changer le statut de sa relation avec Israël

Les Emirats arabes unis et Israël ont annoncé le 13 août un accord pour normaliser leurs relations, officieuses depuis des années, les Emirats devenant ainsi le premier pays du Golfe à changer le statut de sa relation avec Israël, et le troisième du monde arabe, après l’Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994.

-Le conseiller présidentiel américain Jared Kushner et le conseiller américain à la sécurité nationale Robert OBrien posent avec des membres de la délégation israélo-américaine devant le vol LY971 d’El Al, le 31 août 2020. Photo par Heidi levine / AFP via Getty Images.

Contrairement à ces deux pays, les Emirats n’ont jamais mené de guerre contre Israël. Et contrairement à ces deux pays, les analystes israéliens se plaisent à évoquer des relations « chaudes » avec à la clé des échanges commerciaux, et non seulement une paix « froide » tissée de coordination sécuritaire sans grands investissements.

Depuis l’annonce de l’accord, parrainé par les Etats-Unis, Israël et les Emirats ont multiplié les échanges téléphoniques entre ministres et Abou Dhabi a abrogé ce weekend une loi vieille de 48 ans sur le boycott d’Israël.

Premier vol commercial direct

Prochaine étape: aujourd’hui. Le transporteur israélien El AL, menacé d’ailleurs de faillite depuis la pandémie de Covid-19, doit s’envoler en matinée vers 10H30 locales (7H30 GMT) pour un « premier vol commercial direct » entre les deux pays.

Au printemps, un vol cargo officiel du transporteur émirati Etihad s’était posé à l’aéroport Ben Gourion avec du matériel pour aider les Palestiniens à affronter la pandémie. La direction palestinienne, qui fustige aujourd’hui les fiançailles Israël/Emirats, avait d’ailleurs refusé cette aide affirmant qu’elle avait été coordonné avec l’Etat hébreu et non avec eux.

« Peace, salam et shalom »

Outre Jared Kushner, le conseiller à la sécurité nationale Robert O’Brien et le responsable du dossier iranien Brian Hook voyagent sur le vol LY971 – nombre du code téléphonique international des Emirats – de la compagnie EL AL, au cockpit décoré des mots « peace, salam et shalom ». 

-Le mot Peace écrit en arabe, anglais et hébreu sur le côté de l’avion, le 31 août 2020. Photo par NIR ELIAS / POOL / AFP via Getty Images.

Côté israélien, une vingtaine de hauts fonctionnaires et proches du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont eu leur ticket pour le Golfe, incluant Meir Ben-Shabbat, chef du Conseil de la sécurité nationale.

Israël et les Emirats sont séparés par l’Arabie saoudite, allié clé des Etats-Unis et des Emirats aussi, et la question lundi matin était de savoir si Ryad allait bel et bien permettre à ce vol EL AL de traverser son espace aérien comme l’affirment des médias israéliens.

Deux jours de discussions

A leur arrivée, les délégations américaine et israélienne rencontreront des responsables émiratis pour deux jours de discussions sur la sécurité, le commerce, la coopération scientifique, le tourisme et les procédures de visa pour les futurs voyageurs entre les deux nouveaux partenaires qui cherchent d’ailleurs à élargir leur famille.

Dans le cadre d’une tournée la semaine dernière au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s’était rendu au Soudan, à Bahreïn et à Oman, pour tenter de convaincre d’autres Etats de la région de suivre l’exemple émirati.

Benjamin Netanyahu s’était quant à lui déjà entretenu ces derniers mois avec des dirigeants du Soudan, du Tchad et d’Oman.

Beaucoup plus de rencontres non médiatisées

« Ce sont là les rencontres connues. Mais il y a beaucoup plus de rencontres non médiatisées avec des leaders arabes et musulmans pour normaliser les relations avec l’Etat d’Israël », a-t-il déclaré dimanche sans lever le voile sur l’identité des pays concernés par ces discussions.

L’histoire ne dit pas encore quand auront lieu les prochains vols commerciaux entre Israël et les Emirats, d’autant que les mesures anticoronavirus interdisent pour l’heure aux touristes étrangers d’entrer en Israël, ni quelle sera la prochaine destination ajoutée aux horaires d’EL AL.

Les autorités ont annoncé tôt lundi que les Emirats avaient été ajoutés à la liste des pays « verts », concernant le coronavirus. En clair: les passagers de retour en Israël sur le vol 972 (code international israélien) depuis Abou Dhabi n’auront pas à faire de quarantaine…

Le saviez-vous ? 

Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.