L’entraîneur des jeunes footballeurs rescapés de Thaïlande, héros apatride

11 juillet 2018 12:31 Mis à jour: 11 juillet 2018 12:44

Éduqué dans un monastère bouddhiste, un entraîneur de football de 25 ans, seul adulte du groupe de rescapés d’une grotte en Thaïlande, se retrouve célébré en héros national. Mais, comme trois enfants de l’équipe, il est apatride. Ekkapol Chantawong fait partie des plus de 400.000 personnes recensées comme apatrides en Thaïlande, d’après le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU.

Les combats entre groupes ethniques et armée en Birmanie voisine sont l’une des principales raisons à cette présence massive d’apatrides, vivant souvent dans des camps depuis des années, dans les zones frontalières entre les deux pays. Ekkapol « est apatride. Pas de nationalité, pas de pays », déplore le fondateur du club de football auxquels appartient l’équipe, Nopparat Khanthavong, interrogé par l’AFP.

Il espère que l’émotion suscitée en Thaïlande par le drame de la grotte fera prendre conscience du problème des apatrides  et avancer les dossiers administratifs de ces jeunes. Outre l’entraîneur Ekkapol, trois enfants du groupe sont eux aussi apatrides, Adul, plus connu sous son surnom « Dul », Mongkol, dit « Mark » et Pornchai, dit « Tee ».

Sans nationalité, pas de passeport  donc impossible pour eux de se rendre en Angleterre pour assister à un match de Manchester United, comme les y a invités le club de football anglais mardi soir après l’annonce de la fin de leur calvaire. « Obtenir la nationalité (thaïe) est le plus grand espoir des garçons. Par le passé ils ont été embêtés pour des matches qui se jouaient en extérieur » à cause des restrictions de déplacements pour les apatrides, témoigne Nopparat Khanthavong.

« Ils ne peuvent pas non plus devenir joueurs professionnels », souligne-il. Ils sont certes souvent scolarisés et intégrés à la vie locale, comme Ekkapol qui a passé son adolescence dans un monastère, une solution d’éducation souvent choisie par les familles pauvres en Thaïlande. Mais ils ne peuvent se marier légalement, obtenir un emploi ou un compte en banque, posséder de biens ou voter.  La Thaïlande s’est engagée à enregistrer tous les apatrides d’ici 2024 mais d’ici là, le flou règne.

« Ce problème rencontré par plusieurs garçons de la grotte devrait servir de piqûre de rappel à la Thaïlande » et lui rappeler l’ampleur de la population apatride dans le pays, a réagi Pornpen Khongkachonkiet, d’Amnesty International en Thaïlande. Moine novice pendant plusieurs années dès l’âge de dix ans, le jeune entraîneur rescapé est de l’ethnie Tai Lue, très présente à la frontière entre Thaïlande et Birmanie.

DC avec AFP

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