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Les pétitionnaires de Chongqing dénoncent les détentions et les coups subis lors de la visite du Premier ministre dans un village inondé

août 24, 2020 17:51, Last Updated: août 24, 2020 20:04
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Des dépositaires de requêtes en justice locaux de la mégapole chinoise de Chongqing ont été arrêtés et agressés par des fonctionnaires lorsque le Premier ministre chinois Li Keqiang s’est rendu dans la ville pour constater les dégâts causés par les récentes inondations, ont déclaré certains d’entre eux.

Les pétitionnaires en Chine se tournent vers les administrations régionales ou les autorités de Pékin pour exprimer leurs griefs, dans l’espoir d’obtenir justice.

Les inondations à Chongqing ont été provoquées par de fortes pluies qui ont fait gonfler le fleuve Yang-Tsé et plusieurs de ses affluents. Cette mégapole, située dans le sud-est de la province chinoise du Sichuan, se trouve au confluent du fleuve Yang-Tsé et de son affluent, le fleuve Jialing.

Li Keqiang est arrivé à Chongqing le 20 août pour observer les efforts de secours locaux. Selon le Quotidien du peuple, un média d’État chinois, Li Keqiang a visité le village de Shuangba, qui est situé près du fleuve Fu, un autre affluent du Yang-Tsé.

Plus de 8 000 habitants du village ont été touchés par les inondations, et une grande partie des terres agricoles locales ont été inondées. Li Keqiang s’est également entretenu avec des villageois déplacés, selon les médias.

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Deux résidents de Chongqing devenus des pétitionnaires luttant pour la justice à la suite de la démolition forcée de leurs maisons par les autorités locales, ont parlé à Epoch Times des mauvais traitements infligés par les fonctionnaires locaux parce que Li Keqiang était en visite dans la région.

Tang Yunshu a déclaré avoir été emmenée par une dizaine de fonctionnaires des autorités locales dans une gare de la nouvelle zone de Liangjiang à Chongqing le 20 août. Mme Tang, qui est du canton de Fengdu, a déclaré que l’un des fonctionnaires relevait d’un bureau de sécurité local et un autre d’un poste de police local.

Mme Tang a dit qu’elle a crié à l’aide alors qu’on la traînait sur le sol avant qu’un passant n’appelle la police. Elle a été emmenée dans un poste de police voisin, où elle a été retenue pendant des heures, jusqu’à ce qu’une dizaine de fonctionnaires du bureau de sécurité de Fengdu viennent la ramener dans le canton.

« Ils m’ont traînée dans une voiture de police et ils[les fonctionnaires du canton de Fengdu] m’ont frappée à coups de poings et de pieds », a déclaré Tang Yunshu.

Mme Tang a déclaré à Epoch Times qu’elle avait pétitionné pendant plus de 20 ans parce que ses trois maisons avaient été démolies de force par les autorités locales ; elle dit que ses parents et son mari sont morts en raison de cette démolition.

Après sa libération, Mme Tang a réalisé que les fonctionnaires l’avaient mise en détention parce que Li Keqiang se rendait dans la région.

« J’ai vu sur Internet que de nombreux pétitionnaires locaux ont été placés en résidence surveillée à cause de la visite de Li », a déclaré Mme Tang.

Toujours le 20 août, la pétitionnaire Cai Bangying a déclaré que des fonctionnaires locaux l’avaient emmenée dans une villa, où elle a été retenue contre sa volonté et battue. Elle s’est souvenue qu’un fonctionnaire lui avait dit que s’il la battait à mort, les autorités locales lui épargneraient toute punition.

Mme Cai a dit qu’elle avait appelé la police le jour suivant. Les agents se sont présentés à la villa, mais ne l’ont pas relâchée.

Ils l’ont finalement relâchée dans la soirée du 21 août et l’ont déposée à un arrêt de bus local. Elle a dit qu’elle avait alors appelé une ambulance et avait été emmenée à l’hôpital local pour y être soignée pour une fracture de la jambe.

Elle a dit aussi qu’elle avait appelé la police locale pour demander qu’elle paie sa facture médicale. Des agents sont venus à l’hôpital où elle a été soignée, ont parlé au chef de l’hôpital, puis sont partis sans payer sa facture, a-t-elle dit.

Toujours le 20 août, l’activiste locale Zhao Anxiu a déclaré à Epoch Times que 10 à 20 agents de son poste de police local et de son bureau de sécurité se sont présentés à son domicile dans le district de Dadukou à Chongqing, cherchant à arrêter 4 pétitionnaires qui lui rendaient visite à ce moment-là.

« Leurs téléphones portables ont du être mis sur écoute, de sorte que les policiers savaient qu’ils devaient venir chez moi et ils les ont arrêtés », a déclaré Mme Zhao, ajoutant qu’un des 4 pétitionnaires avait été battu.

« Plus tard, j’ai su qu’ils avaient été arrêtés à cause du Premier ministre Li Keqiang. C’était absolument terrifiant », a-t-elle déclaré.

Le 18 août, les autorités municipales de Chongqing – 31 millions d’habitants – ont porté l’alerte d’inondation au plus haut niveau, ce qui a entraîné l’évacuation de centaines de milliers de personnes. Au moins 23 700 magasins locaux ont été inondés, 4 095 maisons endommagées et environ 8 636 hectares de terres agricoles locales ont été touchées par les inondations, selon le site web de la Ville de Chongqing.

Le 22 août dernier, l’agence de presse chinoise Xinhua a annoncé que les eaux de crue à Chongqing étaient en train de se retirer et que l’approvisionnement en gaz naturel avait repris pour certains ménages.

Deux habitants de Chongqing ont partagé avec l’édition en langue chinoise d’Epoch Times ce qu’ils ont vu.

Mme Yang a déclaré que le niveau de l’eau du Jialing a rapidement monté, inondant de nombreuses maisons voisines, alors que de nombreuses routes menant à la ville de Ciqikou, sur la rive ouest du fleuve, n’étaient pas accessibles.

Un autre résident, un homme de 39 ans surnommé Huang, a déclaré qu’il n’avait jamais vu une inondation aussi importante à Chongqing. Il a souligné qu’il était difficile de connaître l’ampleur réelle des destructions, même pour lui qui vit dans la ville.

M. Huang a déclaré que les responsables locaux avaient essayé d’empêcher tout « incident de masse », de sorte que les responsables de la rue ont traité directement avec les victimes des inondations. Ainsi, seules les victimes et les membres de leur famille savaient comment les gens étaient hébergés ou indemnisés financièrement par les autorités pour les inondations.

En Chine, les incidents de masse font souvent référence à des rassemblements planifiés ou impromptus de citoyens ordinaires exprimant leur mécontentement envers les autorités. Les fonctionnaires locaux sont généralement chargés de réprimer ces manifestations de dissidence.

M. Huang a ajouté que plusieurs de ses comptes de médias sociaux chinois ont été bloqués après qu’il a envoyé des informations sur les inondations.

* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie Covid-19, de « virus du PCC » parce que la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale

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